L’ancien ministre a tenu une conférence de presse après le décès des deux militants FL Sleimane Frangié : J’ai contacté Sethrida Geagea et elle s’est montrée très compréhensive

Au lendemain des obsèques du militant FL Aziz Saleh, tué vendredi dans le cadre d’une rixe dans la région de Dahr el-Aïn, au Koura, par un partisan de l’ancien ministre Sleimane Frangié, ce dernier a tenu hier une conférence de presse à son domicile à Bnechi. Entre-temps, un autre membre des FL, Tony Issa, a succombé à ses blessures à la suite de la même rixe. Frangié a commencé par remercier les Forces libanaises et Sethrida Geagea en particulier, pour avoir refusé de donner à ce grave incident une portée politique. Il a aussi salué les discours prononcés par les FL pendant les obsèques de Saleh, appelant au calme. Sleimane Frangié a ensuite précisé que dès le début, il avait déclaré qu’il ne couvrirait pas ceux de ses partisans qui commettraient des actes de ce genre, ajoutant qu’« il y a un État et que la justice doit suivre son cours, même si celui qui a tiré sur Saleh, Issa et leurs compagnons est un Frangié ». Le leader des « Marada » a toutefois relevé le fait qu’au cours des derniers jours, une vingtaine de citoyens ont trouvé la mort dans des incidents divers. « Mais c’est seulement celui de Dahr el-Aïn que certains évoquent avec insistance, pour gonfler l’incident et lui donner une dimension qu’il n’a pas au départ, puisqu’il s’agit d’une rixe individuelle », a-t-il affirmé. Frangié a insisté sur sa volonté et celle des FL de ne pas amplifier l’incident et de laisser la justice suivre son cours. « Nous sommes en pourparlers avec la famille de Joseph Wagih Frangié pour que le coupable soit livré à la justice. Cet incident nous rappelle les incidents qui avaient précédé la tuerie d’Ehden et nous ne voulons absolument pas rééditer ce genre d’expérience », a déclaré M. Frangié. Frangié a profité de l’occasion pour présenter ses condoléances aux familles des deux victimes. En réponse à une question, il a déclaré qu’il était favorable au retrait de toutes les licences de port d’armes. « Aujourd’hui, a-t-il dit, il y a plus de cent mille licences émises par le ministère de la Défense. Je suis contre cela, car celui qui porte une arme est plus tenté de faire des bêtises et aujourd’hui, pratiquement tout le peuple libanais est armé. Mais chaque fois que nous tentons de retirer les licences de port d’armes, des députés, des ministres ou des responsables refusent, voulant accorder de telles licences à leurs partisans. J’espère que nous parviendrons un jour à retirer ces licences tout en trouvant une solution pour les gardes du corps des responsables. Mais là aussi, il faut se poser la question suivante : de combien de gardes du corps a besoin un responsable ? » Frangié a aussi confié avoir contacté lui-même Sethrida Geagea pour lui demander de lancer un appel au calme. « Elle s’est montrée parfaitement compréhensive et je considère que cet incident est aussi bien dirigé contre nous que contre les Forces libanaises. Pourquoi aujourd’hui ? Il me semble qu’il ne s’agit pas d’un incident fortuit. Avant la tuerie d’Ehden qui a provoqué une scission dans les rangs chrétiens, il y avait eu plusieurs incidents de ce genre. Et aujourd’hui, c’est comme si on voulait reproduire le même scénario, d’autant que la cohésion des chrétiens n’a jamais été aussi grande qu’aujourd’hui. » Frangié a répété qu’il était pour la remise en liberté du Dr Samir Geagea. Le leader zghortiote a affirmé ignorer où se cache le meurtrier, ajoutant toutefois que ce dernier avait reçu des lettres de menaces « et on lui avait laissé croire qu’elles provenaient des Forces libanaises et plus particulièrement de ceux auxquels il s’en est pris. Il faudrait donc voir qui lui a laissé croire cela ». En réponse à d’autres questions, Frangié a précisé qu’il était actuellement en dehors du pouvoir, et qu’il n’était donc pas question qu’un portefeuille lui soit confié. Il a ajouté que le rapprochement entre Aoun et Hariri lui semblait une bonne chose, « même s’il déplaît à Walid Joumblatt. J’espère toutefois que Saad Hariri ne se laissera pas entraîner par Walid Joumblatt, qui ne tient compte que de ses intérêts personnels ». Enfin Frangié a aussi salué la politique de la main tendue pratiquée par Saad Hariri, précisant qu’il n’a de conflit personnel avec personne.