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Actualités - CHRONOLOGIE

Société - L’Association libanaise de transparence entame une campagne de sensibilisation en vue des législatives (photo)

Le défi de la LTA : des élections sans corruption À la veille des élections législatives, l’Association libanaise de transparence (LTA) a du pain sur la planche. Fondée en 1999 par des hommes d’affaires, des académiciens, des économistes et des avocats soucieux de lutter contre la corruption au Liban et dans le monde arabe, de promouvoir la transparence et la bonne gouvernance, et d’instaurer un véritable État de droit respectueux des droits de l’homme, cette ONG se lance aujourd’hui un nouveau défi immédiat : celui de sensibiliser la population libanaise à la nécessité d’accomplir son devoir électoral de manière responsable et d’encourager la classe politique dirigeante à organiser des élections transparentes. L’objectif est, certes, prétentieux. Mais la lutte contre la corruption ne fait-elle pas partie intégrante des chartes internationales, et même de la Constitution libanaise ? Alors que les préparatifs des élections se poursuivent dans l’effervescence générale, la LTA mène simultanément campagne sur trois fronts. Dans un premier temps, trois tables rondes, réunissant chaque fois une vingtaine d’intellectuels, de journalistes, d’universitaires, d’experts en matière d’élections et de membres de la société civile, ont été organisées sur trois thèmes relatifs aux élections. La première table ronde, qui a déjà eu lieu, a abordé le thème de la surveillance des élections. Au cours de la seconde table ronde, qui devrait se dérouler aujourd’hui, le thème de la transparence dans le financement des campagnes électorales sera discuté. Quant à la troisième table ronde, elle abordera le thème de la responsabilisation du citoyen et de la société civile. Ces réunions seront le prélude à la publication, au terme des prochaines élections législatives, d’une série de recommandations. « Des recommandations qui seront distribuées aux parlementaires et aux différents partis politiques impliqués », indique Gaëlle Kibranian, responsable de projet à la LTA, ajoutant que ces recommandations seront utiles pour les législatives de 2009. La LTA se prépare à lancer, dans une seconde étape, une campagne médiatique, destinée à atteindre une large frange de la population. Une campagne axée sur les législatives, qui vise à sensibiliser les électeurs à la finalité des élections et à la nécessité de participer au processus de vote, loin de toute corruption, loin de toute intimidation. Cette campagne entend aussi amener les électeurs et le public dans son ensemble à prendre conscience de l’importance de la transparence, de même que l’accès à l’information, dans la lutte contre la corruption. Sept thèmes seront abordés durant cette campagne médiatique : la carte électorale, la prise de conscience de l’importance du devoir électoral et du danger que représente l’achat de voix, la nécessité de pardonner les erreurs passées des responsables, sans toutefois les oublier, mais aussi le devoir de demander des comptes à ces mêmes responsables. Des responsables qui doivent désormais apprendre à ne pas tromper le peuple et à faire preuve de transparence, notamment en faisant la distinction entre leurs biens personnels et les biens publics. Les universitaires, prochaine cible Le troisième projet immédiat de l’Association libanaise de transparence consiste dans la création d’une Coalition libanaise des observateurs des élections (CLOE). Cette coalition, comme l’indique son nom, sera chargée de surveiller le déroulement du scrutin, avant, durant et après les législatives. « Nous espérons pour cela mobiliser et former près de 600 jeunes à la surveillance des élections », observe ainsi le codirecteur de la LTA, Badri el-Méouchy. Soutenue dans certains de ces projets par l’ambassade des Pays-Bas, mais aussi par des multinationales ou des associations internationales, la LTA se prépare à étendre sa lutte contre la corruption à travers l’ensemble de la société libanaise. « En effet, explique Gaëlle Kibranian, un “projet jeunes”, destiné aux universitaires sera prochainement mis à exécution. » Il vise à informer les étudiants de six universités à travers le pays, sur les méfaits de la corruption de manière générale, dans la société, dans la vie quotidienne, en politique, au moyen d’un fascicule, tout en mettant en exergue la lutte contre ce fléau à l’échelle mondiale. « Nous aborderons tous les aspects de la vie quotidienne touchés par la corruption », ajoute Mme Kibranian, évoquant notamment le permis de conduire, l’embauche, les pistons, etc. S’impliquant par ailleurs dans la gouvernance d’entreprises, l’association a créé un groupe d’action chargé d’aider à l’instauration de la transparence dans la gouvernance d’entreprises, dans les deux secteurs public et privé. Elle met aussi en place un plan de travail, en collaboration avec l’Organisation mondiale des parlementaires contre la corruption (Gopac) afin de faire ratifier la convention des Nations unies contre la corruption par le Liban. « Ce sera un pas vers une plus grande transparence dans le budget national », observe Badri el-Méouchy. Alors que la corruption généralisée continue de faire des dégâts dans l’ensemble des strates de la société libanaise, la LTA multiplie ses actions, espérant ainsi, dans un premier temps du moins, contribuer à des élections transparentes. Une gageure pour la jeunesse du camp de la liberté, qui ne manquera sûrement pas de relever le défi. A.-M. H.

Le défi de la LTA : des élections sans corruption

À la veille des élections législatives, l’Association libanaise de transparence (LTA) a du pain sur la planche. Fondée en 1999 par des hommes d’affaires, des académiciens, des économistes et des avocats soucieux de lutter contre la corruption au Liban et dans le monde arabe, de promouvoir la transparence et la bonne gouvernance,...