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Actualités - CHRONOLOGIE

Mukhammad Salikh, l’un des leaders de l’opposition ouzbèke « Nous offrons une alternative à Karimov »

Il ne faut pas croire qu’une chute du président Islam Karimov déboucherait inévitablement sur l’arrivée au pouvoir d’islamistes radicaux à Tachkent, car une opposition politique modérée existe en Ouzbékistan, déclare à l’AFP l’un de ses leaders Mukhammad Salikh, interrogé depuis Moscou dans son exil en Norvège. Q- Y a-t-il en Ouzbékistan une opposition capable de proposer une alternative au régime du président Islam Karimov et d’assumer la direction du pays ? « Bien sûr, une telle force existe. Ne serait-ce que notre parti, le parti démocrate Erk, qui jouit d’un vaste soutien dans la nation, qui est proche de l’intelligentsia, mais aussi des paysans, et même des groupes religieux. Ces groupes-là sont loyaux. Si on respecte leurs droits, le droit de prier tout simplement, ils seront loyaux à l’égard du pouvoir, comme ils l’ont toujours été. C’est une particularité ouzbèke, les musulmans n’ont jamais été radicaux mais modérés. La radicalisation de l’islam a été provoquée par Karimov, par la terreur d’État. Q- Mais, selon une opinion répandue, si M. Karimov part, les islamistes prendront le pouvoir ? « Non, c’est une légende créée par Karimov et soutenue aussi par un groupe marginal de radicaux islamistes. L’islamisme n’a pas de base populaire chez nous. Qu’on nous permette de tenir des élections libres et on verra que les islamistes (radicaux) n’ont aucun appui populaire. Ils crient “nous voulons bâtir le califat”, mais le peuple ouzbek ne veut pas de califat. Moi-même je suis musulman, mais je ne veux pas de califat. Le peuple ouzbek mérite, par sa souffrance, démocratie et liberté. Q- Le soutien de l’étranger, et notamment de Washington, joue-t-il un rôle dans l’attitude du pouvoir ? « Le régime s’appuie sur trois piliers. Le premier, c’est la police et les services spéciaux. Le deuxième, c’est l’armée, vous avez vu de quoi elle est capable. Le troisième, c’est le soutien des grandes puissances. Si on enlève ne serait-ce qu’un pilier sur trois, le régime s’écroulera. Nous suggérons aux partenaires stratégiques de l’Ouzbékistan de supprimer leur aide. Vous verrez, ce régime s’écroulera en six mois. Mais nous ne voulons pas sa destruction dans le sang. Nous voulons mettre en route, comme en Ukraine et en Géorgie, une transition pacifique vers un nouveau système politique. »
Il ne faut pas croire qu’une chute du président Islam Karimov déboucherait inévitablement sur l’arrivée au pouvoir d’islamistes radicaux à Tachkent, car une opposition politique modérée existe en Ouzbékistan, déclare à l’AFP l’un de ses leaders Mukhammad Salikh, interrogé depuis Moscou dans son exil en Norvège.

Q- Y a-t-il en Ouzbékistan une opposition capable de...