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Actualités - CHRONOLOGIE

BAABDA-ALEY - Propositions et contre-propositions se sont succédé hier soir Le sort de la « liste unifiée » Joumblatt-CPL se jouera ce matin à Rabieh

Les dés sont jetés. On devrait connaître, ce matin, le sort de la « liste unifiée » que tentent, depuis des jours, de mettre au point, dans les circonscriptions du Chouf et de Baabda-Aley, le Courant patriotique libre (CPL) avec le tandem Walid Joumblatt-Saad Hariri. Le général Michel Aoun tiendra ce matin, à 10 heures, une conférence de presse pour faire connaître sa position définitive à ce sujet. De propositions en contre-propositions, les nouvelles les plus contradictoires ont circulé hier soir au sujet des fiévreuses tractations de dernière minute menées, d’abord au domicile du général Aoun à Rabieh, en présence de Marwan Hamadé, Ghattas Khoury et Gébrane Bassil, ensuite à Koraytem. En cours de soirée, aussi bien M. Hamadé que le général Aoun avaient laissé miroiter la possibilité d’un compromis. À l’issue de la réunion à Rabieh, et avant de quitter les lieux, M. Hamadé avait affirmé que des « propositions constructives » ont été examinées et qu’il était de son devoir de les « transmettre aux interessés ». « Nous serons de retour ce soir ou demain matin », avait-il enchaîné. Pour sa part, le général Aoun affirmait : « Nous avons avancé dans la bonne direction, reste à savoir comment compléter les choses. » De quoi était-il donc question ? Selon les milieux concernés, et en termes purement comptables, l’accord avait été conclu pour accorder au CPL trois sièges dans la circonscription de Baabda-Aley, dont deux maronites et un grec-orthodoxe. En revanche, il n’était plus question d’accorder de sièges au CPL au Chouf, et le général Michel Aoun devait réduire ses ambitions dans la circonscription du Liban-Nord. Dans le détail, il était question de « faire élire » à Baabda-Aley deux maronites du CPL, Hikmat Dib et Nagi Gharios. Ces deux députés occuperaient les sièges de Abdallah Farhat et Salah Honein ou Henri Hélou. Cette proposition se heurtait, de la part du CPL, à de sérieuses réserves, puisqu’elle induisait l’image d’un général Aoun leader chrétien, sans lui laisser le choix de nommer un candidat relevant d’une communauté non chrétienne. Par ailleurs, on prêtait au général Aoun l’intention d’obtenir aussi « à tout prix » que le siège grec-orthodoxe de Aley, aujourd’hui occupé par Antoine Andraos, soit accordé à son bras droit, Issam Abou Jamra. De source proche de M. Joumblatt, on estimait que le général Aoun en demandait trop et qu’il fallait tenir compte, dans la répartition des sièges, de la présence des autres forces de l’opposition plurielle : Kornet Chewane, Forces libanaises, Kataëb, Courant du futur, etc. Ainsi, en échange des deux députés à Baabda-Aley, il était demandé au général Aoun de faire des concessions dans d’autres circonscriptions, au Liban-Nord, et notamment à Batroun, où les Forces libanaises ont avancé le nom de Tony Zahra, et où le général Aoun cherche à faire élire M. Gebrane Bassil. Pas de « fumée blanche » En même temps que ces nouvelles « rassurantes », des informations concordantes estimaient, hier soir, que le plateau de la balance penchait plutôt du côté de la bataille électorale plutôt que d’une liste unifiée. C’est ainsi qu’on a interprété des propos du général Aoun hier soir indiquant qu’il n’y avait pas encore eu de « fumée blanche » et que l’on pouvait « être tranquillement en désaccord ». Dans les milieux proches du général Aoun, on estimait que « l’image » de ce dernier ne devait pas être ternie aux dépens des sièges qu’il pouvait acquérir, et que mieux valait obtenir moins de sièges, avec plus de dignité, que plus de sièges, au mépris des principes. D’une certaine façon, le général Aoun, qui se pose en réformateur, préférait perdre une bataille électorale menée au nom des principes, qu’entrer dans des opérations de « troc de sièges » entre les régions. Enfin, dans les cercles aounistes, on affirmait que le général voudrait aussi un accord écrit sur son programme de réforme, et notamment sur un audit des finances de l’État sous la tutelle syrienne. De source proche du PSP, on se montrait plutôt las d’une certaine manière de négocier de l’ancien chef de gouvernement de militaires, et surtout de celle de ses lieutenants. « Le personnage est déroutant » confiait l’un des négociateurs, qui affirmait aussi que « les embûches sont dans les détails, pas les principes ». « Nous ne sommes pas seuls », ajoutait cette source, en affirmant qu’il fallait réfléchir globalement, en tenant compte de la représentativité de tous, et non du seul Courant patriotique libre. Aux yeux du tandem PSP-Courant du futur, la balle était, depuis hier soir, dans le camp du général Aoun. En cours de journée En cours de journée, et à des intervalles espacés, le général Aoun avait reçu l’ancien ministre Jean-Louis Cardahi, candidat à Jbeil, ainsi que MM. Roger Eddé et Jean Hawat. Ce dernier devait mettre sa candidature à Jbeil « à la disposition du général Aoun ». Au nombre des visiteurs de Rabieh figurait aussi le député Farès Souhaïd. Ces visites s’insèrent dans le cadre des alliances qui se dessinent dans la circonscription Kesrouan-Jbeil. Le général Aoun a également reçu l’ancien député de Jezzine, Nadim Salem, venu le consulter sur l’opportunité d’une « bataille de principe », fut-elle perdante, au Liban-Sud où l’alliance Amal-Hezbollah a marginalisé des tranches importantes de l’électorat, notamment à Jezzine. Par ailleurs, le général Aoun devait recevoir aussi l’ambassadeur de France, Bernard Émié (voir encadré) et le candidat Michel Karam.

Les dés sont jetés. On devrait connaître, ce matin, le sort de la « liste unifiée » que tentent, depuis des jours, de mettre au point, dans les circonscriptions du Chouf et de Baabda-Aley, le Courant patriotique libre (CPL) avec le tandem Walid Joumblatt-Saad Hariri. Le général Michel Aoun tiendra ce matin, à 10 heures, une conférence de presse pour faire connaître sa position...