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Liban-Sud - Le cinquième anniversaire du retrait israélien Les habitants de la bande frontalière « déçus » mais discrets sur la présence massive du Hezbollah

Des habitants de la bande frontalière du Liban-Sud, évacuée il y a 5 ans par l’armée israélienne après 22 ans d’occupation, misent sur le développement économique mais ne dénoncent pas ouvertement la présence des miliciens du Hezbollah à la frontière, rapporte l’AFP dans un reportage signé Jihad Saklaoui. À peine les unités israéliennes retirées unilatéralement le 24 mai 2000 de la zone frontalière de 850 km2, en application de la résolution 425 de l’Onu (1978), le Hezbollah, fer de lance de la résistance anti-israélienne, a massé ses hommes à la frontière. Aujourd’hui, la population de la région s’inquiète beaucoup plus pour son avenir que des actions militaires, limitées et espacées périodiquement dans le secteur des fermes de Chebaa, aux confins du Liban, d’Israël et de la Syrie, et des répliques ponctuelles de l’aviation et de l’artillerie israéliennes. Ainsi, les célébrations de la libération du Liban-Sud s’annoncent timides cette année dans la zone frontalière contrôlée conjointement par le Hezbollah et le mouvement Amal, davantage focalisés eux-mêmes sur les législatives du 6 juin. Des banderoles et des affiches ont été accrochées dans les principales villes du sud, appelant « la résistance » à « poursuivre son action pour libérer les fermes de Chebaa ». En dépit d’une vaste campagne de déminage, menée par l’Onu avec l’aide d’États arabes et occidentaux, qui a rendu exploitables de vastes étendues agricoles, le retour des villageois et l’essor économique ne sont pas au rendez-vous. Antoine, 51 ans, épicier au village frontalier de Aïn Ebel, se dit « déçu ». « Les promesses d’aide au développement sont restées des paroles en l’air », explique-t-il. Et d’ajouter : « La principale activité, la monoculture du tabac, n’attire pas les jeunes au niveau d’éducation élevé. Le chômage et l’exode rural s’accroissent. » Pour Marie, 48 ans, « la présence faible des instruments de l’État, gendarmerie et police notamment, ne rassure pas ». « Malgré tout notre respect pour les hommes du Hezbollah, ceux-ci nous empêchent d’exploiter nos oliveraies où ils se cachent », dit-elle. Fadi Badrane, du village frontalier de Yarine, totalement détruit pendant l’occupation, affirme que « seules 45 des 250 habitations ont été restaurées grâce à une aide koweïtienne. Yarine est désert une grande partie de l’année. Nous y allons les week-ends l’été, faute d’opportunités de travail ». L’évêque maronite, Mgr Chekrallah Najm, confirme que « les habitants ne sont pratiquement pas revenus en raison du vide économique ». Hassan Fadlallah, candidat du Hezbollah à la députation, reconnaît également « la carence de l’État qui n’a imaginé aucun plan de développement ». « Nos œuvres sociales ne peuvent pas seules remédier au chômage dans une zone où l’agriculture est peu rentable », ajoute-t-il. « Notre priorité va à la libération des fermes de Chebaa et à la lutte contre la résolution 1559 de l’Onu », conclut-il cependant.

Des habitants de la bande frontalière du Liban-Sud, évacuée il y a 5 ans par l’armée israélienne après 22 ans d’occupation, misent sur le développement économique mais ne dénoncent pas ouvertement la présence des miliciens du Hezbollah à la frontière, rapporte l’AFP dans un reportage signé Jihad Saklaoui.
À peine les unités israéliennes retirées unilatéralement le 24...