Rechercher
Rechercher

Actualités - CHRONOLOGIE

À l’institut Cervantès, hommage à un grand écrivain paraguayen Augusto Roa Bastos raconté par l’ambassadeur Alejandro Hamed Franco

Réunion d’ambassadeurs des pays d’Amérique latine à l’institut Cervantès (centre-ville) autour d’un des leurs, Alejandro Hamed Franco, ambassadeur du Paraguay, venu narrer au cours d’une conférence en espagnol la vie et l’œuvre du grand écrivain latino-américain Augusto Roa Bastos, prix Cervantès de littérature en 1989. Décédé en avril 2005, Augusto Roa Bastos, né en 1917 à Asuncion, au Paraguay, est considéré comme l’une des plus illustres plumes d’Amérique du Sud. À l’instar d’un Gabriel Garcia Marquez ou d’un Mario Vargas Liosa. «C’est une figure littéraire qui s’est distinguée par sa lutte pour les libertés », a commencé par indiquer l’ambassadeur Alejandro Hamed Franco qui l’a bien connu pour «l’avoir côtoyé de longues années en exil». Car la vie de cet auteur a été rythmée par des séjours dans de nombreux pays et ponctuée par des périodes d’accumulation de boulots pour survivre à l’étranger. «Des situations qui ont certainement influencé ses écrits », comme l’a fait remarquer le conférencier. « Augusto Roa Bastos a ainsi vécu en Angleterre et en France, où l’avaient mené ses reportages sur la fin de la Seconde Guerre mondiale pour le journal El Pais d’Asuncion. Puis, en Argentine, à partir de 1947, où il avait fui les persécutions menées contre lui par la dictature militaire. Mais il dut quitter par la suite l’Argentine, où il était à la tête d’une importante publication, lors du coup d’État de 1976, pour s’installer à Toulouse, en France, où il enseignera à l’université. Il obtiendra dans ce cadre la nationalité française. Il mourra cependant dans sa ville natale, à l’âge de 88 ans, des suites d’une chute dans son appartement.» Espagnol et guarani «Pour bien comprendre l’œuvre de Roa Bastos, il faut savoir qu’il existe deux langues au Paraguay qui coexistent harmonieusement. L’espagnol, qui est la langue officielle, et le guarani, qui est la langue originaire parlée par 95% de la population», signale l’ambassadeur Franco. « Cet écrivain, dont les écrits rendent dans leur ensemble un hommage à la civilisation guarani, à ses traditions et à la lutte de son peuple contre l’oppression et la misère, a été le premier à introduire dans sa littérature des mots du dialecte indigène paraguayen.» Esprit avant-gardiste, Roa Bastos avait aussi une sensibilité imprégnée d’humanisme chrétien. «Cela transparaît particulièrement dans un de ses grands romans, Fils d’homme, qu’il publia en 1960, à Buenos Aires ». Auparavant, il avait publié un recueil de poèmes et un roman intitulé Le tonnerre entre les feuilles (1953). Mais c’est Yo el Supremo (Moi le suprême) qui sera son incontestable chef-d’œuvre. «Il y raconte l’histoire de José Gaspar Rodriguez Francia, dictateur du Paraguay vingt-six ans durant. Ce livre a eu un large impact parce qu’il dépeignait avec profondeur et intelligence l’autocratie du pouvoir ». Un ouvrage qui justifie, à lui seul, la remise à cet auteur d’une vingtaine de livres le célèbre prix Cervantès en 1988. Et une conférence qui donne envie de découvrir l’œuvre – largement traduite en 25 langues – de cette haute figure de la littérature sud-américaine. Z.Z.
Réunion d’ambassadeurs des pays d’Amérique latine à l’institut Cervantès (centre-ville) autour d’un des leurs, Alejandro Hamed Franco, ambassadeur du Paraguay, venu narrer au cours d’une conférence en espagnol la vie et l’œuvre du grand écrivain latino-américain Augusto Roa Bastos, prix Cervantès de littérature en 1989.
Décédé en avril 2005, Augusto Roa Bastos, né en...