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Actualités - OPINION

Un nouveau « plan Marshall » pour sauver les pays les plus pauvres

C’est évident pour quiconque d’un peu attentif à l’actualité internationale : les pays qui souffrent le plus de la faim, de la soif, de la maladie, de la pauvreté, du chômage, des conflits, des catastrophes naturelles sont ceux du tiers-monde. Bob Geldof serait d’accord. Si certains pays pauvres, comme l’Inde et la Chine, ont bon espoir de rejoindre le club sélect des pays développés d’ici à quelques décennies (à quel prix?), d’autres, comme Haïti et le Mali, n’y arriveront tout simplement pas. Car la situation continue à se détériorer dans la majorité des pays pauvres, malgré une certaine aide des pays riches (qui s’avère parfois un bien étrange cadeau, comme ces dons en nourriture, conséquence des subventions indécentes versées aux agriculteurs des pays riches, qui poussent à la faillite nombre de petits agriculteurs), comme leur projet d’annuler la dette des pays les plus pauvres. Pour espérer sauver les pays les plus pauvres, il faudrait répartir équitablement et durablement la richesse sur cette planète Terre. Et pour ce faire, il n’y a pas d’autres solutions que l’union des pays les plus pauvres avec les pays les plus riches. Cela paraît utopique, mais y a-t-il une autre façon d’intéresser vraiment les pays riches au sauvetage de la moitié de la planète ? La Guadeloupe et la Martinique ressembleraient probablement à Haïti si elles n’avaient été maintenues rattachées à la France, vers 1800. De même, La Réunion ressemblerait probablement à Madagascar si elle n’était plus un département français d’outre-mer. Terre-Neuve, terre de pêcheurs, serait assurément plus pauvre qu’actuellement si elle n’avait rejoint le Canada, en 1949. Il semble qu’il en a coûté des milliards à l’Allemagne de l’Ouest de raser le Mur de Berlin et qu’il continue de lui en coûter cher encore aujourd’hui. Il semble qu’il en coûterait de même excessivement cher à la Corée du Sud pour absorber celle du Nord. Les Allemands de l’Ouest ont accepté de réduire leur niveau de vie pour permettre à ceux de l’Est de relever le leur, afin qu’un jour l’Allemagne soit la même pour tous, par solidarité. Il en irait éventuellement de même des Coréens. Concrètement, chacun des pays riches solliciterait au moins un pays parmi les plus pauvres (un intérêt particulier serait porté aux pays insulaires, dont plusieurs risquent de disparaître dans les décennies prochaines, du fait de la montée des eaux). Bien entendu, les rapprochements se feraient d’abord entre des pays qui ont des atomes crochus. Les populations concernées seraient consultées démocratiquement. Si la réponse est concluante, commencerait alors un véritable travail de titan pour accroître durablement la richesse du pays pauvre. Non seulement l’union profiterait à ce dernier, mais aussi aux pays limitrophes, par ricochet. Cela dit, un pays riche ne voudrait contribuer vraiment à l’essor d’un pays pauvre – et ainsi s’appauvrir lui-même – que s’il estime que ce pays pauvre contribuera un jour en retour à la richesse nationale. Pointeraient alors les dangers du néocolonialisme, auxquels les pays feraient face en instituant de sévères mécanismes de contrôle. Mais, mieux vaut craindre le néocolonialisme qu’une mort imminente. Des pays préféreraient conserver leur indépendance, et cela pour diverses raisons. Pour d’autres, cependant, le refus serait le fait d’élites corrompues, qui, contrairement à la population dans son ensemble, ne verraient pas d’intérêt à l’intégration. C’est triste à dire, mais on est beaucoup plus solidaires de ses concitoyens que des citoyens du monde. Pour sauver la planète, il faut rapprocher et solidariser durablement les Terriens. L’union des pays les plus pauvres avec les pays les plus riches y concourrait. Alors que le G8 vient de tenir ses assises en Écosse, il faut se poser la question : les dirigeants des pays riches ont-ils vraiment intérêt à ce que les pays pauvres s’en sortent ? Je ne le crois pas, sinon ils se comporteraient autrement. Je ne serais même pas surpris qu’ils puissent un jour souhaiter que les populations des pays pauvres chutent drastiquement pour assurer la viabilité de leur propre population sur cette Terre surexploitée et bientôt trop petite. Sylvio LE BLANC Montréal – Canada

C’est évident pour quiconque d’un peu attentif à l’actualité internationale : les pays qui souffrent le plus de la faim, de la soif, de la maladie, de la pauvreté, du chômage, des conflits, des catastrophes naturelles sont ceux du tiers-monde. Bob Geldof serait d’accord. Si certains pays pauvres, comme l’Inde et la Chine, ont bon espoir de rejoindre le club sélect des pays...