Environnement Le fleuve du Barouk gravement pollué par les égouts d’une usine de marbre

Le fleuve du Barouk, principal cours d’eau du Chouf, est atteint par une pollution considérable dont la source provient d’une usine de marbre. Cette pollution, qui dure depuis longtemps mais qui s’est aggravée ces derniers temps, cause des dégâts écologiques et sanitaires énormes, comme l’a rapporté notre correspondant Amer Zeineddine. Il explique que les poissons du fleuve sont pratiquement morts, et que les champs environnants, irrigués par cette eau, ont été gravement endommagés. Les pisciculteurs et les propriétaires de restaurants autour du fleuve se sont également plaints de la situation. C’est ce qui a poussé l’Office des eaux du Barouk à demander aux responsables de l’usine de dévier leurs bouches d’égouts loin du cours du fleuve. Pour leur part, les associations écologiques œuvrant dans la région, notamment « Nature sans frontières » (NSF), ont effectué un sit-in devant l’usine situé à Barouk pour protester contre la pollution grandissante. Mahmoud Ahmadié, président de NSF, a souligné que cette région touristique par excellence n’était pas un endroit propice à la construction d’une usine. Il a également rappelé qu’au-delà de la pollution de l’eau, la poussière dégagée par l’usine était très nuisible pour la santé des hommes et de la végétation, menacée de disparition dans ces circonstances. L’écologiste a appelé le Conseil du développement et de la reconstruction (CDR) à prendre des mesures rapides pour mettre un terme à l’accroissement de la pollution, et à instaurer un système de normes imposées aux usines. En bref, selon lui, il faudrait que le CDR et les ministères concernés placent la question de la pollution en tête de leurs priorités, en planchant davantage sur le traitement des eaux usées et sur la création de zones industrielles bien définies. D’autres communiqués de protestation ont été publiés par des ONG écologiques de la région, ainsi que par les coopératives agricoles du Barouk et des environs.