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Actualités - CHRONOLOGIE

GOUVERNEMENT - Préserver les équilibres confessionnels, une priorité pour Baabda Les négociations avec Rabieh devraient s’intensifier au cours des prochains jours

Désormais, les positions sont devenues claires : il faut reprendre du début les négociations pour la formation du gouvernement. Selon des sources concordantes, la précédente formule aurait échoué car elle aurait été basée sur le principe « du tout au vainqueur », l’alliance Hariri-Joumblatt estimant que la victoire aux législatives doit se refléter dans la composition du gouvernement. Selon des sources proches du Courant du futur, Saad Hariri voulait pourtant sincèrement au début obtenir la participation du bloc du général Aoun au sein du gouvernement. Son émissaire auprès du général, l’ancien député Ghattas Khoury, aurait même accepté l’idée que le portefeuille de la Justice soit attribué à un proche du général, qui fait de la lutte contre la corruption une de ses priorités. Ce serait donc plus tard que les négociations ont été entravées, d’une part par le refus de Joumblatt d’accepter l’action du portefeuille de la Justice au CPL, et d’autre part par ce que l’on a appelé « le nœud chiite ». Selon des sources proches du Courant du futur, lorsque Saad Hariri a précisé au général qu’il ne pouvait accepter de lui céder le portefeuille de la Justice, ce dernier se serait senti floué et il aurait décidé de ne pas participer au gouvernement. Les préparatifs pour la formation du cabinet se seraient quand même poursuivis, et le Premier ministre désigné a sollicité alors un rendez-vous à Baabda. Selon des sources proches de la présidence, l’entretien aurait été axé sur la formation du gouvernement. Fouad Siniora aurait expliqué au chef de l’État que le Courant du futur a décidé d’accorder le ministère des Finances à un maronite. Qu’il aurait aussi réussi à convaincre le bloc Joumblatt de renoncer à placer Ghazi Aridi à l’Information et qu’il aurait choisi de donner le portefeuille des Affaires étrangères à un grec- orthodoxe au lieu du chiite habituel. Le chef de l’État aurait approuvé ces efforts. Ce serait à ce moment-là que Fouad Siniora aurait sorti de sa poche une formule gouvernementale avec Jihad Azour aux Finances, Ahmed Fatfat à l’Information, Fouad Boutros aux AE, Ghazi Youssef à l’Énergie etc. Les sources proches de Baabda révèlent que le chef de l’État aurait aussitôt rejeté cette formule, expliquant à son interlocuteur que ce refus est lié au déséquilibre politique que reflète cette formule. Lahoud aurait ainsi expliqué à Siniora que le nouveau gouvernement ne doit pas exclure des forces qui ont remporté les élections. Il aurait aussi insisté sur le fait qu’il ne s’agit pas de donner des portefeuilles à des chrétiens, mais de choisir ceux que le peuple a plébiscités. Lahoud aurait aussi affirmé qu’il ne tient pas ces propos pour des raisons confessionnelles, alors qu’il n’a jamais, tout au long de sa carrière, abordé les questions sous cet angle. Mais qu’il respecte la Constitution qui prévoit la formation d’un gouvernement d’union nationale dans un climat d’entente et avec la participation de toutes les parties. Selon les sources proches de Baabda, les personnalités chrétiennes (à part les Forces libanaises) prévues dans la formule présentée pas Siniora ne sont pas considérées comme étant réellement représentatives. Il faudrait donc reprendre les négociations avec le général Aoun en traitant la lacune apparue lors des derniers pourparlers. De la sorte, le général participerait au gouvernement avec deux de ses représentants et deux autres représentant ses alliés. Il faudrait, aurait-il ajouté, prévoir aussi un représentant de l’ancien vice-président de la Chambre Michel Murr, qui a remporté les élections, et proposer un portefeuille à un proche du président de la République, qui doit avoir un représentant au sein du gouvernement. Si ces points sont respectés, Lahoud sera prêt à signer sans tarder le décret de formation du gouvernement. Des sources bien informées affirment que Siniora aurait consulté ses partenaires, ainsi que le chef du Courant du futur, et il aurait été convenu de reprendre les négociations avec le général Aoun d’une part, mais aussi avec le Hezbollah et Joumblatt de l’autre. Si le Courant du futur ne semble pas prêt à renoncer au portefeuille des Ressources hydrauliques, le Hezbollah insiste toujours pour que celui des Affaires étrangères aille à l’alliance Berry-Nasrallah, confiant que le mouvement Amal saura défendre la Résistance, malgré des rumeurs sur un changement de politique à ce sujet au sein de la formation du président de la Chambre. Mais c’est Joumblatt qui devra surtout mettre de l’eau dans son vin. Il aurait d’ailleurs déjà commencé à adopter un ton conciliant et serait prêt à ouvrir une nouvelle page avec le général Aoun. Rabieh devrait donc être le centre de nouvelles rencontres au cours du week-end, dans un esprit d’ouverture et de conciliation, toutes les parties concernées étant convaincues de la nécessité de former un gouvernement rapidement. La communauté internationale ne cesse d’ailleurs de le rappeler. Scarlett HADDAD
Désormais, les positions sont devenues claires : il faut reprendre du début les négociations pour la formation du gouvernement. Selon des sources concordantes, la précédente formule aurait échoué car elle aurait été basée sur le principe « du tout au vainqueur », l’alliance Hariri-Joumblatt estimant que la victoire aux législatives doit se refléter dans la composition du...