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Fête De La Musique - Elle a été célébrée le samedi 25 juin au lieu du mardi 21 à Beyrouth Rythmes de vie, rythmes de défi dans la ville… (photos)

Les fêtes de la musique se succèdent mais ne se ressemblent pas. Du moins dans le contexte libanais. Où, au lieu de l’habituelle date du 21 juin, la fête a été célébrée cette année à Beyrouth le 25, en raison de l’attentat qui a coûté la vie à Georges Haoui. Et même s’ils n’étaient peut-être pas aussi nombreux que lors des éditions précédentes, des jeunes et des moins jeunes ont répondu à l’appel – au second appel !– de la musique, samedi soir. En dépit des incertitudes, des ombres menaçantes et des assassinats, le Liban veut croire à des lendemains qui chantent. Faire la fête, envers et contre tout, et se retrouver sous la bannière de la musique. Qui adoucit les mœurs, dit-on. Qui apaise l’angoisse, l’inquiétude et fait jaillir une saine colère. Voilà ce à quoi aspirait sans doute la foule de flâneurs qui a investi la capitale ce soir-là. Une foule majoritairement adolescente qui, de Gemmayzé aux Thermes romains, de Monnot au centre-ville, a quadrillé la ville, endeuillée par tant de morts tragiques, lui insufflant quand même un vent de liesse, lui ôtant, ne serait-ce que pour quelques heures, son masque d’héroïne tragique et lui redonnant goût à la vie. Célébrer la musique et faire vibrer la ville sur des rythmes autres que funèbres, voilà la gageure à laquelle se sont attaqués les organisateurs de la fête de la Musique. Un défi que programmation initiale et déprogrammation ont rendu plus difficile, mais qui a été quand même globalement relevé. Bien sûr, certains rendez-vous attendus, notamment les concerts classiques dans plusieurs églises de la ville, n’ont pu avoir lieu. Bien sûr, certains groupes professionnels, déjà engagés auprès de restaurants et de boîtes les week-ends, n’ont pas pu participer comme prévu à la fête. Mais dans la variété de rythmes proposés, chacun a pu y trouver son compte. Et les promeneurs se sont laissé guider au gré des sonorités. Électro et narguilé Premiers arrivés, premiers à faire la fête, les tout-jeunes et les plus âgés. Les premiers (10-15 ans) avaient leur scène « variétés » installée à Gemmayzé, face à l’escalier Saint-Nicolas, tandis que les seconds, d’une sagesse exemplaire, se sont contentés d’une petite heure de musique orientale à l’église Saint-Élie des arméniens-catholiques de Saïfi. Un concert calme clôturé à 20h30. C’est au cœur de la ville que la fête battait son plein. Avec un podium « rap libanais » – dont la valeur n’attend pas le nombre des années, à en juger par les prestations de Khat Ahmar, un duo de frères ayant 14 et 8 ans ! – installé dans le petit square derrière l’immeuble d’an-Nahar. Ici l’auditoire, plutôt « piercé » et chevelu, exprimait son contentement et son adhésion aux revendications des chanteurs au moyen de doigts d’honneur levés bien haut ! Se groupant par affinités électives, les « tatoués et tee-shirts noirs » s’étaient retrouvés dans un des parkings de la rue Monnot, où des groupes de rockeurs se la jouaient entre Metallica et The Wall. Tandis qu’un auditoire bigarré avait investi la place des Martyrs dédiée à la variété dans toutes ses.. variétés. Un peu plus loin, les 24 élèves de la Rotana Academy se succédaient, sur un podium dressé en pleine rue Allenby pour entonner des airs populaires ou tirés du répertoire traditionnel arabe. Et aux Thermes romains – où l’on se bousculait pour décrocher une place sur les gradins ! –, les musiques du monde, chansons françaises à texte, blues, rythmes latino, variétés orientales jusqu’au rap du très mordant Rayess bek, faisaient leur tour de chant. Des concerts comme s’il en pleuvait. Interrompus, de temps en temps, par le chant du muezzin, celui des klaxons « taratatata » et encore les sonorités des musiciens ambulants de derbaké, percussions, violons ou saxo. Malgré des moments de cacophonie, une belle vitalité a gagné jusqu’aux badauds pas vraiment concernés. Lesquels, attablés sur les terrasses des cafés au centre-ville, ont goûté avec plus ou moins de bonheur à des musiques non prévues à leur menu. À l’instar des sonorités electro-blues de Loop Clinic qui se sont accordées, cette soirée-là, avec les volutes des fumeurs de narguilé… Accords et convivialité, tels étaient en fin de compte les maîtres mots de cette cinquième édition libanaise de la fête de la musique ! Zéna ZALZAL
Les fêtes de la musique se succèdent mais ne se ressemblent pas. Du moins dans le contexte libanais. Où, au lieu de l’habituelle date du 21 juin, la fête a été célébrée cette année à Beyrouth le 25, en raison de l’attentat qui a coûté la vie à Georges Haoui. Et même s’ils n’étaient peut-être pas aussi nombreux que lors des éditions précédentes, des jeunes et des moins...