« Celui qui a attendu 30 ans ne peut-il pas attendre 30 jours ? » demande Mgr Sfeir ; le Bristol l’a entendu et annulé le sit-in d’aujourd’hui Lahoud défie l’opposition : J’y suis, j’y reste

« Lorsque j’ai prêté serment, j’ai promis aux Libanais de protéger la Constitution, l’unité, la souveraineté et l’indépendance du Liban. Je reste attaché à ce serment jusqu’à la dernière minute de mon mandat. » Émile Lahoud semble avoir décidé, depuis hier, que la meilleure des défenses était l’attaque. Sa charge contre les membres du Bristol qui occupaient hier des postes de responsabilité a pris toutes les couleurs et sonné comme un véritable défi à toute l’opposition : « Le temps n’est plus loin où les Libanais sauront qui sont ceux qui ont semé la corruption au sein de l’État, volé ses capacités, joué avec ses finances et abusé de ses administrations… » ; « La prorogation de mon mandat a été proposée par le Conseil des ministres et adoptée par les députés de leur plein gré… » ; « Je n’ai jamais entendu de leur part la moindre critique contre cette réalité qu’ils appellent aujourd’hui “l’État sécuritaire”… » Quoi qu’il en soit, Émile Lahoud semble avoir gagné un court sursis. Le Rassemblement du Bristol a ainsi décidé de reporter jusqu’après les législatives le sit-in prévu aujourd’hui près du palais présidentiel, après avoir entendu et rendu hommage – notamment par la voix de Walid Joumblatt – à la sagesse du patriarche Sfeir. Qui s’est demandé hier lors de son homélie dominicale si « le départ par la force du président Lahoud stabiliserait la situation », et si « celui qui a attendu 30 ans ne peut pas attendre 30 jours, afin que les choses se passent d’une façon légale, en harmonie avec les institutions constitutionnelles ».