Kirghizstan - Le leader de la révolution de mars devrait gouverner le pays pour 5 ans Bakiev élu président à une écrasante majorité

Les Kirghiz, appelés aux urnes hier pour une présidentielle anticipée, ont massivement voté pour Kourmanbek Bakiev, leader de la révolution éclair de mars, qui est crédité de 88 % des suffrages par un sondage effectué à la sortie des urnes par trois instituts kirghiz. Président par intérim depuis près de quatre mois, après avoir chassé du pouvoir Askar Akaïev qui était en poste depuis la fin de l’URSS, Kourmanbek Bakiev, 55 ans, ancien Premier ministre, devrait donc sans surprise prendre la présidence de ce pays d’Asie centrale pour 5 ans. Les premiers résultats officiels sont attendus aujourd’hui, mais déjà avant le scrutin aucun des cinq autres candidats en lice ne semblait en mesure d’empêcher M. Bakiev de remporter la victoire dès le premier tour. Le candidat arrivant deuxième, Akbarali Aytikeev, n’est crédité que de 4,6 % des suffrages par le sondage sortie des urnes. Certains électeurs ont regretté un manque de compétition réelle dans ce scrutin. Le retrait de la course présidentielle du général Felix Koulov, autre poids lourd de la scène politique kirghize, qui a préféré s’abstenir au nom de l’unité nationale en échange de la promesse d’être nommé Premier ministre en cas de victoire du favori, a laissé une voie royale à M. Bakiev. L’entente entre les deux hommes – qui promettent une lutte contre la corruption et un retour à l’ordre – et la capacité du tandem à durer seront l’un des principaux enjeux de l’après-scrutin. Les autorités avaient déployé un dispositif de sécurité important pour prévenir tout débordement, alors que les troubles et les manifestations se sont multipliés ces quatre derniers mois. Le scrutin s’est cependant déroulé dans le calme. Aucune infraction grave n’a été constatée, selon la commission électorale, même si des plaintes déposées par certains candidats étaient examinées. La communauté internationale espère pour sa part que cette élection, marquant la première alternance démocratique en Asie centrale, servira d’exemple aux États voisins, dans une région dominée par des régimes autoritaires.