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À la YWCA, le spectacle d’une école de danse qui respire la joie « Alice au pays des merveilles », une chorégraphie de Salwa Aoun al-Khatib pour le bonheur de ses élèves (Photo)

Pour l’amour de la danse. Les élèves de la danseuse et chorégraphe Salwa Aoun al-Khatib n’ont pas présenté un simple spectacle de fin d’année au théâtre de la YWCA, à Aïn Mreissé. En interprétant «Alice au pays des merveilles», le conte de Lewis Carroll sur des morceaux de musique de Chopin, Vivaldi, Debussy, Albéniz, René Ambry et Walid Hourani, quarante-six élèves, âgées de trois à cinquante ans, ont mis en commun, l’espace d’une soixantaine de minutes, leur amour de la danse. Et le spectacle respirait la joie. Les danses ont été choisies selon les capacités de chacune et toutes les élèves de Salwa Aoun al-Khatib, habillées d’élégants tutus multicolores, conçus par Rana al-Khatib, étaient bien contentes d’être sur scène. La joie de la danse est une affaire qui leur a été transmise par leur professeur Salwa, qui a tenu à ce que toutes les élèves participent au spectacle selon leurs capacités, adaptant sa chorégraphie et concevant les danses selon les dispositions de chacune, des toutes petites aux plus grandes. La tâche n’a pas été facile. Salwa Aoun al-Khatib avait commencé à enseigner la danse à l’âge de 17 ans, suivant ensuite une formation à Londres, pour ouvrir finalement sa propre école de danse en 1979, au dernier étage de la Aoun House, à Hamra. Elle a déménagé l’année dernière à la WYCA, à Aïn Mreissé. « Mon école n’a pas pour but la formation de professionnels de la danse, souligne-t-elle. Elle accueille surtout des personnes qui aiment danser. Je n’ai jamais fait des spectacles pour avoir bonne réputation, choisissant uniquement les plus doués de mes élèves, ou obligeant les plus faibles à apprendre une chorégraphie compliquée », ajoute-t-elle, précisant dans ce cadre que le plus important c’est qu’on ne perde pas la joie de danser. Et il fallait être au spectacle donné à la YWCA pour assister à toute cette exubérance, les toutes petites sautant de joie après avoir découvert leur reflet dans les miroirs du studio, avec leur coiffure, leur maquillage et leur grand tutu, et sautillant ensuite très gracieusement sur scène. Les plus âgées, elles, qui avaient pour la plupart commencé leurs exercices à la barre alors qu’elles étaient hautes comme trois pommes, ont retrouvé, l’espace d’un spectacle, la joie pure de l’enfance. La danse, une thérapie « Que l’on soit des professionnels ou des amateurs, la danse nous transporte dans un autre monde, c’est une sorte de thérapie pour les petits et les grands. Moi-même, en préparant le spectacle, j’étais triste, parce que le pays passait par une mauvaise phase, mais la danse m’a toujours permis de décrocher, d’oublier et d’aller mieux », explique Salwa Aoun al-Khatib. Interrogée sur la chorégraphie d’ Alice au pays des merveilles, elle indique qu’il n’était pas facile d’adapter pour la scène tous les personnages du conte : le gâteau, le champignon, le flacon, les lapins, les chats, les pâquerettes, la chenille, le serpent, les gens de la cour…. « Pour Alice, qui change de dimension par exemple, il a fallu utiliser trois danseuses », dit-elle. Il fallait aussi sélectionner une musique qui sied à l’univers irréel et fantastique du conte. En concevant sa chorégraphie, Salwa Aoun al-Khatib a misé aussi sur l’interactivité des danseurs sur scène. Salwa Aoun al-Khatib a inculqué l’amour de la danse et le goût de l’art à ses enfants. C’est Rana, sa fille, pianiste et modéliste de formation, qui a conçu et confectionné les tutus et les accessoires portés par les danseuses. Formée à Esmod, à Nice, et ayant déjà créé des costumes de scène pour un chorégraphe européen, ainsi que pour divers spectacles scolaires et universitaires à Beyrouth, elle a laissé « les tissus décider des couleurs des tutus », dit-elle. Rana al-Khatib n’a pas dessiné des croquis avant de couper les matières, elle s’est laissé inspirer par l’univers du conte de Lewis Carroll, la personnalité, l’allure des élèves ainsi que les rôles qu’elles devaient interpréter, tout cela en respectant l’idée du chorégraphe, dit-elle. La jeune femme raconte également qu’elle a une préférence pour la conception et la confection de costumes de scène « où il y a une place à la liberté et à la spontanéité ». Leila al-Khatib, fille aînée de Salwa, danseuse et chorégraphe formée, notamment, à Cannes, et qui s’était produite sur scène à Beyrouth au Centre culturel russe dans Traits de femmes, figurait parmi l’assistance. Établie actuellement à l’étranger, elle devrait donner dans les mois à venir des stages de danse contemporaine à Beyrouth. Patricia KHODER
Pour l’amour de la danse. Les élèves de la danseuse et chorégraphe Salwa Aoun al-Khatib n’ont pas présenté un simple spectacle de fin d’année au théâtre de la YWCA, à Aïn Mreissé. En interprétant «Alice au pays des merveilles», le conte de Lewis Carroll sur des morceaux de musique de Chopin, Vivaldi, Debussy, Albéniz, René Ambry et Walid Hourani, quarante-six...