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Actualités - REPORTAGE

Le Liban en principe libre de toute force étrangère, proclame Annan Le retrait syrien est effectif, conclut le rapport de la mission de vérification de l’Onu

NEW YORK, de notre correspondante aux Nations unies Sylviane ZEHIL La mission de vérification des Nations unies sur le retrait syrien du Liban a annoncé à New York que ce retrait, achevé le 26 mai, était effectif, dans un rapport remis hier au Conseil de sécurité puis rendu public. Se faisant l’écho du rapport, le secrétaire général des Nations unies, Kofi Annan, a annoncé à la presse que le rapport de la mission contient « des informations positives ». « Beaucoup de progrès ont été faits et je crois que l’Onu peut être fière. En 2000, nous avions travaillé avec les Libanais et les Israéliens pour nous assurer du retrait des troupes israéliennes et aujourd’hui, ce sont les troupes syriennes qui ont été retirées et donc, en principe, le Liban devrait être libre de toute force étrangère », a-t-il ajouté. Interrogé par L’Orient-Le Jour sur le point de savoir si le retrait incluait la zone frontalière autour du village de Deir al-Achaër, disputée entre les deux pays, M. Annan a répondu : « Je ne sais pas si les Syriens sont toujours là en territoire libanais. » « La frontière n’a pas été bien démarquée et c’est une chose que nous les avons encouragés à examiner très soigneusement parce qu’il y a des affirmations contradictoires selon lesquelles c’est en territoire libanais ou syrien », a-t-il ajouté. À la question de savoir si le retrait syrien avait été vérifié sur l’intégralité de la frontière, M. Annan a répondu : « Oui, nous avons vérifié tout le retrait, y compris les zones frontalières, mais comme je viens de le dire, il y a encore une question concernant la propriété de ce territoire » particulier, en référence à la zone de Deir al-Achaër. La mission de vérification, conduite par le général sénégalais Elhadji Mouhamadou Kanji, avait terminé son enquête le 13 mai. La Syrie avait annoncé avoir mené à bien le retrait de toutes ses troupes et de ses services de sécurité du Liban le 26 avril, après une tutelle de 29 ans. Ce retrait constituait l’une des exigences de la résolution 1559 du Conseil de sécurité, adoptée en septembre. Elle exige également le désarmement et le démantèlement de toutes les milices, ainsi que l’exercice par le gouvernement libanais d’une souveraineté complète sur la totalité du territoire du pays. Une source onusienne qui souhaite garder l’anonymat a confirmé à L’Orient-Le Jour que l’équipe de vérification des Nations unies s’était rendue dans les camps palestiniens et qu’elle n’y avait pas trouvé de Syriens en uniforme. À la question de savoir si l’équipe pouvait distinguer entre Palestiniens et Syriens, elle a toutefois répondu par la négative : « Elle ne peut pas faire la différence entre Palestiniens et Syriens. Tous parlent l’arabe. » Dans son rapport, la mission de vérification affirme qu’« après avoir effectué plus de 1 500 kilomètres au Liban et visité 133 anciennes positions militaires et permanences de services de renseignements syriens, l’équipe n’a pas trouvé trace de dispositifs militaires ou de SR syriens au Liban, à l’exception d’un bataillon syrien à Deir al-Achaër ». La mission a conclu qu’« à l’exception de la région de Deir al-Achaër, dont le statut n’est toujours pas clair, les troupes syriennes se sont complètement retirées du territoire libanais ». « Il n’existe pas un accord sur les frontières entre les gouvernements libanais et syrien ou une ligne marquant cette frontière sur le terrain. L’équipe a été donc incapable de vérifier si les troupes syriennes stationnées à Deir al-Achaër se trouvaient en territoire libanais ou syrien. Le statut de ce bataillon devrait être clarifié une fois que les deux gouvernements auront conclu un accord sur le tracé des frontières », souligne le texte. Selon le rapport, « l’équipe a visité la région de Qoussaya, une zone contrôlée par les Palestiniens non loin de la frontière libano-syrienne, pour vérifier si elle abrite des militaires ou des équipements syriens ». « L’accès au site lui a été interdit par un garde palestinien qui a tiré en l’air. L’équipe a été donc incapable de vérifier le retrait syrien de cette zone. » « Il a été plus difficile à l’équipe de vérifier le démantèlement de l’appareil des SR syriens car les activités relatives aux services secrets sont souvent de nature clandestines. L’équipe a conclu que les membres des services de renseignements syriens ne sont plus présents au Liban dans leurs permanences connues ou en tenue militaire, mais elle a été incapable de vérifier, avec certitude, si tout l’appareil des services de renseignements syriens a été retiré du Liban », souligne le rapport, qui « ne recommande pas l’envoi, pour le moment, d’une nouvelle mission au Liban ».

NEW YORK, de notre correspondante aux Nations unies Sylviane ZEHIL

La mission de vérification des Nations unies sur le retrait syrien du Liban a annoncé à New York que ce retrait, achevé le 26 mai, était effectif, dans un rapport remis hier au Conseil de sécurité puis rendu public.
Se faisant l’écho du rapport, le secrétaire général des Nations unies, Kofi Annan, a annoncé à...