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Actualités - CHRONOLOGIE

Déjouer les pièges de la loi 2000, ultime objectif du Bristol La porte de sortie de l’opposition : une rencontre au sommet entre les leaders (Photo)

«C’est probablement la dernière fois, sinon l’une des toutes dernières, que le Rassemblement du Bristol tient une réunion. » C’est en ces termes qu’un des membres de l’opposition nationale plurielle a résumé hier à L’Orient-Le Jour la réunion plénière qui s’est tenue à l’hôtel Bristol (Marwan Hamadé devait cependant exprimer un avis contraire devant les journalistes), sans pour autant manifester ni trop de pessimisme ni trop d’optimisme. C’est d’ailleurs ce climat général d’incertitude (c’est surtout vrai pour les membres de Kornet Chehwane, dépités, par opposition aux aounistes, réservés mais plutôt tranquilles), pas tout à fait positif ni complètement négatif, mais assez réaliste en somme, qui a prévalu durant la rencontre, laquelle a quand même débouché sur une éventuelle porte de sortie à la crise politique actuelle due à la loi de 2000. En effet, selon des sources haririennes, une réunion au plus haut niveau entre les chefs des principaux courants de l’opposition, en l’occurrence Michel Aoun, Sethrida Geagea, Saad Hariri et Walid Joumblatt, devrait avoir lieu de manière discrète dans les jours qui viennent, l’objectif étant de tenter de trouver un accord sur la question des listes et de la représentation pour pallier les défaillances de la loi de 2000. Les participants ont décidé, en principe, de garder leurs réunions ouvertes pour débattre des développements possibles, mais selon un membre du Rassemblement, ce n’est là qu’une clause de pure forme. La réunion du Bristol, sans Michel Aoun, Walid Joumblatt, Saad Hariri, Sethrida Geagea, Amine Gemayel ou Dory Chamoun, entre autres, a été ponctuée des allées et venues de certains membres de l’opposition, notamment le député Marwan Hamadé ou l’un des deux représentants du Courant patriotique libre (CPL), Gebrane Bassil. À l’issue de près de quatre heures de concertations, et après le départ un par un de la plupart des membres de l’opposition plurielle, c’est le député de Beyrouth, Ghattas Khoury, qui a pris la parole pour lire le communiqué final. La poursuite de l’intifada « L’opposition a réalisé, grâce à l’unité des Libanais et leur décision d’assumer par eux-mêmes leurs responsabilités, la plupart des objectifs pour lesquels l’intifada de l’indépendance a été initiée, notamment : – La chute de la “République de la peur” édifiée par le régime sécuritaire libano-syrien, et imposée par le sang, la prison, l’exil et l’humiliation. – Le retrait des forces syriennes du Liban et la fin de la mainmise et de la corruption. – La naissance de la deuxième indépendance libanaise à travers les efforts et la participation des Libanais. En 1943, il y avait eu les héros de l’indépendance. Aujourd’hui, il y a le peuple pour l’indépendance. – La mise en place d’une commission d’enquête internationale pour faire la lumière sur l’assassinat du président-martyr Rafic Hariri, du député Bassel Fleyhane et de leurs compagnons. Ceci est extrêmement important pour un pays qui a beaucoup souffert, avec 145 000 morts, 197 000 blessés, 17 000 disparus, sans que jamais la vérité ne soit faite. – Le retour du Liban sur la carte du monde, après une absence forcée qui a trop duré et le rétablissement de la personnalité indépendante du pays, qui est redevenu un exemple civilisé de changement pacifique et démocratique », a indiqué le communiqué. « La bataille de l’intifada de l’indépendance n’est pas encore terminée, dans la mesure où le régime sécuritaire syro-libanais mène une offensive féroce pour annuler les élections législatives et créer une discorde sectaire dans le pays en aiguisant les sentiments de peur et d’injustice dans les rangs de toutes les communautés. C’est pourquoi l’opposition appelle les Libanais à poursuivre la bataille de l’indépendance et à faire face aux ingérences directes des services syriens ou leurs ramifications libanaises dans les affaires locales », a-t-il poursuivi. « L’opposition annonce son attachement à la libération de Samir Geagea avant les élections dans la mesure où il s’agit de l’une de ses principales revendications et une nécessité pour la réconciliation nationale globale », a ajouté M. Khoury. « L’opposition met l’accent sur le partenariat complet qui existe entre ses composantes et décide d’appeler les leaders des blocs de l’opposition, partis et courants, à se réunir pour s’entendre sur la mise en place de listes communes dans toutes les régions libanaises, ce qui permettra de pallier les défaillances de la loi électorale élaborée par le régime sécuritaire syro-libanais. Le comité de suivi se chargera de faire les contacts pour que cette réunion se tienne », a-t-il conclu. Par ailleurs, le CPL a exprimé des réserves liées aux résultats pratiques de la réunion annoncée des leaders. De son côté, Ghattas Khoury a préféré s’abstenir de répondre aux questions des journalistes « compte tenu de la précarité de la situation ». Les témoins de la rancune populaire Littéralement assailli par une foule de journalistes à sa sortie de la réunion, le représentant du CPL, Gebrane Bassil, accompagné de M. Ziad Abs, a indiqué que la rencontre avait débouché sur un consensus, concernant le cas du chef des FL, « Samir Geagea, qui doit sortir immédiatement de prison, avant même les législatives ». Il a également mis en évidence « l’existence d’un consensus sur le rejet de toute interférence étrangère dans les affaires internes, notamment celle des services de sécurité dans les affaires politiques libanaises ». « Mais il y a des questions qui continuent à être conflictuelles, ce qui nécessite les réunions ouvertes et l’unité des leaders de l’opposition pour parvenir à un consensus. Le travail doit être sérieux pour abattre les barrières existantes », a-t-il indiqué. « Il existe une loi électorale qui a été imposée aux Libanais et nous ne pensons pas que les députés et les Libanais qui ont réalisé des exploits lors de l’intifada de l’indépendance sont incapables de s’entendre sur une loi électorale satisfaisante pour tous les Libanais. Nous sommes tous témoins de la rancune populaire contre cette loi, qui va crescendo », a souligné M. Bassil. « Nous estimons que les élections constituent le moyen d’opérer une transition vers une autre étape, dans le cadre de laquelle nous pourrons régler les problèmes qui restent. C’est pourquoi ces élections doivent se dérouler de manière équitable et juste, à commencer par la loi électorale », a-t-il ajouté. Auparavant, d’autres opposants avaient pris la parole devant les caméras des journalistes, notamment Ghazi Aridi, qui a mis en exergue l’existence d’un conflit interchrétien sur le plan électoral, entre Michel Aoun et les autres, « lequel ne devrait pas se transformer en clivage islamo-chrétien ». M. Aridi a dénoncé le climat sectaire qui s’est instauré sur la scène libanaise depuis qu’il est question de la loi électorale. De son côté, Misbah el-Ahdab a parlé de « climat positif » à l’issue de la réunion, exprimant son rejet de la loi de 2000 et son soutien à la loi de 1960. « À présent, les piliers du régime affirment que la loi est inique. Nous avons le choix entre deux voies : les élections ou leur report. Le report est une tentative de la part des symboles de la tutelle syrienne et des services de sécurité de créer un clivage sectaire. Nous avons tous entendu hier Michel Murr, Élias Murr et Sleimane Frangié », a ajouté M. Ahdab, en indiquant que l’opposition allait déjouer les pièges des loyalistes et s’entendre sur des listes communes.
«C’est probablement la dernière fois, sinon l’une des toutes dernières, que le Rassemblement du Bristol tient une réunion. » C’est en ces termes qu’un des membres de l’opposition nationale plurielle a résumé hier à L’Orient-Le Jour la réunion plénière qui s’est tenue à l’hôtel Bristol (Marwan Hamadé devait cependant exprimer un avis contraire devant les...