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Le Parti de Dieu et le PCL se livrent bataille autour des mêmes principes À Nabatiyeh, les chiites, comme un seul homme, votent pour la liste Amal-Hezbollah (Photo)

Les législatives à Nabatiyeh étaient une occasion de plus pour juger de l’impressionnante efficacité de la machine électorale du Hezbollah, déployée en masse dans le caza, notamment dans la ville même de Nabatiyeh, qui compte un peu plus de 17 022 électeurs, à majorité chiite. Une machine efficace qui avait éclipsé celle de la liste adverse menée par le Parti communiste libanais (PCL), dont les scrutateurs étaient inexistants dans plusieurs dizaines de bureaux de vote du caza. Vers 9h, la ville de Nabatiyeh vivait déjà au rythme des partisans du Hezbollah, qui sillonnaient la ville et les villages avoisinants diffusant à tue-tête les discours « antisionistes » du secrétaire général du parti, sayyed Hassan Nasrallah, une manière de mobiliser les électeurs et de les pousser à exercer leur devoir électoral. Une campagne de mobilisation appuyée également par de larges banderoles jaunes accrochées dans les principales localités du caza, rappelant aux habitants l’importance de leur voix dans la lutte contre « l’ennemi » : « Votre voix est une balle dans la poitrine de l’ennemi », « 25 mai… la légende de l’armée invincible s’est brisée », etc. Et pourtant, vers 13h, le taux de vote plafonnait à 26 % dans l’ensemble du caza, où une ambiance bon enfant régnait dans les rues pratiquement désertes. Ce n’est qu’en fin d’après-midi que les Sudistes ont décidé finalement de se rendre dans les bureaux de vote. En fin de journée, le taux de participation avait atteint les 45 % dans le caza de Nabatiyeh. Hier, deux listes étaient en lice dans la deuxième circonscription du Liban-Sud, où quatre députés ont été déjà élus d’office : Pierre Serhal et Samir Azar (maronites), Antoine Khoury (grec-catholique) et Kassem Hachem (sunnite). Menée par Mohammed Raad, la liste complète de la Résistance, du développement et de la libération est le fruit de la coalition entre le Hezbollah et Amal. Elle est appuyée notamment par le Parti socialiste progressiste (PSP) et le Courant du futur. Face à ce rouleau compresseur, la liste incomplète du PCL, baptisée Liste de la libération et du changement, présidée par Élias Abou Rizk, et à laquelle se sont ralliés quelques indépendants. Bien que les résultats « étaient connus d’avance », le PCL était décidé à mener cette pseudo-bataille politique jusqu’au bout, « pour protester contre les lois électorales de 1960 et de 2000 et dans le but de jeter les bases d’une véritable opposition qui rassemblera les vraies parties démocratiques », comme l’explique Hatem Ghabris, responsable du PCL à Nabatiyeh. Mais aussi pour protester contre le « monopole exercé au Liban-Sud et ailleurs ». Dans leurs grandes lignes, les slogans qui caractérisent la bataille du PCL rejoignent ceux de la coalition Hezbollah-Amal : principalement la défense de la Résistance et de ses armes et le refus de la 1559. Et pourtant une entente a été impossible entre eux. « Le PCL a été le premier parti à avoir initié la résistance au Liban-Sud, indique M. Ghabris. Or la résistance ne se limite pas au Hezbollah. Il n’est pas le seul à avoir libéré le Liban-Sud. Il a des partenaires et il doit collaborer avec eux pour défendre les armes de la Résistance. Or après les élections, le Hezbollah participera d’une façon ou d’une autre à l’agenda américo-franco-saoudien, visant au désarmement de la Résistance et des Palestiniens dans les camps. » Pourquoi ? « Parce que le Hezbollah fera partie du jeu politique et il sera obligé de se résigner devant le fait accompli, même s’il n’en est pas convaincu », explique-t-il. Faisant confiance à sa base populaire, le Hezbollah, de son côté, se souciait plutôt du taux de participation et il se disait « certain qu’il va s’élever dans l’après-midi, comme d’habitude au Liban-Sud ». En réponse au PCL, hajj Ahmed Tirani, responsable du bureau d’information du Hezbollah dans la deuxième circonscription du Liban-Sud, souligne que « ce sont les autres parties qui ont abandonné la résistance, suite à certaines circonstances ». « Nous accomplissons notre devoir à la perfection, insiste-t-il. Nous ne nous sommes jamais opposés à quiconque voulait mettre un cadre à la résistance. » Et d’ajouter : « Le Hezbollah a fait ses alliances électorales avec les parties qui, comme lui, refusent la 1559 et considèrent que le désarmement de la Résistance est un problème purement libanais et ce sont les Libanais, seuls, qui en décident. » Dans ce caza à majorité chiite (plus de 90 % des électeurs), où le mot d’ordre était de voter la liste complète du bulldozer Hezbollah-Amal, le panachage a été pratiqué d’une façon timide. Certaines listes « piégées » ont été distribuées, remplaçant le nom de Abdelatif el-Zein, par celui de Ali Traboulsi, qui s’était retiré de la bataille la veille du scrutin. Nada MERHI
Les législatives à Nabatiyeh étaient une occasion de plus pour juger de l’impressionnante efficacité de la machine électorale du Hezbollah, déployée en masse dans le caza, notamment dans la ville même de Nabatiyeh, qui compte un peu plus de 17 022 électeurs, à majorité chiite.
Une machine efficace qui avait éclipsé celle de la liste adverse menée par le Parti communiste libanais...