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En Dents De Scie - La valse des pantins

Dix-neuvième semaine de 2005 (J+90). Il y a ceux qui se sont transformés en nouveaux messies, autoproclamés véritables dons Quichottes de la cause chrétienne, ceux-là mêmes qui ont déroulé pendant des années le tapis rouge au tuteur syrien, lui assurant jusqu’aux derniers grammes de ce terreau indispensable à la marginalisation tous azimuts d’une essentielle partie des Libanais. Il y a ceux qui ont décidé que le timing était le bon pour se disputer un leadership chrétien, alors que les priorités sont pour l’instant particulièrement ailleurs. Il y a ceux qui continuent de vouloir distinguer entre extrémistes et modérés, même quand tous ont décidé de faire du volet interne de cet accord de Taëf leur livre de chevet, déterminés à en corriger quelques infinies lacunes. Il y a ceux qui pensent pérenniser une présence sur l’échiquier politique juste en claquant la porte et en se réinfiltrant par la fenêtre, juste pour continuer à manigancer et ourdir leurs plans sécessionnistes. Il y a ceux qui veulent régler leur pas sur celui de leurs pères, pensant que bon sang ne saurait mentir, oubliant qu’avant tout cela, il faut nettoyer, purifier. Il y a ceux qui sont assis depuis tellement longtemps sur un fauteuil qu’ils mourraient si on les en privait, eux qui n’ont jamais su faire la différence entre président et chef de clan. Il y a ceux qui ont tellement retourné leur veste qu’ils ont commencé à s’attaquer au pantalon. Il y a ceux qui estiment être bons pour un strapontin ou un portefeuille juste parce qu’ils ont passé quelques semaines à nager dans le sens des vagues. Il y a ceux qui pensent être mûrs pour la relève juste parce qu’ils ont préféré, biceps postadolescents, planter les piquets que draguer les filles. Il y a ceux qui sont convaincus qu’il leur suffit de se baisser pour ramasser et recoller les morceaux d’un puzzle qu’ils ont contribué à détruire. Il y a ceux qui pensent être l’homme providentiel, le Zorro, le Goldorak que tout le monde attendait. Il y a ceux qui se rêvent en nouveaux Mandela. Il y a ceux qui ont violé toutes les Constitutions puis décidé de les sanctifier, de leur offrir une nouvelle virginité, sans craindre une seule seconde la mort par overdose de ridicule. Il y a ceux qui voudraient être, persuadés qu’ils n’ont pas été. Il y a ceux qui font de leur média une ADM politique insensée. Il y a ceux qui changent d’avis comme ils changent d’alliances. Il y a ceux qui ont peur. Il y a ceux qui ont faim. Il y a ceux qui ont froid. Il y a ceux qui sont finis. Il y a ceux qui ont prouvé leur totale compatibilité avec la bêtise politique. Il y a ceux, c’est la foule, qui prennent réellement les Libanais pour des crétins. Il y en a un, enfin, qui doit bien rigoler, doucement, d’en haut. Jacques Chirac a eu le bon goût, un jour, d’inventer un mot sans savoir à quel point il est couleur cèdre : abracadabrantesque. Ziyad MAKHOUL
Dix-neuvième semaine de 2005 (J+90).
Il y a ceux qui se sont transformés en nouveaux messies, autoproclamés véritables dons Quichottes de la cause chrétienne, ceux-là mêmes qui ont déroulé pendant des années le tapis rouge au tuteur syrien, lui assurant jusqu’aux derniers grammes de ce terreau indispensable à la marginalisation tous azimuts d’une essentielle partie des Libanais....