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Le chef de l’Église maronite poursuit sa campagne contre la loi électorale de l’an 2000 Sfeir envisage de convoquer un « congrès général chrétien »

Le patriarche maronite, le cardinal Nasrallah Sfeir, est revenu à la charge, hier, en ce qui concerne la loi électorale qui, a-t-il dit, marginalise toute une communauté libanaise et a jugé « inquiétante » la phase politique par laquelle passe en ce moment le Liban. Le chef de l’Église maronite a annoncé qu’il « réfléchit » à la convocation d’un « congrès général chrétien », suite à une proposition avancée par le député Sleimane Frangié. La question aurait été soulevée au cours d’un tête-à-tête matinal avec le président de la Ligue maronite, Michel Eddé, rencontre qui a retardé de quinze minutes le début de la messe patriarcale de la Pentecôte, prévue à 9 heures. « Les circonstances par lesquelles nous passons sont inquiétantes, a affirmé le patriarche Sfeir dans son homélie. Beaucoup d’embûches nous attendent. Certains souhaitent prouver au monde que les Libanais sont incapables de se gouverner et qu’ils ont besoin d’être placés sous une tutelle permanente. Seule notre volonté commune de régler sagement et prudemment nos problèmes est capable de réfuter cette idée, ce qui implique qu’il n’y ait pas au Liban un vainqueur et un vaincu. » « À l’ombre de la loi électorale actuelle qui nous a été imposée lors des précédentes législatives, et que l’on veut maintenir telle quelle, l’une des familles de la société libanaise va se considérer lésée, et cet enfant lésé d’une famille nombreuse ne peut que troubler le climat familial, ce que nous refusons et nous rejetons. Nous prions afin que Dieu inspire les responsables, et que ces derniers sachent épargner à la patrie cette cruelle épreuve », a ajouté le patriarche. Le patriarche avait célébré la messe en présence, notamment, d’une délégation de la radio La Voix de la charité présidée par le père Fady Tabet. Recevant la délégation après la messe, le patriarche a saisi l’occasion pour, de nouveau, attaquer « la loi électorale injuste qui ne place pas sur un même pied d’égalité les électeurs et ne leur permet pas de choisir ceux qui pourraient les représenter convenablement ». Comparant ces « stigmates moraux » aux destructions physiques provoquées par l’attentat du 6 mai, à Jounieh, le patriarche a ajouté que « les blessures physiques se guérissent, mais qu’il est plus difficile de remédier aux blessures morales. Ces dernières peuvent infester les esprits et avoir en fin de compte de très graves conséquences, que nous ne souhaitons ni ne voulons». On rappelle que l’attentat terroriste du 6 mai, dans une ruelle des vieux souks de Jounieh, a rendu inutilisables les vastes locaux de la radio La Voix de la charité, endommagé une église et détruit un certain nombre d’établissements commerciaux. Par ailleurs, le patriarche Sfeir a reçu hier l’ancien ministre Nagi Boustany, qui a sévèrement critiqué la loi électorale, M. Damien Kattar, ministre des Finances, M. Daoud Sayegh, conseiller de M. Saad Hariri, et le révérend Sélim Sahyouni, chef du synode de l’Église évangélique en Syrie et au Liban. Il a également reçu de nombreuses délégations populaires venues soit appuyer la demande de libération de M. Samir Geagea, soit dénoncer l’injustice de la loi électorale de l’an 2000. Le patriarche a par ailleurs assisté à une cérémonie privée organisée par les membres de sa famille à l’occasion de son 85e anniversaire.

Le patriarche maronite, le cardinal Nasrallah Sfeir, est revenu à la charge, hier, en ce qui concerne la loi électorale qui, a-t-il dit, marginalise toute une communauté libanaise et a jugé « inquiétante » la phase politique par laquelle passe en ce moment le Liban.
Le chef de l’Église maronite a annoncé qu’il « réfléchit » à la convocation d’un « congrès général...