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Quatre députés signataires de la pétition en faveur de la libération de Geagea chez Karamé Entre l’ancien Premier ministre et les Forces libanaises, la polémique s’envenime (photo)

Dans une ultime tentative de régler le contentieux au sujet du projet de loi d’amnistie avec la famille de Rachid Karamé et sur la base d’un conseil qui leur a été adressé par le président de la Chambre, quatre députés signataires de la pétition pour la libération de Samir Geagea se sont rendus vendredi chez l’ancien Premier ministre Omar Karamé à Tripoli. Farès Soueid, Nehmetallah Abi Nasr, Georges Kassarji et Akram Chéhayeb ont été reçus par M. Karamé pendant près de quarante minutes, mais l’ancien Premier ministre serait resté intraitable, refusant de renoncer à ses droits de partie civile, dans l’affaire de l’assassinat de son propre frère Rachid Karamé. À l’issue de l’entretien, le député Farès Soueid a précisé, au nom de ses compagnons, qu’ils ont entrepris cette démarche sur une initiative personnelle et qu’ils ne sont pas envoyés en mission par une partie politique. Soueid a aussi déclaré que les députés essaieraient de soumettre le projet d’amnistie au vote au cours de la séance parlementaire de samedi. On sait désormais que cela n’a pas été possible. De son côté, Omar Karamé a affirmé que cette affaire ne concerne pas seulement sa famille, mais aussi « un vaste courant au Nord et dans tout le Liban. C’est ce courant qui doit avoir son mot à dire. Or, ce matin, j’ai reçu des délégations populaires qui ont toutes souhaité que la famille refuse tout compromis sur ce sujet ». M. Karamé a ensuite lu un communiqué préparé par la famille. « Lorsque nous nous sommes portés partie civile dans l’assassinat de Rachid Karamé, nous ne cherchions nullement à faire le procès des événements, souligne le communiqué. Preuve en est que nous avons accepté que Samir Geagea soit nommé ministre. Mais nous ne savions pas à l’époque son implication dans cet assassinat. Or, ce crime a montré qu’il n’y avait d’immunité pour personne dans ce pays, quelle que soit la fonction qu’il occupe. Il fallait pourtant que l’on découvre la vérité sur ce crime qui a visé l’unité du Liban. Il fallait aussi que l’on mette un terme à ces méthodes qui violent toutes les valeurs et éliminent un homme du dialogue et d’entente. » Et le communiqué de poursuivre : « L’assassinat du martyr Rafic Hariri est venu nous conforter dans nos revendications, surtout qu’en lui, nous avons perdu un ami cher. Nous pouvons mieux que quiconque comprendre l’immense douleur de la famille Hariri. Et nous savons mieux que quiconque l’importance de découvrir les auteurs de cet attentat, pour l’unité et l’arabité du Liban. Si aujourd’hui certains cherchent à sacrifier le sang de Rachid Karamé tout en réclamant la vérité sur l’assassinat de Rafic Hariri, ils sacrifient en fait le sang des deux présidents. Peut-on en fait demander à la famille du président Hariri de renoncer à châtier ses assassins ? Même chose pour notre collègue Marwan Hamadé, et nous remercions Dieu qu’il soit encore en vie. Surtout que ces assassinats ou tentatives d’assassinat ont visé plus que la personne, mais le Liban tout entier. (...) Samir Geagea a été jugé par la plus haute instance judiciaire du pays. Nous ne pouvons passer outre à son jugement. Car nous serions en train de tuer Rachid Karamé une nouvelle fois. (...) Nous continuerons à œuvrer pour l’unité et l’arabité du Liban, en hommage au sang de Rachid Karamé et à celui de Rafic Hariri ainsi qu’en hommage à tous les martyrs de la résistance, face à tous ceux qui veulent détruire le Liban ». En réponse aux questions des journalistes, Omar Karamé a rappelé que l’affaire ne dépend pas seulement de lui, mais de tous ceux qui appuyaient Rachid Karamé et ses efforts en vue de mettre un terme à la guerre au Liban. « Ce n’est pas une position personnelle, mais celle de tout un courant. De toute façon, nous sommes dans un pays démocratique. Que les députés votent et assument leurs responsabilités », a-t-il conclu. Le communiqué des FL De leur côté, les Forces libanaises ont répondu, dans un communiqué virulent, à Omar Karamé, l’accusant de vouloir exploiter le sang de son frère à des fins électorales. « Il cherche ainsi à obtenir de la popularité, après avoir perdu l’occasion de participer à “l’intifada de l’indépendance” et à la réconciliation nationale, souligne le communiqué FL. Mais les Libanais, et avec eux le monde entier, sont désormais conscients de la réalité du régime qui a imposé sa dictature sur le Liban au cours des quinze dernières années et qui a multiplié les procès dans des affaires préfabriquées. Les procès intentés au Dr Samir Geagea s’inscrivent dans ce cadre. Et tout le monde se souvient de la façon avec laquelle les Forces libanaises ont été visées, avant que leur chef ne soit arrêté. » Pour les Forces libanaises, la tentative de Omar Karamé de faire le lien entre l’assassinat de Rachid Karamé et celui de Rafic Hariri vise essentiellement à susciter un regain de popularité à Tripoli même, en utilisant de vieilles rancœurs. Les Forces libanaises tiennent à affirmer qu’elles réclament la vérité sur l’assassinat de Rachid Karamé, maintenant que la période de tutelle, au cours de laquelle les procès ont été intentés sans preuves, s’est achevée. Enfin, le communiqué rappelle les sacrifices consentis par les Forces libanaises au cours des onze dernières années, pour arriver à la réconciliation et à l’entente nationales.

Dans une ultime tentative de régler le contentieux au sujet du projet de loi d’amnistie avec la famille de Rachid Karamé et sur la base d’un conseil qui leur a été adressé par le président de la Chambre, quatre députés signataires de la pétition pour la libération de Samir Geagea se sont rendus vendredi chez l’ancien Premier ministre Omar Karamé à Tripoli. Farès Soueid,...