Lahoud évoque avec ses visiteurs son rôle dans la formation du gouvernement

Les entretiens d’Émile Lahoud au cours de la journée d’hier ont essentiellement porté sur la situation gouvernementale et le rôle du président de la République. L’ancien ministre Albert Mansour a d’ailleurs déclaré à l’issue de son entretien avec le chef de l’État que ce qui compte aujourd’hui, c’est de confirmer les prérogatives du président de la République et son rôle constitutionnel dans la formation du gouvernement, ainsi que son devoir de respecter les équilibres confessionnels. M. Mansour a insisté sur la spécificité du système parlementaire libanais, notamment après l’adoption de l’accord de Taëf, qui, plutôt que de s’en tenir au respect de la majorité, est plutôt basé sur une entente entre les confessions. L’ancien ministre a aussi rappelé que le chef de l’État a un rôle important à assumer dans la formation du gouvernement puisque c’est à lui de remettre les pendules à l’heure et de donner à chacun son dû, loin de l’euphorie que pourraient éprouver ceux qui croient avoir remporté les élections en nombre de sièges, alors qu’ils ont perdu politiquement. M. Mansour a ajouté que les dernières législatives ont, comme les précédentes, permis à une majorité confessionnelle et communautaire de s’emparer de la représentation au Parlement au détriment des minorités. C’est pourquoi, selon lui, ce Parlement, comme les précédents, n’est pas représentatif de la population libanaise. Pour M. Mansour, le président de la République doit tenir compte de cette réalité et tenter de réparer l’injustice, par le biais de la formation du gouvernement, puisque, de toute façon, aucun gouvernement ne peut être formé sans son accord. Lahoud a aussi reçu Roger Eddé, avec lequel les mêmes thèmes ont été abordés. Eddé a précisé que l’on ne peut comparer la démocratie libanaise avec celle de la France, puisque le système libanais est consensuel. Le chef de l’État s’est aussi entretenu avec le directeur général des SR de l’armée, le général Georges Khoury.