Rice revient à la charge contre la Syrie

La secrétaire d’État américaine Condoleezza Rice est revenue hier à la charge contre la Syrie, l’accusant de nouveau implicitement d’avoir contribué aux assassinats de personnalités au Liban. « Il y a eu au moins trois assassinats. Nous sommes préoccupés du fait qu’il pourrait y en avoir d’autres et nous appelons le gouvernement syrien à tout faire pour faire face à l’instabilité qu’il aide à créer » au Liban, a déclaré Mme Rice lors d’une conférence de presse en marge des travaux de la conférence de Bruxelles sur l’Irak. Mardi, Mme Rice avait appelé la Syrie à « cesser » ses activités de déstabilisation au Liban, en accusant Damas d’avoir contribué au moins indirectement à l’assassinat de Georges Haoui. « Il y a une atmosphère d’instabilité (au Liban), et les activités de la Syrie font partie de ce contexte et de cette atmosphère et ils (les Syriens) doivent cesser », avait-elle dit. L’accusation de Condoleezza Rice était l’une des plus explicites d’un responsable américain contre l’ingérence syrienne présumée dans les affaires libanaises depuis que Damas a retiré ses troupes du Liban le 26 avril. Hier, la radio officielle syrienne a condamné les propos de la secrétaire d’État. « L’objectif américano-israélien n’est plus un secret. Tous les pays et les peuples, arabes et étrangers, ont découvert l’ampleur du plan élaboré dans la région, et les déclarations des responsables américains, notamment celles de Condoleezza Rice portant des accusations contre la Syrie (...), ne trompent plus personne », a affirmé Radio-Damas dans son commentaire quotidien. « Le plan qui a commencé avec la guerre américaine lancée en Irak (en mars 2003) se poursuit aujourd’hui au Liban. L’objectif américano-israélien est de provoquer des troubles et de semer la discorde entre Arabes, notamment entre la Syrie et le Liban », selon la radio syrienne.