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Actualités - CHRONOLOGIE

L’ancien responsable estudiantin FL, candidat indépendant au siège grec-catholique du Metn Selmane Samaha, un militant né et une foi inébranlable en une cause(photo)

Quatre mois de prison après les rafles du 7 août 2001, une cinquantaine de fois arrêté depuis 1994 et une dizaine de jours d’interrogatoires au ministère de la Défense… Selmane Samaha, 39 ans, est un industriel et ce n’est pas à cause de sa profession qu’il a été poursuivi par les autorités. Ancien responsable estudiantin FL, Samaha se présente aux législatives pour le siège grec-catholique du Metn en tant que candidat indépendant. Toujours engagé dans la ligne du mouvement dissous, notamment « dans sa ligne politique, idéologique et historique », précise-t-il, Samaha ne dépend plus, depuis 2002, époque de la fermeture de la MTV et des partielles du Metn, de « la direction provisoire du mouvement », dit-il. Selmane Samaha est un militant né. L’indépendance et l’intransigeance en plus. D’ailleurs pour sa campagne électorale, qu’il prépare depuis plusieurs mois, il a choisi un slogan qui lui sied bien : « La solidité dans l’engagement ». Depuis des semaines, son bureau de militant à Antélias s’est transformé en une véritable ruche. Dans ces lieux – qui abritent depuis 1999 un centre de recherche politique, « Homme et Liberté », que Samaha a lui-même créé – des partisans FL avaient été arrêtés le 7 août 2001. Pour comprendre le militantisme de Samaha, il faut être aussi engagé que lui, croire dans l’absolu aux idées et à l’action et ne jamais lâcher prise pour parvenir au but. Il faut aussi revenir à la guerre du Liban et à ces montagnes du Metn, déchirées entre phalangistes et PSNS. Samaha a rejoint à l’âge de 18 ans les rangs des Kataëb pour militer ensuite auprès des FL. Originaire de Khonchara (montagne du Metn), il a été empêché à partir de 1978, année de l’installation de l’armée syrienne dans la zone s’étendant de Dhour el-Choueir jusqu’à Zaarour, de se rendre dans son village. « Je n’ai pas pu assister à cette époque à l’enterrement de mes grands-parents. Je n’ai remis les pieds à Khonchara qu’en 1991, quand tout le Liban est tombé sous l’emprise syrienne », dit-il. Depuis 1983, Selmane Samaha lutte pour sa cause et ses idées : « Un Liban patrie définitive pour tous les Libanais, pays multiconfessionnel où le droit de toutes les communautés est respecté », explique-t-il. Homme de principes, le militant qui était assez médiatisé quand il était responsable de la section estudiantine FL, martèle aussi qu’il « ne faut pas oublier le sang de nos martyrs et tous les sacrifices consentis pour la cause ». Les pires moments que Selmane Samaha a vécus datent de l’après-guerre. Après 1994, quand « la vie de tous les militants, et la mienne, était constamment en danger. Nous étions tout le temps traqués par les services », dit-il. C’est avec beaucoup d’espoir qu’il a vécu l’intifada de l’indépendance en mars. « Tous les Libanais étaient unis pour défendre le même but », raconte-t-il. Mais c’est avec beaucoup d’amertume que Samaha évoque les dissensions électorales au sein du camp chrétien. Lui qui projetait de se présenter aux élections même avant l’assassinat du Premier ministre Rafic Hariri avait pensé changer d’avis après le 14 mars, « au cas où une liste unifiée de l’opposition serait formée au Metn », dit-il. Ce n’était pas le cas. Et Selmane Samaha a donc décidé de se présenter seul, en indépendant aux législatives du Metn. N’a-t-il pas peur de l’échec ? « Une fois que ma décision a été prise, je n’ai plus hésité. Je sens déjà que les élections sont derrière moi », affirme-t-il. Il évaluera les résultats lundi. Pat. K.
Quatre mois de prison après les rafles du 7 août 2001, une cinquantaine de fois arrêté depuis 1994 et une dizaine de jours d’interrogatoires au ministère de la Défense… Selmane Samaha, 39 ans, est un industriel et ce n’est pas à cause de sa profession qu’il a été poursuivi par les autorités. Ancien responsable estudiantin FL, Samaha se présente aux législatives pour le siège...