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PARIS III - À l’occasion d’un déjeuner offert par la Chambre de commerce libano-américaine Feltman : Pas question d’avancer de l’argent au Liban les yeux fermés (Photo)

Pas question de réitérer le « fiasco » de Paris II. C’est ainsi que l’ambassadeur des États-Unis, Jeffrey Feltman, a résumé le sentiment qui prévalait en début de semaine dans la capitale française lors de la réunion à laquelle il a participé en compagnie de ses homologues français, britannique et européen, ainsi que des représentants de la Banque mondiale. « La communauté internationale est prête à aider le Liban, mais à condition qu’il s’engage dans un plan de réformes », a dit l’ambassadeur, sans lier explicitement l’aide financière éventuelle au désarmement du Hezbollah. « L’expérience de Paris II nous a enseigné une leçon : il n’est plus question de croire aux promesses de réformes et d’avancer de l’argent les yeux fermés », a ajouté l’ambassadeur, à l’occasion d’un déjeuner au Phoenicia Inter- Continental, offert par la Chambre de commerce libano-américaine. Il a expliqué que, cette fois, « les amis du Liban » jugent nécessaire d’introduire une dose de « conditionnalité ». Ce langage est spécifique aux plans d’ajustement organisés sous la houlette du Fonds monétaire international, mais M. Feltman n’a pas semblé limiter les possibilités de coopération internationale à cet unique organisme. « Tout type d’aide est envisageable, qu’elle soit bilatérale ou multilatérale », a-t-il dit, en réponse à une question. Selon l’ambassadeur, la réunion de Paris, lundi dernier, a permis de dégager un consensus entre les « amis du Liban » sur quatre points : Premièrement, le Liban n’ira pas de l’avant s’il ne s’engage pas résolument sur la voie de la réforme. Deuxièmement, « ce processus doit être libanais ». « Notre objectif n’est pas de troquer les ingérences syriennes avec un interventionnisme étranger ; nous voulons, au contraire, que la décision revienne au peuple libanais, qui doit faire en sorte que son gouvernement reflète sa volonté. Pour cela, les Libanais doivent s’unir et dépasser les divisions confessionnelles qui risquent de les faire reculer plutôt que d’avancer. » Troisièmement, la communauté internationale est particulièrement disposée à soutenir un tel processus de réforme libanais. « Nous voulons vous aider, mais attendons que vous nous montriez le chemin », a insisté l’ambassadeur. Et d’ajouter : « C’est le moment de le faire, tant que vous bénéficiez de l’attention et de la bonne volonté de la communauté internationale. » Un quatrième consensus a émergé lors de la réunion de Paris, a poursuivi l’ambassadeur : « Un profond scepticisme » quant à l’émergence d’un processus libanais de réformes. « La tutelle syrienne était peut-être une bonne excuse, elle était peut-être un prétexte », désormais les Libanais doivent compter sur eux-mêmes, a lancé Jeffrey Feltman, incitant la société civile à demander des comptes au gouvernement qui sera formé à l’issue des élections législatives. Dans l’esprit de l’ambassadeur, l’aide internationale est donc liée à une série d’engagements sur le plan économique, mais aussi politique et institutionnel. « Tout le monde est d’accord pour dire que la loi électorale actuelle ne peut pas servir à nouveau », dit-il, citant un exemple de réforme politique. Mais M. Feltman n’a pas explicitement mentionné le désarmement du Hezbollah et des camps palestiniens au chapitre des « conditionnalités » politiques. À ce sujet, l’ambassadeur a simplement déclaré que le Liban avait toujours été « respectueux du droit international », signifiant ainsi que la résolution 1559 « doit être appliquée ». Sibylle RIZK
Pas question de réitérer le « fiasco » de Paris II. C’est ainsi que l’ambassadeur des États-Unis, Jeffrey Feltman, a résumé le sentiment qui prévalait en début de semaine dans la capitale française lors de la réunion à laquelle il a participé en compagnie de ses homologues français, britannique et européen, ainsi que des représentants de la Banque mondiale. « La communauté...