Le chef de la commission internationale d’enquête reçu par les ministres de l’Intérieur, de la Justice et des Affaires étrangères « Coopération officielle totale » avec Mehlis pour élucider le dossier Hariri

Le chef de la commission internationale d’enquête sur l’assassinat de Rafic Hariri, Detlev Mehlis, a entamé hier ses rencontres avec les responsables libanais. Il s’est ainsi entretenu avec les ministres de la Justice, des Affaires étrangères et de l’Intérieur, respectivement Khaled Kabbani, Mahmoud Hammoud et Hassan Sabeh, qui ont souligné que le Liban tient à élucider les circonstances du crime, notant que leurs ministères sont prêts à une coopération totale et complète avec la commission internationale d’enquête. M. Mehlis s’est également entretenu avec le fils de l’ancien Premier ministre assassiné, Saad Hariri. C’est au milieu de mesures de sécurité renforcées que M. Mehlis, accompagné d’une délégation de quatre personnes, a effectué sa tournée auprès des ministres. Le chef de la commission internationale d’enquête qui est procureur public principal au bureau du procureur général de Berlin, s’est abstenu de tout commentaire devant la presse à l’issue de ses divers entretiens. La réunion de M. Mehlis avec le ministre de la Justice s’est tenue en présence du procureur général de la République Saïd Mirza, du directeur général du ministère de la Justice Omar Natour, de l’enquêteur désigné par la Cour de justice dans l’affaire Hariri, Élias Eid, du président de la chambre criminelle près la Cour de cassation, Ralph Riachi, et de l’avocate générale près la Cour de cassation Joyce Tabet. Les modalités de coopération entre le ministère de la Justice et la commission internationale d’enquête ont été évoquées. Dans un entretien avec la presse, le ministre Kabbani a qualifié son premier entretien avec M. Mehlis de « très fructueux et très utile ». « Nous avons affirmé à M. Mehlis que le gouvernement libanais est déterminé à élucider les circonstances de ce crime odieux et que le Liban mettra à la disposition de la commission internationale toutes ses capacités ainsi que toutes les preuves desquelles il dispose afin de parvenir au résultat souhaité ». « Je veux réaffirmer, a indiqué M. Kabbani, que les services judiciaires et sécuritaires fourniront une coopération complète et totale à la commission d’enquête internationale, car notre but primordial est de démasquer ceux qui ont perpétré, planifié et commandité le crime qui a coûté la vie à l’ancien Premier ministre ». « C’est pour cette raison que nous n’hésiterons pas à remettre à la commission toutes les données qui sont à notre disposition », a-t-il ajouté. « Nous avons le même but : nous voulons élucider les circonstances du crime », a-t-il dit. Le ministre de la Justice a déclaré que « les services judiciaires libanais n’ont jamais arrêté de travailler sur l’enquête, que le parquet général, à travers le procureur général Saïd Mirza, accorde la priorité à la poursuite de l’enquête et que l’enquêteur désigné par la Cour de justice dans l’affaire Hariri, Élias Eid, travaille avec beaucoup de sérieux pour assurer les informations nécessaires à élucider le crime ». Commentant la réunion, il a indiqué que « la commission d’enquête internationale, notamment son président, est très sérieuse et très informée. M. Mehlis nous a assuré qu’il coopérera totalement avec les services judiciaires et sécuritaires libanais, et qu’il bénéficie du soutien de la communauté internationale car ce crime a dépassé le Liban, touchant le monde entier ». Évoquant les modalités de coopération avec la commission d’enquête internationale, M. Kabbani a noté qu’il « y aura des réunions de coordination entre la commission et les services judiciaires libanais, notamment le parquet général, pour édifier les bases de cette coopération. Un protocole entre le ministère et la commission sera également signé ». À la question de savoir si les indices relevés par l’ancien gouvernement seront pris en compte, le ministre de la Justice a indiqué que « l’ancien gouvernement n’a pas relevé des indices et n’a pas préparé des dossiers car ce travail relève de la justice et des services judiciaires. Nous disposons d’assez d’indices et d’informations qui permettent au ministère de la Justice de jouer un rôle important auprès de la commission », a-t-il conclu. Au palais Bustros, M. Mehlis s’est entretenu ave M. Hammoud. Lors de l’entretien, le chef de la diplomatie a souligné que « le gouvernement libanais est déterminé à fournir une coopération totale avec la commission internationale d’enquête ». M. Mehlis s’est également réuni, durant quarante-cinq minutes, avec le directeur général par intérim du ministère des Affaires étrangères, Boutros Assaker. Au ministère de l’Intérieur, lors de son entretien avec M. Mehlis, M. Sabeh a souligné que « le ministère met tous ses services à la disposition de la mission afin de parvenir à élucider les circonstances du crime ».