L’Onu invite Beyrouth à garantir la liberté de la presse Annan et Paris condamnent l’assassinat d’un symbole de la liberté

En France, l’attentat qui a coûté la vie à Samir Kassir a suscité de vives réactions. Le Quai d’Orsay a condamné « avec la plus grande fermeté » l’assassinat du journaliste et présenté les condoléances de la France « à sa famille et à ses proches ». « Nous rendons hommage à la personnalité de Samir Kassir, l’un des symboles de la liberté de ton et de l’indépendance de la presse libanaise, a indiqué le porte-parole du Quai d’Orsay, Jean-Baptiste Mattéi. La France a confiance dans la volonté des autorités libanaises de faire toute la lumière sur cet attentat et de traduire les responsables devant la justice. » Paris « rappelle son attachement, et celui de toute la communauté internationale, à la stabilité du Liban, tout particulièrement dans la période électorale qui se déroule actuellement », a poursuivi M. Mattéi. De son côté, la chaîne francophone internationale TV5, dont Samir Kassir était le correspondant, s’est déclarée « bouleversée par le lâche attentat ». TV5 « s’associe à la douleur de sa famille, de ses collègues journalistes et de ses proches », a indiqué la chaîne dans un communiqué, précisant que sa prochaine émission Kiosque, émission dans laquelle Samir Kassir intervenait régulièrement, qui sera diffusée dimanche 5 juin en direct à 17h, heure de Paris (18h, heure de Beyrouth), lui sera dédiée. Le secrétaire général de Reporters sans frontières (RSF), Robert Ménard, a déploré, de son côté, « l’horreur » de l’assassinat et a demandé à la France de prendre ses responsabilités. Samir Kassir était « un très grand journaliste et aussi un intellectuel qui a animé le printemps de Beyrouth, a déclaré M. Ménard à l’AFP. Il aimait la liberté et était très antisyrien. C’est une horreur ». Robert Ménard, qui est à Beyrouth, a indiqué que le journaliste « avait la double nationalité franco-libanaise » et qu’à ce titre « la France a une responsabilité particulière et doit suivre l’enquête dans un pays où les enquêtes ne débouchent quasiment jamais ». Il a également demandé que la commission de l’Onu, à Beyrouth depuis jeudi dernier pour enquêter sur l’assassinat de l’ancien Premier ministre Rafic Hariri, « s’intéresse aussi à cette affaire-là ». Amnesty International Le secrétaire général des Nations unies, Kofi Annan, a également condamné l’attentat de Samir Kassir, « un important journaliste connu pour son franc-parler », a indiqué son porte-parole dans un communiqué. M. Annan, qui a présenté ses condoléances à la famille du martyr, a appelé le gouvernement libanais à « traduire les auteurs et les instigateurs de cet horrible crime en justice, à garantir la liberté de la presse et à mettre un terme à l’impunité des criminels ». Il a finalement invité toutes les parties à « préserver l’unité nationale et à garder le calme face à cet acte terroriste au cours de cette importante période électorale ». De son côté, l’organisation de défense des droits de l’homme Amnesty International a appelé « les autorités libanaises à lancer immédiatement une enquête indépendante et impartiale sur l’assassinat du journaliste Samir Kassir », selon un communiqué reçu par l’AFP. Elle demande « à tous les groupes politiques de respecter la liberté d’expression et d’empêcher les actes de violence visant les civils ». Amnesty International rappelle que Kassir avait participé en 1997 au lancement de son premier rapport sur le Liban « d’une manière courageuse, au moment où les gens restaient prudents pour témoigner sur les violations des droits de l’homme dans le pays ». Il est devenu à partir de 2000 un fervent partisan d’Amnesty International, poursuit le texte.