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Portraits de Geagea et de Frangié, drapeaux FL et des Marada côte à côte Plusieurs milliers de chrétiens du Liban-Sud manifestent à Bkerké (Photo)

À partir de 16h30 hier, les routes menant à Bkerké étaient bloquées. C’est que des délégations venues des quatre coins du Liban ont décidé de se rendre au siège du patriarcat maronite pour soutenir la position prise mercredi par l’Assemblée des évêques. Mais la foule comprenant des milliers de personnes n’est pas uniquement venue contester la loi électorale, à l’instar des habitants de Jezzine, de l’est de Saïda, de Zahrani et de la zone anciennement occupée, mais aussi assurer le patriarche Sfeir de son soutien. Il y avait des aounistes, beaucoup de partisans des FL avec leurs immenses drapeaux et les portraits de Samir Geagea, une immense délégation venue de Zghorta, arborant les bannières des Marada et les portraits de Sleimane Frangié. Une importante délégation affichait, par ailleurs, les banderoles et les portraits d’un candidat aux législatives dans le Metn, Sarkis Élias Sarkis. Bref, hier c’est une profusion de couleurs et une cacophonie de slogans qui régnaient sur le parvis de Berké. S’adressant à la foule, le patriarche maronite, Mgr Nasrallah Sfeir, a appelé à plusieurs reprises à l’unité. « Les slogans que vous brandissez aujourd’hui ne reflètent pas votre unité. Pour notre part, nous œuvrons pour l’unité et non pour la partition », a-t-il dit, soulignant également l’importance de l’unité avec les musulmans. « Le Liban appartient à tous ses fils musulmans et chrétiens, où les chrétiens devraient choisir leurs députés et les musulmans les leurs », a-t-il ajouté, appelant la foule à rester loin de tout ressentiment. « Les Libanais n’ont qu’un seul pays et c’est avec l’unité que l’on parviendra à un Liban libre et souverain », a-t-il martelé. À ceux qui appelaient à pleins poumons à la libération de Geagea, Mgr Sfeir a répondu : « Nous avons appelé et nous appelons toujours à mettre un terme à l’injustice qui frappe tous les prisonniers. » Fady Romanos, l’un des organisateurs de la manifestation des habitants de Jezzine, a pris la parole pour contester la marginalisation des 120 000 voix chrétiennes du Liban-Sud, se demandant si les électeurs devraient changer de confession ou de circonscription électorale pour sentir qu’ils sont effectivement représentés au Parlement. L’amertume n’est pas un terme assez fort pour qualifier le sentiment des manifestants chrétiens venus à Bkerké des villages de Jezzine, de Zahrani, de l’est de Saïda et de la bande frontalière. Tous s’en prennent vivement au chef du Parlement, Nabih Berry, et beaucoup d’entre eux se sentent comme « des citoyens de deuxième catégorie ». Safouane, un habitant de Aouzah (Bint-Jbeil), proteste : « Je suis maronite mais je dois voter pour trois députés chiites. Je veux choisir des parlementaires modérés ; ni des partisans du Hezbollah ni de Amal, mais des personnes qui puissent me représenter. » Georges, de Roum (Jezzine), renchérit : « Nous avons vécu des dizaines d’années sous la botte israélienne. Mais rien n’a changé depuis le retrait des troupes de l’État hébreu : avant c’étaient les Israéliens qui décidaient à notre place, maintenant d’autres les ont remplacés. » Talal, de Jezzine, rappelle que « l’ancien député du caza, Nadim Salem, a été exclu du bloc Berry quand il a condamné à la fin des années quatre-vingt-dix les opérations du Hezbollah contre des civils à Jezzine ». Le nom de Georges Najem, député maronite de Jezzine intronisé par le Hezbollah, revient spontanément. « Il avait recueilli uniquement douze votes dans son village de Aïn el-Mir, mais il est devenu le député de tout le mohafazat du Liban-Sud », indique Salma. Johnny renchérit : « Il se présentait comme partisan des FL, mais il n’a même pas signé la demande d’amnistie de Geagea au Parlement... » Hier à Bkerké, à cause de la diversité des slogans, les chrétiens du Liban-Sud n’ont pas réussi à porter leur message unifié. Pourtant, ils s’étaient mobilisés effectuant un trajet qui a duré plus de deux heures. Il y avait aussi beaucoup de personnes originaires du caza, vivant à Beyrouth et au Mont-Liban, qui s’étaient rendues spontanément au patriarcat pour appeler au changement sans vraiment y croire. Patricia KHODER
À partir de 16h30 hier, les routes menant à Bkerké étaient bloquées. C’est que des délégations venues des quatre coins du Liban ont décidé de se rendre au siège du patriarcat maronite pour soutenir la position prise mercredi par l’Assemblée des évêques. Mais la foule comprenant des milliers de personnes n’est pas uniquement venue contester la loi électorale, à l’instar des...