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Actualités - CHRONOLOGIE

Le président de la Chambre suggère de jouer sur la composition des listes

Au cœur d’une vive polémique, le président de la Chambre, Nabih Berry, s’est rendu à Msayleh pour prendre un peu de recul... Mais aussi pour préparer sa campagne électorale. Habitué à être régulièrement la cible d’attaques diverses, il ne cache toutefois pas, selon ses proches, son étonnement devant la férocité de la dernière campagne menée contre lui. Pourtant, toujours selon ses proches, quelle que soit l’ampleur des critiques, il n’est pas question pour lui du moindre report des élections et encore moins d’une modification du découpage électoral. Selon lui, même ceux qui le réclament à cor et à cri savent pertinemment que tout amendement est impossible dans un tel climat de pressions internationales. Le président Berry, pourtant rompu aux rouages de la petite politique libanaise, est, selon ses proches, abasourdi par le double langage utilisé par la majorité de la classe politique libanaise, qui, toujours selon ses proches, lance des accusations pour mieux cacher ses propres manœuvres. Berry rejette ainsi toutes les accusations portées contre lui au sujet de la séance parlementaire de samedi dernier. Et il répète à qui veut l’entendre qu’une séance parlementaire destinée à étudier la lettre du chef de l’État ne peut se transformer en séance de législation. Sans compter le fait que, selon lui, peu de députés souhaitaient vraiment la transformation de la séance. Car le président de la Chambre connaît les mobiles et les considérations de chacun de ses collègues, puisque beaucoup s’adressent à lui pour lui confier leurs appréhensions. La loi électorale de 2000 a donc beau ne pas être idéale, elle reste celle qui convient le mieux au plus grand nombre de députés. De toute façon, selon le président de la Chambre, il est désormais trop tard pour y apporter la moindre modification. Et plutôt que de perdre leur temps dans des déclarations destinées à mobiliser inutilement les foules, les candidats devraient se consacrer à la formation des listes. La balle est dans le camp de l’opposition Selon ses proches, cette attitude n’est pas dirigée contre une partie des Libanais. Le président de la Chambre considère en effet que ce n’est pas lui qui a créé le problème de la représentativité chrétienne. Au contraire, il serait prêt, là où il le peut, à accepter des candidats de l’opposition, bref à revoir en tout cas la composition de ses listes. Il pourrait ainsi tenir compte de certaines revendications, à Jezzine notamment, même s’il n’est pas question pour lui de toucher à Samir Azar, suffisamment populaire d’ailleurs pour être élu de toute façon. Mais le siège grec-catholique et l’autre siège maronite pourraient être revus. En tout cas, les proches du président de la Chambre estiment que c’est en jouant sur les listes et en concluant des compromis que l’opposition chrétienne pourra aboutir à un rééquilibrage de sa représentation au sein du nouveau Parlement. Les autres parties sont prêtes à négocier et nul ne veut qu’un groupe se sente lésé. Les proches de Berry estiment ainsi que la balle est plutôt dans le camp de l’opposition. Si celle-ci parvient à s’entendre sur des candidats communs, elle pourra alors négocier avec les autres parties. Le principe est déjà acquis et ce n’est pas le président de la Chambre qui s’y opposera. Il est d’ailleurs plutôt satisfait du déroulement des événements. L’accord entre le mouvement Amal qu’il préside et le Hezbollah a soulagé les deux parties et protégé la communauté chiite de dissensions épuisantes. Amal a ainsi cédé Beyrouth (le député Nasser Kandil sera remplacé sur la liste Hariri par le candidat Ghazi Youssef et le Hezbollah aura l’autre siège chiite de la capitale) et Baabda (Bassem Sabeh et le candidat du Hezbollah) au Hezbollah et aux autres composantes, notamment Walid Joumblatt et le bloc Hariri. Au Sud, les deux formations se sont déjà entendues sur un partage des sièges. Mohammed Abdel Hamid Beydoun ne sera pas pris sur la liste. Tout comme à Baalbeck, Mahmoud Abou Hamdane ne figurera pas non plus sur la liste commune. Mais les contours de celle-ci sont encore indéfinis, les deux formations ne s’étant pas encore entendues sur les candidats dans cette région. Les proches de Berry affirment que cela ne saurait plus tarder. Ils affichent une grande confiance dans le déroulement des élections. Même si certaines voix discordantes laissent entendre qu’une bataille pourrait avoir lieu sur la présidence du Parlement, après la fin des législatives. Pour l’instant, il y a en tout cas plus pressant. Le président de la Chambre réfléchit sérieusement à la tenue d’une séance parlementaire consacrée à l’examen du projet de loi d’amnistie. Selon ses proches, il en aurait assez d’être accusé de vouloir entraver la libération du Dr Samir Geagea, alors que tout le monde sait très bien que ce n’est pas lui le problème. Berry n’a aucune raison de refuser que le chef des FL soit amnistié et c’est lui qui a contacté Sethrida Geagea pour tenter de trouver une solution à ce casse-tête. Ce serait plutôt la famille Karamé qui oppose un veto à ce projet de loi et la famille Hariri s’est déclarée solidaire avec elle, dans cette affaire aussi délicate. De plus, Joumblatt aurait aussi affirmé son intention de se solidariser avec le bloc Hariri si celui-ci refuse de voter en faveur du projet de loi. Berry est donc prêt à convoquer une séance parlementaire, à la fin de la semaine prochaine, pour l’examen du projet et que chaque député assume ses responsabilités... Scarlett HADDAD
Au cœur d’une vive polémique, le président de la Chambre, Nabih Berry, s’est rendu à Msayleh pour prendre un peu de recul... Mais aussi pour préparer sa campagne électorale. Habitué à être régulièrement la cible d’attaques diverses, il ne cache toutefois pas, selon ses proches, son étonnement devant la férocité de la dernière campagne menée contre lui. Pourtant, toujours...