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Actualités - CHRONOLOGIE

Assassinat de Hariri - C’est une camionnette Mitsubishi qui a explosé, tuant le Premier ministre et 20 autres personnes La commission de l’Onu lance un appel à témoins (Photo)

La commission d’enquête de l’Onu sur l’assassinat de Rafic Hariri a demandé hier aux Libanais et à la Syrie, sans la nommer, de coopérer à l’enquête et lancé un appel à témoins au sujet d’une mystérieuse camionnette piégée, utilisée, selon elle, dans l’attentat. « D’après les éléments en notre possession, l’explosion qui a tué Rafic Hariri a été provoquée (...) à l’aide d’une camionnette piégée de type Mitsubishi, de couleur blanche et ayant le volant à droite » à la manière anglo-saxonne, a déclaré Detlev Mehlis, le chef de la commission d’enquête. Ce procureur allemand de renom, qui dirige la commission juridico-policière dont les membres viennent d’un très grand nombre de pays, s’exprimait lors d’une conférence de presse au premier jour de sa mission officielle qui doit durer trois mois éventuellement renouvelables. « Les experts ont établi, au sujet de la camionnette, qu’il s’agissait d’un modèle 1995-96. Les explosifs étaient posés sans l’ombre d’un doute en surface et non sous terre », a ajouté M. Mehlis, qui n’a pas été en mesure de dire si le véhicule était en stationnement ou en mouvement au moment de l’explosion. L’expertise préliminaire de l’Onu, avant l’arrivée de la commission, s’était surtout basée sur un document filmé le jour du crime par les caméras de la banque HSBC, proche du lieu de l’attentat sur le bord de mer, et montrant une camionnette suspecte. Ce film vient d’être remis à des experts en Allemagne pour analyse, a précisé le magistrat. Nul ne sait exactement d’où provenait cette mystérieuse camionnette ni l’identité du chauffeur qui la conduisait. « Nous sommes au premier jour de notre enquête. Nous avons besoin de n’importe quelle sorte d’information pertinente (...) Notre travail ne peut être accompli sans la pleine coopération du gouvernement libanais, et avant tout sans l’aide et la coopération de la population libanaise », a dit M. Mehlis en précisant que toute information sera recueillie sous le sceau de la confidentialité et la « protection » des témoins ou des informateurs sera « assurée ». Il a appelé tous les Libanais disposant d’informations sur ce véhicule à les fournir à la commission d’enquête en appelant deux numéros d’urgence : 1788 et 1722. À cette fin, il a fait distribuer à tous les médias deux photos d’un modèle identique au véhicule incriminé, l’un bâché et l’autre pas. Selon des informations judiciaires libanaises, des fragments du véhicule ont été retrouvés à l’intérieur du cratère creusé par l’explosion et d’autres en mer « face au Saint-Georges » et qui ont été repêchés par des experts plongeurs suisses et libanais. M. Mehlis a aussi exhorté tous les pays et les parties disposant d’informations sur cet assassinat à contacter la commission. « La résolution 1595 du Conseil de sécurité, adoptée le 7 avril, appelle spécifiquement tous les États et toutes les parties à fournir sans délai à la commission d’enquête toutes les informations à leur disposition », a-t-il rappelé. Selon lui, « un pays qui ne coopère pas doit en assumer la pleine responsabilité ». Interrogé sur la possibilité d’interroger des responsables syriens, il a répondu : « Nous interrogerons, si nécessaire, quiconque était responsable de la sécurité du Liban au moment du crime, étant donné la gravité de cet attentat. » M. Mehlis souligne d’ailleurs qu’« il n’y a aucun doute que le régime syrien acceptera de fournir à l’équipe d’experts toute information pertinente qu’il aurait en sa possession », conformément à la résolution 1595, insistant sur le fait qu’aucune nation n’a intérêt à dissimuler les renseignements. À la question de savoir quelle est la nature de la procédure qui sera suivie par la commission et quels seront les tribunaux compétents en la matière, M. Mehlis a répondu que la mission consiste en une « investigation juridico-policière » dont il est lui-même en charge en sa qualité de procureur général. Une fois l’investigation achevée, « je remettrai les résultats de mon enquête aux autorités judiciaires libanaises qui décideront des mesures à prendre en fonction de ces données ». Par conséquent, ce sont les tribunaux libanais qui sont compétents, a laissé entendre l’expert. Cela suppose que ce sont les autorités libanaises qui devront procéder notamment à l’arrestation des coupables présumés, au cas où ces derniers se trouveraient sur le territoire libanais. S’ils se trouvent à « l’étranger », il sera demandé au pays d’accueil de les remettre aux autorités libanaises sur base d’une demande d’extradition faite auprès de ce pays. Dans un premier rapport, une mission de l’Onu chargée d’enquêter « sur les circonstances, les causes et les conséquences » de l’attentat avait remis le 21 mars un rapport épinglant la Syrie et les services de sécurité libanais. Il soulignait que l’enquête libanaise manquait à la fois des moyens et de la volonté nécessaires pour aboutir de manière concluante. Une lacune que M. Mehlis s’est engagé à combler en soulignant qu’une enquête sera en outre effectuée « sur la manière dont les responsables ont agi sur la scène du crime à l’époque, et les raisons pour lesquelles ils se sont comportés de cette façon », a-t-il dit. M. Mehlis a signé récemment un mémorandum de coopération qui définit le cadre juridique du travail entre la commission et le Liban, un document qui n’a pas été publié. « Il s’agit d’un simple document de travail et non d’un accord bilatéral », a précisé M. Mehlis. Je. J.
La commission d’enquête de l’Onu sur l’assassinat de Rafic Hariri a demandé hier aux Libanais et à la Syrie, sans la nommer, de coopérer à l’enquête et lancé un appel à témoins au sujet d’une mystérieuse camionnette piégée, utilisée, selon elle, dans l’attentat.
« D’après les éléments en notre possession, l’explosion qui a tué Rafic Hariri a été provoquée...