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Le Conseil des ministres demande l’aide de la commission Mehlis dans le meurtre de Kassir

Un Conseil des ministres exceptionnel a été consacré aujourd’hui à l’odieux attentat qui a visé notre confrère Samir Kassir. C’est le chef de l’État – de plus en plus dans l’œil du cyclone de l’opposition – qui a présidé la séance et les débats, « calmes et objectifs », si l’on en croit des sources autorisées. Le Conseil des ministres a commencé par demander que le crime soit transmis à la Cour de justice, et que la commission d’enquête internationale, présidée par Detlev Mehlis, mène elle-même les investigations dans cette affaire, parallèlement à celles relatives à l’attentat du 14 février. D’autre part, aussi bien Émile Lahoud que le Premier ministre, Nagib Mikati, ont assuré que le crime d’Achrafieh ne remettait pas en cause le calendrier des législatives 2005, dont le deuxième volet aura lieu après-demain dimanche. Les deux hommes sont également convenus d’augmenter les mesures de sécurité préventive. Quant au ministre de l’Intérieur, Hassan Sabeh, il a explicité la position qu’il avait adoptée à l’issue de la réunion du comité central de sécurité qu’il avait présidée. Il a dit qu’il n’a pas voulu faire assumer à qui que ce soit la responsabilité dans cette tragédie, mais qu’il fait face à de véritables problèmes au sein de son ministère, « qui a besoin d’une réelle restructuration ». Il a d’ailleurs présenté au Conseil réuni ses propositions en ce sens, abordant également les moyens de redynamiser les services de sécurité dépendant de son ministère. Il présidera aujourd’hui à 11h00 une réunion consacrée à cette urgente restructuration. Hassan Sabeh n’a pas caché, en outre, la nécessité de nommer, enfin, un nouveau directeur général à la tête de la Sûreté générale. Et selon des sources gouvernementales, de nombreux ministres ont soutenu l’initiative Sabeh concernant la restructuration de son ministère, demandant à ce que les paroles du ministre ne soient pas mal interprétées. Pour sa part, le ministre de la Justice, Khaled Kabbani, a fait un tour d’horizon des éléments de l’enquête préliminaire que lui avait préalablement communiqués le procureur général, Saïd Mirza. Il a été décidé en fin de compte que le ministère de l’Intérieur, en coordination avec le ministère de la Défense, adopte des mesures de sécurité renforcées à plusieurs endroits, notamment autour des sièges des différents médias. Il sera également demandé à l’armée d’être présente sur quelques-uns de ces sites, « surtout s’il apparaît qu’à travers l’assassinat de Samir Kassir, que ce sont les médias qui se trouvent au cœur de la cible ». Et si, comme l’a dit plus tard le ministre de l’Information et du Tourisme, le Conseil des ministres a également chargé Khaled Kabbani officiellement de solliciter l’aide de toute partie locale ou étrangère possédant l’expérience et les capacités nécessaires si l’on veut élucider ce crime. À l’issue de la séance, le porte-parole du gouvernement, Charles Rizk, a commencé par affirmer qu’Émile Lahoud avait vivement condamné l’attentat d’hier matin, « qui, au-delà de la personne du journaliste-martyr Samir Kassir, visait la sécurité et la stabilité du pays ». Le locataire de Baabda a également fait part de son « entière solidarité – et celle de l’État – avec les journalistes libanais en général, et la famille du martyr en particulier ». Charles Rizk a indiqué qu’il allait se réunir aujourd’hui avec le chef de la commission d’enquête internationale, Detlev Mehlis, et qu’il allait lui demander de suivre l’enquête sur l’assassinat de Samir Kassir. À son tour, le PM Mikati a affirmé que l’attentat d’Achrafieh « vise à la fois la sécurité et la liberté. Quand on répond au mot par les balles et les charges explosives, on atteint les pires degrés du crime et de la barbarie », a-t-il dit, assurant que ce crime « n’aurait aucun impact sur la volonté des Libanais, ni sur leur détermination à vivre librement dans leur pays et à le reconstruire ». Pour lui, la meilleure façon de répondre à ce crime est de décupler la cohésion nationale et l’unité entre tous les Libanais, quelles que soient leurs appartenances politique, communautaire ou géographique. Nagib Mikati a enfin appelé la presse à « poursuivre son message de liberté » et à déjouer les tentatives visant à la terroriser. Signalons que le PM s’est ensuite rendu au domicile des Kassir à Achrafieh, où il a présenté ses condoléances au père du martyr, Jean Kassir, et à sa famille. Il était accompagné des ministres Tarek Mitri et Damien Kattar.

Un Conseil des ministres exceptionnel a été consacré aujourd’hui à l’odieux attentat qui a visé notre confrère Samir Kassir. C’est le chef de l’État – de plus en plus dans l’œil du cyclone de l’opposition – qui a présidé la séance et les débats, « calmes et objectifs », si l’on en croit des sources autorisées.
Le Conseil des ministres a commencé par demander...