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Pour Ibrahim Kanaan, une obsession, « contribuer à la libération des esprits » (photo)

Ibrahim Kanaan fait partie de ces figures qui ont longtemps milité dans la société civile et qui décident, à un moment où un autre, d’entrer dans la politique. Le candidat du CPL à l’un des sièges maronites du Metn est avocat de formation et de profession. Après des études de droit à l’USJ, il s’est spécialisé dans le droit international privé à Paris II. Mais il s’est surtout illustré, ces dernières années, par ses communiqués pour la défense des libertés publiques, au nom du Conseil juridique britannique du Moyen-Orient, lors des différentes répressions des étudiants souverainistes, entre 1997 et 2005. Mais Ibrahim Kanaan a aussi l’intérêt de la chose politique dans le sang. Il se qualifie d’entrée de jeu comme « aouniste ». « Dans toute mon action, ces dernières années, tant sur le plan de la société civile qu’au niveau politique, il y avait une constante principale : mon attachement au projet national souverainiste de Michel Aoun », une action qui le place dans le sillage du général à partir de 1988. Il ne le quittera plus ensuite, des sit-in de Baabda à l’exil de Paris. « Aujourd’hui, j’ai une nouvelle hantise : contribuer à la libération des esprits, de la société civile, pour que cette société soit plus proche des aspirations des jeunes. Le projet pour les quinze ans à venir est de permettre à cette société de cesser d’être statique et de se révolter, pour un changement rationnel et progressif. L’objectif est que la vie politique libanaise soit fondée sur des choix politiques, non sur l’absence de choix », dit-il. Ibrahim Kanaan ne manque pas de mots pour évoquer sa soif de changement, incarnée par les principes de Aoun : la lutte contre le clientélisme, la corruption, la nécessité de permettre au peuple de choisir librement et de demander des comptes aux élus. « Nous sommes appelés à choisir entre deux styles politiques. Le premier a opéré un coup d’État contre le 14 mars et veut reconduire son hégémonie sur le pays, après avoir profité du pouvoir durant quinze ans. Il a encouragé l’adoption de la loi de 2000 et utilise cet instrument pour assurer sa domination électorale sur tout le pays, comme le prouvent les nominations de Beyrouth et du Liban-Sud. Le deuxième style politique, le nôtre, rejette ces nominations et cette attitude condescendante. Ainsi, on ne nous a pas proposé une alliance électorale, mais l’entrée dans un rouleau compresseur. Nous rejetons cette logique du partage du gâteau, qui cache, en filigrane, des velléités hégémoniques. Nous avons opté pour la logique du programme politique réformateur », dit-il. « Comment Walid Joumblatt peut-il nous accuser de condescendance lorsqu’il sacrifie sans vergogne le député Salah Honein, qui jouit d’un grand respect à Baabda-Aley ? C’est une preuve qu’il ne veut pas de partenariat. Si nous n’avions pas refusé leur logique, il n’y aurait pas eu d’élections. Les nominations auraient englobé tout le Liban. Comment peut-on nous accuser de vouloir éliminer quiconque ? Au contraire, nous voulons respecter le choix des Libanais. Aoun tente de préserver la démocratie. Joumblatt œuvre, pour sa part, à la création d’une société politique unipolaire. Et, dans ce sens, il s’inscrit dans la continuité d’une logique de statisme antidémocratique, encouragée par les Syriens durant 15 ans », ajoute-t-il. Ibrahim Kanaan est confiant pour dimanche. Il pense que les Metniotes voient plus loin que « les dédales politiciens dans lesquels on tente d’entraîner Michel Aoun », et qu’ils savent combien la présence d’hommes de principe au prochain Parlement, une vraie Constituante, est important pour les quatre ans à venir. Ibrahim Kanaan se positionne en homme de principe. Preuve en est : sa priorité dans l’hémicycle, s’il réussit, sera de créer une commission pour faire la lumière sur le sort des détenus libanais en Syrie. Michel HAJJI GEORGIOU

Ibrahim Kanaan fait partie de ces figures qui ont longtemps milité dans la société civile et qui décident, à un moment où un autre, d’entrer dans la politique. Le candidat du CPL à l’un des sièges maronites du Metn est avocat de formation et de profession. Après des études de droit à l’USJ, il s’est spécialisé dans le droit international privé à Paris II. Mais il s’est...