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Réformes - Un processus qui identifie les problématiques avant de forger un consensus national Mikati propose d’élaborer le « Pacte de Beyrouth» en prévision d’une conférence en novembre

À ceux qui attendent des recettes miracle, le Premier ministre démissionnaire Nagib Mikati a expliqué hier que le plan qu’il a baptisé « Pacte de Beyrouth » n’en contenait pas. En fait, le document qu’il lègue au prochain gouvernement, espérant probablement le diriger lui-même, est intitulé « Comment parvenir au Pacte de Beyrouth ». Le titre résume le contenu : davantage que des mesures précises, l’équipe constituée autour du Premier ministre a élaboré un processus de travail afin de parvenir à un « consensus national » autour des décisions à prendre pour assurer « le bien-être des citoyens libanais ». « Pour réussir un examen, il faut étudier, il n’y a pas de secret », a expliqué le Premier ministre, lors d’une réunion informelle avec la presse. L’examen en question prendra la forme d’une conférence internationale réunissant les partenaires du Liban désireux de l’aider à se redresser, à condition que Beyrouth leur « montre le chemin », selon l’expression employée par l’ambassadeur des États-Unis, Jeffrey Feltman. Une telle conférence ne devrait pas se tenir avant novembre, a précisé Nagib Mikati, car le Liban doit d’abord préparer sa copie, a-t-il dit en substance. « Il ne s’agit pas de céder à de quelconques exigences internationales, il est simplement temps pour le Liban de se prendre en main. » L’intérêt du plan élaboré par le Premier ministre est double. D’une part, il établit un diagnostic de la situation et définit les principaux objectifs : promotion de la croissance, réduction du poids de l’État, développement des filets de sécurité sociale… D’autre part, il propose un mécanisme pour l’élaboration d’un « panier complet de réformes » destinées à les atteindre. Nagib Mikati a insisté à plusieurs reprises sur la nécessité d’avoir une vision globale et de déterminer des politiques simultanément dans tous les domaines économiques, sociaux, administratifs, etc. concernés. Ce mécanisme repose sur la création d’une série de comités qui, de juillet à octobre, travailleront à la conception de politiques de réformes. Début novembre, un document résumera toutes ces propositions et sera traduit en mesures précises suivant un calendrier bien défini. Ces comités ne partiront pas de rien, précise le Premier ministre. « Nous avons puisé dans toutes les études et projets présentés au cours des dernières années. » Surtout, grâce au travail préparatoire effectué par son équipe, chaque expert, représentant du secteur privé ou public, chaque citoyen souhaitant s’exprimer, aura face à lui des choix et des alternatives définies à l’avance. Chaque option est présentée dans le cadre d’une problématique globale, afin que toutes les implications économiques, sociales, fiscales ou financières des décisions soumises soient évaluées. À titre d’exemple, il ne s’agit pas de déterminer a priori que la réforme fiscale passe par une augmentation des impôts. Mais il faudra étudier la question fiscale à la lumière de son impact sur l’efficacité économique et de l’équité sociale. À cette aune seront déterminés les équilibres souhaités entre fiscalité indirecte et fiscalité directe, etc. Idem pour la titrisation de certains revenus non fiscaux par exemple, une décision en ce sens ne peut se prendre sans soupeser au préalable les avantages et les inconvénients de chacune des options : vaut-il mieux obtenir des recettes immédiates, quitte à réduire les excédents primaires à l’avenir, ou bien préfère-t-on des revenus réguliers dans le temps. Autre exemple, du côté des dépenses, quand il s’agira de décider d’éliminer certaines subventions, dans un souci d’austérité budgétaire, il faudra forcément peser dans la balance l’impact politique et social de telles mesures. Sibylle RIZK
À ceux qui attendent des recettes miracle, le Premier ministre démissionnaire Nagib Mikati a expliqué hier que le plan qu’il a baptisé « Pacte de Beyrouth » n’en contenait pas. En fait, le document qu’il lègue au prochain gouvernement, espérant probablement le diriger lui-même, est intitulé « Comment parvenir au Pacte de Beyrouth ».
Le titre résume le contenu : davantage que...