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Actualités - CHRONOLOGIE

Nucléaire - Téhéran reste intransigeant, Washington place la barre « très haut » Rafsandjani : L’énergie atomique est un « droit légitime du peuple iranien »

Dans sa première interview depuis l’officialisation de sa candidature à la présidentielle iranienne, Akbar Hachémi Rafsandjani exprime sa volonté d’améliorer les relations entre Téhéran et Washington, mais prévient qu’il ne renoncera pas au nucléaire, « droit légitime de son peuple ». Un droit sur lequel l’Iran reste intransigeant, prévenant hier que sa décision de reprendre certaines activités sensibles était « irréversible », alors que Washington plaçait la barre « très haut » pour obtenir des garanties de Téhéran. «Ce serait comme abandonner une partie de notre territoire », déclare l’ancien président iranien à Reuters. « Il s’agit d’un droit légitime de notre peuple (...), d’autant plus que c’est en accord avec les règles internationales », ajoute M. Rafsandjani, concernant le dossier nucléaire. La question du nucléaire sera le premier grand dossier qu’il devra traiter s’il est élu. « Une des raisons de me présenter est justement d’utiliser mes relations dans la sphère diplomatique internationale pour résoudre cette question », souligne-t-il. « Le plus important est d’obtenir la confiance de l’UE et des États-Unis et de les persuader de la nature pacifique de notre industrie nucléaire et de les assurer qu’il n’y aura pas de détournement de ces activités », insiste l’ancien président. Téhéran a de son côté prévenu hier que sa décision de reprendre certaines activités nucléaires sensibles était « irréversible », malgré la menace de se retrouver devant le Conseil de sécurité de l’Onu si aucun accord de dernière minute n’est trouvé avec les Européens lors d’une prochaine rencontre. Cette réunion, qui pourrait mettre face à face mardi à Bruxelles les ministres allemand, britannique et français des Affaires étrangères et le dirigeant iranien en charge du nucléaire, Hassan Rohani, « n’est pas encore certaine », a déclaré à l’AFP un des négociateurs iraniens, Hossein Moussavian. « Pour que cette réunion ait lieu, il faut que les experts s’entendent au préalable sur les bases d’un accord acceptable par les deux parties », a-t-il dit, précisant que cela n’était « pas encore le cas ». « S’il n’y a pas d’accord, il est possible que l’Iran reprenne ses activités à Ispahan avant la présidentielle », le 17 juin, a-t-il ajouté. En réponse, les États-Unis veulent que « la barre soit placée très haut » pour obtenir de l’Iran des garanties qu’il ne cherche pas à se doter de l’arme atomique, a déclaré hier le n° 3 du département d’État, Nicholas Burns. M. Burns a souligné que Washington continuait de soutenir les efforts de la troïka européenne (France, Allemagne, Grande-Bretagne) qui « méritent notre considération ». Il a toutefois ajouté que « nous restons profondément sceptiques face aux intentions de l’Iran », appelant Téhéran à « maintenir la suspension de toutes ses activités liées au nucléaire ». Après deux mandats de président, M. Rafsandjani, aujourd’hui âgé de 70 ans, se présente officiellement à l’élection du 17 juin. Il fait figure de favori pour remplacer le réformateur Mohammed Khatami, qui ne peut briguer un troisième mandat consécutif. Considéré comme un conservateur pragmatique, M. Rafsandjani préside le Conseil de discernement du bien de l’État, un organe-clé du pouvoir iranien qui dessine la politique générale et tranche les conflits entre le Parlement et le Conseil des gardiens. On le classe souvent comme le véritable numéro deux du régime iranien, derrière l’ayatollah Ali Khamenei, le guide suprême de la révolution. Beaucoup de spécialistes de l’Iran pensent que, du fait de ses contacts et de son influence, M. Rafsandjani aura davantage les moyens que M. Khatami de renouer les relations avec les capitales occidentales. Renouer avec les États-Unis Le candidat a d’ailleurs laissé entendre que la question des relations avec les États-Unis serait un dossier central de sa présidence. « Il ne fait aucun doute que les États-Unis sont une superpuissance et que l’on ne peut les ignorer », dit-il derrière son bureau, dans ce qui fut naguère un des palais du chah d’Iran. Il explique que son objectif en tant que président serait de tenter d’écarter les États-Unis de leur « aventurisme », selon ses propos, dans la région. « Les Américains doivent commencer à adopter une attitude positive plutôt que de faire le mal. Ils ne doivent pas s’attendre à une réaction immédiate pour leurs mesures. Cela prendra du temps », dit-il. Mais il précise qu’il ne faut pas s’attendre à ce que Téhéran fasse le premier pas : « Nous n’avons jamais été à l’origine des hostilités. Notre peuple a le sentiment d’être opprimé par les États-Unis. Faire le premier geste, en tant que peuple opprimé, pourrait être perçu comme un aveu de faiblesse ou la manifestation de notre peur. » Sur le plan social, il réaffirme la nécessité de vivre « conformément aux lois islamiques et non sur la base d’interprétations de radicaux qui rendent parfois la vie des gens difficile ».
Dans sa première interview depuis l’officialisation de sa candidature à la présidentielle iranienne, Akbar Hachémi Rafsandjani exprime sa volonté d’améliorer les relations entre Téhéran et Washington, mais prévient qu’il ne renoncera pas au nucléaire, « droit légitime de son peuple ». Un droit sur lequel l’Iran reste intransigeant, prévenant hier que sa décision de...