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Actualités - OPINION

Coup de gueule The Truth…

La vérité ? C’est que pas un, pas une, vous entendez, pas un seul, pas une seule, ne croit dans le pays. Parce que autrement, il n’y aurait pas ces lamentables empoignades de coqs, de coquins et de coquines. Car la foi unit, et la mauvaise foi divise. Non, parmi nos honorables professionnels, parlementaires ou autres, personne qui soit mû principalement, sinon uniquement, par des motivations nationales. C’est, pour le moins, mélangé. Tout n’est d’ailleurs pas forcément sordide : peut-on, par exemple, en vouloir à ceux dont la première hantise est de se débarrasser d’un lourd, d’un long carcan ? Ceux qui n’ont qu’une envie, voir leur chef libéré de sa prison de onze ans. Et tant pis pour le coût politique, bien plus qu’électoral, du bon de sortie. Peut-on, parallèlement, reprocher aux gens de l’Ulysse retourné en Ithaque, après quinze ans d’exil, de vouloir balayer les prétendants de Pénélope, cette République qui fait tapisserie ? Peut-on l’exorciser lui-même d’un complexe Jeanne d’Arc de sauveur, quand ses pires ennemis de jadis lui ont un moment léché les bottes ex-militarisées ? Cependant, si l’on peut trouver des circonstances atténuantes aux égarements de certains, le tranquille cynisme de prédateurs déterminés paraît moins pardonnable. Quelques citations : Mais qui a tué Harry ? de Hitchcock. Mais qui a tué Hariri ? Est-on assez naïf pour penser que la justice, commission internationale ou pas, pourra faire la lumière sur cet abominable acte terroriste ? Et René Moawad, et Hassan Khaled, assassinés à quelques jours, et à quelques mètres, de distance ? Et la cohorte interminable des nôtres abattus, Kamal Joumblatt, Béchir Gemayel, Riad Taha, Nazem Kadri, Ramzi Irani, Soubhi Saleh, Sélim Laouzi… Abattus parce que tous, oui tous, avaient une certaine idée du Liban. Ce contentieux de sang, ne mérite-t-il pas un audit, mon général ? Va-t-on le noyer dans les effusions, les embrassades et les ambassades qui maintenant tiennent le haut du pavé ? Mais qui a tué le 14 mars ? Réponse chez le savoureux Pagnol : Le château de ma mère, de ma grand-mère plutôt. Et La gloire de mon père assassiné qui m’échoit bien que mes qualifications ne soient pas évidentes. Oui, l’alliance Joumblatt-Hariri, indépendamment de toute considération de découpage, est par elle-même un péché contre cette loi antitrust qu’est le principe vital de la coexistence. Car elle écrase tout sur son passage. Réduit à sujétion l’âme même de ce pays, son élément chrétien. Et introduit, péché national mortel, un déséquilibre qui, à son tour, soumet de nouveau tout le pays à un tuteur. Le fameux Rustom Feltman, comme l’a joliment baptisé Hoss, avant de se dédire et de s’excuser. Car le diplomate n’a pas visité de bureau de vote, comme on l’a affirmé. Il a tout juste accompagné un sénateur US, qu’il a attendu à l’extérieur. Le nouveau haut-commissaire ne s’introduit que dans les salons. Et personne, sauf les hezbollahis qu’il ne tient d’ailleurs pas à voir, ne lui refuse sa porte. Parce qu’il s’affirme souvent comme un arbitre incontournable des abus, des conflits intérieurs. À l’exact exemple du prédécesseur syrien, qui divisait pour mieux régner. Et qui, également, se voyait livrer les rênes par les mêmes dominants locaux actuels. Alors dites-moi qui, ici et maintenant, croit vraiment dans le Liban ? Jean ISSA
La vérité ? C’est que pas un, pas une, vous entendez, pas un seul, pas une seule, ne croit dans le pays. Parce que autrement, il n’y aurait pas ces lamentables empoignades de coqs, de coquins et de coquines. Car la foi unit, et la mauvaise foi divise.
Non, parmi nos honorables professionnels, parlementaires ou autres, personne qui soit mû principalement, sinon uniquement, par des...