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Actualités - CHRONOLOGIE

Festivals BAALBECK - Au Forum de Beyrouth «Flying Flames», variations pour une voltige *(photo)

Quatre colonnes en gypse comme décor de fond de scène (discret rappel du cadre du Temple du Soleil) au Forum de Beyrouth, envahi par la jeunesse, donnant ainsi à l’inauguration du Festival de Baalbeck une allure de fête foraine… Atmosphère délurée et décontractée, tablant sur la bonne humeur, avec le spectacle Flying Flames de la chorégraphe canadienne Debra Brown. Public donc très jeune et nombreux, ayant opté, pour la plupart, pour une tenue simple, dominée par les jeans, les tee-shirts, les brassières et les chemisettes d’été. Avec une bonne vingtaine de minutes de retard sur l’horaire annoncé pour 20h, le spectacle devait commencer après les boniments d’un acteur (aux accents québécois) de la troupe qui animait la salle, aidé d’un jongleur rivalisant d’équilibre avec des pommes croquées ensuite à belles dents… Spectacle de presque deux heures, aux couleurs vives (rouge, blanc et noir) où une vingtaine de musiciens, chanteurs, trapézistes, contorsionnistes, danseurs et équilibristes ont dessiné, avec charme, grâce et sensualité, sur scène et dans l’espace, de vertigineuses figures alliant dextérité, souplesse et prouesses du corps. De «l’unicycle» aux circonvolutions sur cordelettes, ou infinies écharpes en soie rouge suspendues aux chapiteaux, en passant par d’alertes petits pas à la Matrix sur trampoline renversée, trémoussements de «houla hop», rubans en soie déployés en rondelles volatiles, toupie humaine tourbillonnant incroyablement sur l’occiput, voilà une panoplie, certes étendue, mais ne donnant pas le frisson du péril des grands gymnastes brisant tous les records. Panoplie soutenue par une musique-fusion empruntant à tous les horizons (des tam-tams de l’Afrique au soul music en passant par les salsas brésiliennes ou langueurs du new-wave) dans un savant dosage de rythmes et de mélodies qui frisent quand même parfois le sirupeux. Torride duo de femmes dansant sur un train d’enfer, une blonde incendiaire jouant du bongo, des jeunes hommes au torse découvert faisant résonner les claquements de leurs talonnettes à la Fred Astair, une kyrielle de jeunes filles, cheveux en queue-de-cheval, qui se démènent sous un rai de lumière comme dans une boîte de nuit; voilà autant d’images qui restent dans la mémoire. Mais aussi ce jeune homme à la plastique impeccable, une sorte de hidalgo au teint halé, à la musculature taillée comme dans du marbre, dieu du stade échoué sous les spots de la scène où le regard de la chorégraphe Debra Brown le traque, passionnément et longuement, dans ses séduisants mouvements d’infatigable et bondissant félin au ventre satiné. Il est au spectacle de Flying Flames ce que Tadzio était à La mort de Venise de Visconti… Un spectacle de jeunes pour des jeunes, avec des guitares électriques qui chauffent et feulent tout en se balançant sur un hamac ou sautillant sur une trampoline aux ressorts taquinés à blanc. Sans oublier ce vieux canapé en velours matelassé qu’on fait glisser bien ludiquement et en toute fausse innocence… Oui, et il s’en passe des choses sur ses coussins avec deux filles et un garçon.Variations pour une petite et moyenne voltige pourrait être la paraphrase de ce spectacle dynamique et vibrant où fusionnent si adroitement, même si à la fin c’est répétitif, tous les arts de la scène, dans une insaisissable mixture magique. Edgar DAVIDIAN
Quatre colonnes en gypse comme décor de fond de scène (discret rappel du cadre du Temple du Soleil) au Forum de Beyrouth, envahi par la jeunesse, donnant ainsi à l’inauguration du Festival de Baalbeck une allure de fête foraine… Atmosphère délurée et décontractée, tablant sur la bonne humeur, avec le spectacle Flying Flames de la chorégraphe canadienne Debra Brown. Public donc ...