678 891 électeurs se rendront aux urnes pour la dernière étape des législatives Hariri vs Aoun : une bataille sans merci demain dans toutes les régions du Liban-Nord

De toutes les étapes de la consultation populaire, c’est immanquablement la quatrième et dernière, demain, qui sera cruciale pour les deux camps qui croiseront le fer dans les deux circonscriptions du Liban-Nord, le Courant du futur et ses alliés, et le CPL et ses amis, dont notamment l’ancien ministre Sleimane Frangié. Après le raz-de-marée aouniste dans les deux circonscriptions du Metn et du Kesrouan-Jbeil, et la défaite du CPL à Baabda-Aley face à la liste soutenue par le PSP, le Courant du futur, les Forces libanaises et le mouvement réformiste Kataëb, l’enjeu est de taille. Pour le CPL, il s’agit de rafler le plus grand nombre des 28 sièges à pourvoir au Liban-Nord et d’accéder à la Chambre avec un bloc fort, qui serait peut-être capable, avec d’éventuels alliés, place de l’Étoile, de constituer une minorité de blocage, tout en empêchant le Courant du futur d’étendre son cercle d’influence au Liban-Nord et de se poser ainsi comme la principale, voire la seule force politique au Parlement. Pour le Courant du futur, il s’agit de barrer la route à la liste rivale et d’empêcher le courant aouniste de marquer de nouveaux points, afin de minimiser l’importance du raz-de-marée aouniste au Kesrouan-Jbeil et dans le Metn. La bataille s’annonce incertaine mais féroce, d’autant que des pronostics contradictoires circulaient jusqu’à hier soir sur son issue. D’aucuns affirment que la liste de la Volonté populaire (CPL-Frangié) a de fortes chances de s’imposer sur le terrain en soustrayant des sièges à la liste de l’Unité nationale-14 mars (Hariri-FL), au moment où d’autres informations faisaient état d’un raz-de-marée haririen. Conscients du caractère impitoyable de la bataille de demain, dans les deux circonscriptions du Liban-Nord, où le nombre d’électeurs musulmans et chrétiens est presque à égalité avec 55 % de musulmans, à majorité sunnite, et 45 % de chrétiens, à majorité maronite et grecque-orthodoxe, les deux camps mettent tout leur poids dans la balance pour motiver au maximum l’électorat nordiste dont la mobilisation était pourtant déjà acceptable en l’an 2000, avec un taux de participation avoisinnant les 40 %. Si Saad Hariri n’a pas hésité à établir son quartier général dans un des hôtels de Tripoli pour diriger directement sur le terrain la bataille électorale du Liban-Nord, il n’y est pas allé de main morte non plus pour tenter de galvaniser la rue sunnite, en tenant un discours quand même étonnant à l’heure où le Courant du futur se pose en tant que défenseur de l’unité et de la coexistence nationales. Dans presque toutes ses interventions au Liban-Nord, Saad Hariri a, en effet, insisté sur un danger et un complot occultes qui menacent la communauté et les leaderships sunnites.