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Un gigantesque réseau pour relier le Pérou au Chili Grandes manœuvres autour des gisements de gaz en Amérique du Sud

Les pays d’Amérique du Sud en pleine croissance, mais en panne d’énergie, cherchent à monter d’urgence un réseau de distribution régionale de gaz malgré leurs divergences politiques. Le Chili, le Pérou, l’Argentine, le Brésil, l’Uruguay, le Paraguay et, dans une moindre mesure, la Bolivie, empêtrée par une grave crise politique et sociale, tentent de mettre sur pied un gigantesque réseau de gazoducs les reliant entre eux. Selon Suez-Tractebel (filiale à 100 % du groupe français d’énergie et d’environnement Suez), principal initiateur du projet et implanté au Chili et au Pérou, les pays participants pourraient injecter du gaz en différents endroits du réseau sud-américain. Le projet en gestation depuis des mois s’est accéléré en raison de la crise bolivienne et des menaces de nationalisation du gaz dans ce pays, le plus instable et le plus pauvre des Andes, mais qui détient la deuxième réserve (1,55 milliard de mètres cubes) d’Amérique du Sud après le Venezuela. Le Chili, en pleine expansion, est le pays le plus demandeur d’énergie et l’Argentine, qui n’a pas investi durant plusieurs années, n’est pas en mesure de fournir tout le gaz nécessaire à son voisin. « En deux semaines, le projet (de gazoduc régional) a explosé, le ministre chilien est allé chercher le soutien de l’Argentine et du Brésil et d’un problème de gaz, les Chiliens en ont fait une opportunité », explique un spécialiste de l’énergie à Lima, qui ne veut pas être cité. Le Chili étant brouillé avec la Bolivie à cause du problème de l’accès à la mer et entretenant des relations délicates avec le Pérou, il lui a fallu monter un projet global pour ne pas essuyer un refus. Le Pérou souhaite avant tout privilégier un projet d’exportation de gaz naturel liquéfié (GNL) vers le Mexique et les États-Unis. Hunt-Oil (USA), Repsol-YPF (Espagne) et SK Corp (Corée) construiraient cette usine de liquéfaction (3 milliards de dollars) pour exporter le gaz de Camisea. Les spécialistes prévoient que le prix du gaz va monter dans la région et que les Chiliens vont acheter plus cher leur énergie, d’autant plus qu’ils se sont lancés dans un projet d’usine de GNL, dont le gaz serait acheté sur le marché spot (libre) en provenance d’Indonésie, de Russie, d’Australie ou même du Pérou. Le projet de gazoduc d’un coût de 2 milliards de dollars, qui relierait Pisco (sud du Pérou) et Tocopilla (nord du Chili), pourrait être réalisé en trois ans, dont deux de travaux sur quatre chantiers.

Les pays d’Amérique du Sud en pleine croissance, mais en panne d’énergie, cherchent à monter d’urgence un réseau de distribution régionale de gaz malgré leurs divergences politiques. Le Chili, le Pérou, l’Argentine, le Brésil, l’Uruguay, le Paraguay et, dans une moindre mesure, la Bolivie, empêtrée par une grave crise politique et sociale, tentent de mettre sur pied un...