EXPOSITIONS - À la galerie Épreuve d’artiste L’impertinente légèreté des bronzes de Nicole Bouldoukian(photos)

Envolées gracieuses et arabesques, courbes et ondulations… Les sculptures en bronze patiné de Nicole Berjon Bouldoukian font coexister, en une parfaite harmonie, deux univers plutôt différents. Celui de la danse classique, monde d’effort et de rigueur, et celui de la plage, lieu de délassement, de volupté et d’indolence. Sauf qu’il y a aussi de la sensualité dans le ballet, avec ses corps cambrés, ses bustes renversés, ses élancements, ses sauts tourbillonnants et ses pirouettes… Comme il y a également de la finesse, de la grâce et de la souplesse dans les postures des sirènes alanguies au soleil. On l’aura deviné, l’univers de Nicole Bouldoukian est tout en ondulations, en sinuosité, en courbes. Cette sculptrice autodidacte, qui a cependant à son actif plusieurs expositions dans des galeries beyrouthines et parisiennes, au Salon d’automne du musée Sursock en 2000 et 2003 ainsi que dans des Salons d’art contemporain en France, travaille le bronze à la cire perdue. Instantanés de vie Après s’être attelée, lors de ses précédentes expositions, à des thèmes aussi divers que les chevaux, le cirque, la mère et l’enfant ou la lecture, elle s’est orientée ces deux dernières années vers l’exploration de l’équilibre des corps en mouvement dans la série «Ballet» et, au repos, dans la série «Plage». Ses silhouettes vont de la représentation figurative proche du classicisme à des semi-abstractions. Petite tête et buste sans bras sur lignes aériennes, les corps de ses ballerines et danseurs, réduits à leur plus simple expression, dégagent néanmoins une prodigieuse force de mouvement. Tandis que ses Femme sur le ventre, Femme sur le côté aux courbures déliées ou encore recroquevillées sur elles-mêmes dans une forme de Coquillage distillent, par une posture, un défaut de proportion, humour et dérision (Femme sexy, Homme sexy)… De Shéhérazade à Femme sur le ventre, de Nijinsky à L’oiseau de feu, en passant par Boléro, Adagio ou Prince Igor… un entrelacement de formes et de thèmes, qui expriment – comme dans une photo – des instantanés de mouvements et de vie. Ainsi qu’une impertinente légèreté. Une belle exposition, qui se tient jusqu’au 16 juillet, à la galerie Épreuve d’artiste (Quartier des Arts, Saifi Village). Z.Z.