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Le pèlerinage populaire et politique se poursuit à Bkerké Sfeir se défend vigoureusement de vouloir diviser les Libanais

L’afflux de soutien populaire et politique, dans la foulée du manifeste des évêques maronites, s’est poursuivi hier à Bkerké, où, s’adressant aux foules, le patriarche Sfeir a rejeté les insinuations selon lesquelles il chercherait, par son discours en flèche, à diviser les Libanais. Il a ainsi déclaré devant une délégation de Batroun, conduite par Nizar Younès : « Merci pour votre élan patriotique. Vous avec une responsabilité à l’égard de cette patrie qui vous donne corps, tout comme vous générez vos enfants. La nation peut être fière de ses fils, quand ils savent la protéger, en préserver les traditions et la dignité. Et c’est bien ce qu’en ce moment vous faites. » « L’on a soutenu au sujet de nos positions que c’était comme si nous voulions diviser les Libanais. Cela n’est pas vrai. Nous appelons à l’unité nationale, non pas à la division et à la séparation. Nous avons déclaré que Taëf ayant attribué aux Libanais 128 députés, moitié moitié, les chrétiens doivent choisir 64 députés, tout comme les musulmans. Certains ont expliqué que de la sorte les chrétiens choisissent ceux qu’ils veulent indépendamment des musulmans. Cela n’est pas exact. Nous voulons que les chrétiens et les musulmans votent. Qu’ils votent ensemble. Mais dans des circonscriptions réduites. Pour savoir quel bulletin ils glissent dans l’urne. Pour qu’ils puissent distinguer entre les candidats, avoir une relation avec eux, sans qu’on les leur impose. En agissant avec lucidité, librement. En choisissant ceux avec lesquels ils ont un lien, qui les représentent bien. C’est ce que nous voulons, c’est ce à quoi nous appelons. » Il a conclu en invitant les responsables à prêter l’oreille aux légitimes revendications populaires. « Afin que les Libanais de toutes communautés ou confessions vivent ensemble dans l’harmonie et l’entraide. Dans un Liban restant patrie de la concorde, de la liberté, de la souveraineté et de l’indépendance. » Eddé Le président de la Ligue maronite, Michel Eddé, reçu le matin à Bkerké, a insisté sur le fait que le patriarche « essaie, à travers sa position, d’éviter une exacerbation du climat confessionnel qui prévaut dans le pays ». « Nous sommes contre ce climat sectaire qui risque de déboucher sur une catastrophe. Il existe une unanimité autour du fait que la loi en vigueur est mauvaise. Nous sommes pour une loi juste qui permette à l’electeur de choisir celui qui le représente. Le délai constitutionnel (pour la convocation du collège électoral) a expiré, mais je préfère qu’on ajourne le scrutin d’une semaine ou plus afin qu’on puisse tout arranger. À ce moment-là, plus personne ne pourra dire qu’il est trop tard. Il ne faut pas aboutir à un Parlement contesté parce que toute la vie politique sera paralysée »,a-t-il dit. Le président de la Ligue maronite s’est aussi exprimé contre tout appel au boycottage des élections, insistant sur le fait que le patriarche « rejette la partition, mais souligne la gravité du climat ambiant ». Au terme des assises maronites extrordinaires au siège de l’évêché maronite de Beyrouth (voir par ailleurs), M. Eddé devait de nouveau se rendre à Bkerké en compagnie de Mgr Boulos Batar, archevêque maronite de Beyrouth, et de M. Raymond Raphaël, président du Conseil central maronite, qui a affirmé son attachement à l’appel des évêques maronites pour l’organisation du scrutin sur base d’une loi équitable. « Nous appellerons au boycottage des élections si une loi juste n’est pas élaborée »,a-t-il soutenu, estimant qu’« un srutin organisé sur base de la loi 2000 ou un boycottage des élections aboutiront au même résultat. Nous ne sommes pas disposés à assurer une couverture à un résultat qui portera atteinte à l’unité nationale ». Gemayel Le patriarche Sfeir a en outre reçu le président Amine Gemayel qui l’a informé de la réinstallation d’une statue de Pierre Gémayel, fondateur des Kataëb, à Bickfaya. L’ancien chef de l’État a réaffirmé sa totale adhésion au manifeste des évêques maronites, cri de souffrance et de conscience, en espérant que les Libanais comprendront tous que c’est là une expression d’unité nationale et de réconciliation. Gemayel s’en est pris avec virulence à ceux qui naguère foulaient aux pieds la dignité, la souveraineté, les valeurs, les constantes du Liban et qui, aujourd’hui, se rendent à Bkerké y verser des larmes de crocodile, afin de s’en tirer. Il a rappelé la lutte livrée par le Rassemblement de Kornet Chehwane, pour indiquer que les SR développent une action d’intox visant à semer le doute, en présentant ceux qui spoliaient l’intérêt comme de soudains défenseurs de la patrie, et des chrétiens en particulier. Il a appelé à la préservation de l’esprit du 14 mars, dans le rassemblement des musulmans et des chrétiens, dans le respect du martyre du président Hariri pour la souveraineté et l’indépendance. Ajoutant que Marwan Hamadé a de son côté réchappé par miracle, à la suite d’un attentat qui était un message adressé à Walid Joumblatt, Gemayel a mis l’accent sur l’unité du front opposant, affirmant qu’il reste soudé face aux échéances. Il a répété que l’on utilise, pour disloquer ce front, de moyens « james-bondiens », comme les enregistrements tronqués. Rappelant que c’est la Rencontre de Kornet Chehwane qui avait prôné en premier la formule 1960, retouchée par Boutros Harb, le président Gemayel a fustigé la 2000, matrice de parachutages. Sur les critiques de Joumblatt à l’encontre du manifeste de Bkerké, l’ancien chef de l’État a répondu que tous ensemble ils avaient lutté pour la libération soulignant qu’il y a bien sûr un différend, mais que cela peut se traiter par le dialogue, dans l’esprit du 14 mars. Il a enfin confirmé s’être entendu avec l’intéressée sur la candidature de Solange Gemayel à Beyrouth. Pharaon M. Michel Pharaon a relevé le problème que pose l’application de la loi électorale 2000 « qui a été saisi par certains pôles politiques ou administratifs afin de pouvoir reporter des élections ». Il a estimé que ce problème ne peut être réglé qu’à travers l’unité de l’opposition et l’établissement d’un mécanisme unifié pour la formation des listes électorales. Le patriarche Sfeir a également conféré hier avec nombre de visiteurs qui soutiennent le manifeste des évêques, la 1960 et réprouvent les élections sur base de la 2000. Il a ainsi reçu les députés Ghassan Moukheiber, Mansour Ghanem el-Bone, Khalil Hraoui et Abdallah Farhat, les anciens députés Nicolas Ghosn et Fawzi Hobeiche, une délégation conjointe de Batroun et de Zghorta, conduite par Nizar Younès et Ziad Makari, une délégation sudiste menée par Ahmed Kamel el-Assaad, Daoud Sayegh, Nagib Freiji et Faten Nassir, une délégation de Kesrouan-Jbeil ayant à sa tête Youssef Khalil, Abdallah Hanna, Khayrallah Ghanem, Badih Hobeiche, une délégation de Bécharré conduite par Saïd Tok, Toufic Nassif, Khattar Hadathi et une délégation du parti Tachnag, qui continue sa campagne contre la 2000, après avoir organisé un sit-in populaire axé sur la nécessité de préserver l’esprit du 14 mars et les équilibres.
L’afflux de soutien populaire et politique, dans la foulée du manifeste des évêques maronites, s’est poursuivi hier à Bkerké, où, s’adressant aux foules, le patriarche Sfeir a rejeté les insinuations selon lesquelles il chercherait, par son discours en flèche, à diviser les Libanais.
Il a ainsi déclaré devant une délégation de Batroun, conduite par Nizar Younès : « Merci...