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Actualités - OPINION

Point de vue La morale de l’histoire, c’est qu’il n’y en a pas

Les évêques avaient sonné le tocsin, l’alarme. La larme à l’œil, il faut maintenant sonner le glas. Des espérances ? Non, car tant qu’il y a de la vie, il y a de l’espoir. Des illusions. La 2000 piège gravement ce pays. Parce qu’elle n’offre aucun choix moral. Aucune possibilité de confiance. Du moment que la démocratie, prise dans les lacets de l’iniquité, favorise en premier la traîtrise et la trahison. Les rend même nécessaires aux yeux de ceux qui pensent, sans doute en toute bonne foi, que pour servir le pays, il faut être « in ». Tourner le dos, c’est la vocation évidente des girouettes. Qui grincent, mais sont toujours assez solides pour indiquer la direction du vent. Les plus admirables de ces coqs d’aluminium sont, sans doute, les professionnels classés de la volte-face. Les plus surprenants, ce sont ceux qui leur collent aux basques. Pour leur remettre, pratiquement, les clés du royaume. Ce qui compte, désormais, c’est de voir ce qu’en pratique cela va donner. Les pièces rapportées en compensation dans les bulldozers des pit-bulls qui croquent tout pourront-elles s’indépendantiser de leurs blocs parlementaires ? Si cela devait être, le mal serait moindre. Mais la dissociation serait difficile si, d’entrée de jeu, le prochain Parlement, encore plus parachuté que l’actuel, ne devait pas élaborer un nouveau code électoral. Pour dégager l’horizon et donner leur liberté de mouvement aux élus rajoutés. Qui ne craindraient plus l’échéance 2009. Le problème, sur ce plan, est que la tendance de la majorité reconduite est au mohafazat assorti d’une dose de proportionnelle. Donc au maintien effectif, renforcé même, de la marginalisation connue. Il existe, parallèlement, deux perspectives encore plus inquiétantes. D’abord qu’au bout de quelques mois, le nouveau système, aussi vicié dans le fond que le précédent, fondé sur une osmose artificielle d’intérêts contradictoires, ne se retrouve trop décrié sur le plan populaire. Et que le slogan de réforme déjà lancé par des parties menacées d’éviction, donc appelées à la contestation, ne se transforme en cri de révolte. Ou de révolution. Ensuite parce qu’on voit mal comment, avec la récupération de pôles déterminés, promis à être neutralisés, il peut y avoir encore un élan d’épuration élargie. Indispensable pour amorcer le redressement économique. Certes, les Occidentaux, qui se frottent sans doute les mains d’une combinaison donnant la part du lion à la fraction numériquement majoritaire du pays (avec qui on peut traiter avec garantie de suivi), vont aider. Donner des sous. Mais après ? Le personnel restant grosso modo le même, les pratiques, économiques surtout, ne risquent pas de beaucoup changer. Même s’il ne devait plus y avoir de corruption, on aurait toujours les mêmes conflits, et encore plus, sur le programme de sauvetage. Bref, le pain quotidien, déjà rationné, serait tributaire non pas d’un libéralisme, mais d’une anarchie indécise, oscillant entre État providence et capitalisme. Encore plus sauvage. Jean ISSA

Les évêques avaient sonné le tocsin, l’alarme. La larme à l’œil, il faut maintenant sonner le glas. Des espérances ? Non, car tant qu’il y a de la vie, il y a de l’espoir. Des illusions. La 2000 piège gravement ce pays. Parce qu’elle n’offre aucun choix moral. Aucune possibilité de confiance. Du moment que la démocratie, prise dans les lacets de l’iniquité,...