Sabeh : Le succès de l’État dans l’organisation de ce premier volet électoral n’a pas plu à certains… (Photo)

Le ministre de l’Intérieur, Hassan Sabeh, a tenu hier une deuxième conférence de presse en moins de 24 heures, toujours dans les locaux de son ministère, afin d’annoncer cette fois les résultats définitifs et officiels des législatives 2005 dans les trois circonscriptions de Beyrouth (lire par ailleurs). «Vous l’avez vu vous-mêmes : l’opération électorale s’est déroulée comme prévu, sans qu’aucun incident sécuritaire ne vienne l’entraver et sans qu’aucun incident administratif politique ne soit signalé », a-t-il dit aux journalistes présents, avant de s’arrêter sur les échauffourées nocturnes au siège du mouvement de Najah Wakim. « Quelques heures après la fermeture des bureaux de vote, et dès que les résultats ont commencé à poindre, il est apparu que le succès réalisé par l’État dans l’organisation de ce premier volet n’a pas plu à certains. Certains éléments infiltrés ont ainsi essayé de troubler la sécurité et de parasiter les résultats ; d’autres ont profité de cela pour lancer de nouveau des accusations infondées contre l’État en général et contre le ministère de l’Intérieur en particulier », a dit Hassan Sabeh. « Mais ces accusations ne nous empêcheront pas de poursuivre ce que nous avons entamé lors de ce premier volet : un scrutin libre et crédible. Nous prendrons toutes les mesures nécessaires, par le truchement des forces de l’ordre, pour garantir aux citoyens la sécurité nécessaire et faire en sorte que les élections se déroulent de la meilleure des manières », a-t-il ajouté. L’incident Quelques minutes plus tard, le ministre Sabeh a répondu aux questions des journalistes. « Il faut voir ce qui s’est passé avant cet incident. M. Najah Wakim a commencé la campagne avec beaucoup d’aigreur, en lançant des accusations à tort et à travers », a-t-il dit, rappelant la totale impartialité de son ministère, « ce qui a entraîné un climat de mobilisation ». Il a indiqué qu’à 18h45 dimanche, un individu sur mobylette s’est arrêté devant un bureau électoral – alors que les mobylettes avaient été interdites –, et a tiré trois coups de feu. Il était accompagné, a poursuivi Hassan Sabeh, par des personnes qui ont provoqué un pugilat avec ceux qui étaient à l’intérieur du bureau électoral. « Le tireur appartient à une faction qui travaillait avec des services de sécurité bien précis, mais toute la lumière se fera autour de cet incident, et les citoyens en seront les premiers informés », a-t-il promis. Signalons à ce sujet que le parquet a demandé à la police hier de collecter toutes les informations concernant l’identité des fauteurs de troubles de dimanche soir, et d’arrêter ces individus afin qu’ils soient déférés devant la justice. Prié de commenter la dichotomie entre les excellentes remarques des observateurs internationaux et les accusations de Najah Wakim sur le caractère non démocratique du scrutin, Hassan Sabeh a rappelé que « même des membres de la commission onusienne » l’avaient félicité sur le déroulement du premier volet électoral. Cette « médaille » décernée par des parties totalement neutres rend caduques, a-t-il précisé, les accusations lancées contre le ministère de l’Intérieur. « Et je laisse à l’opinion publique de discerner entre la sincérité des uns et les intérêts politiques des autres », a-t-il affirmé. Il a également répondu à Michel Aoun sans le nommer : « Entendre parler de Beyrout-Est et de Beyrouth-Ouest me désole. Les citoyens avaient oublié tout cela. Nous, nous parlons de Beyrouth… La décision de boycotter est démocratique, mais cela ne doit pas ressusciter des expressions liées à la guerre », a regretté le ministre de l’Intérieur, justifiant une nouvelle fois le taux de participation par le fait que 9 des 19 futurs députés avaient été élus d’office. Il a enfin conclu que le ministère de l’Intérieur a réussi le premier volet du scrutin 2005.