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Actualités - CHRONOLOGIE

Le chef de l’État adresse une « lettre » au président de la Chambre Lahoud presse le Parlement d’adopter une nouvelle loi électorale

Usant du droit que lui confère l’article 53 de la Constitution d’adresser des lettres au Parlement, et invoquant l’article 7 de la Constitution établissant « l’égalité de tous les Libanais devant la loi » ainsi que son statut de « garant de la Constitution », et considérant que le pays est à la veille d’élections « dont émanera une autorité constituante », le chef de l’État, le général Émile Lahoud, est intervenu hier soir dans la polémique sur la loi électorale en adressant une lettre au Parlement, le pressant d’adopter une loi assurant « la meilleure expression de la volonté du peuple, source de tous les pouvoirs ». « Parce que la loi électorale (171) du 6 novembre de l’an 2000, effective pour organiser les prochaines législatives, restera en vigueur, si une nouvelle loi électorale n’est pas adoptée, et parce que cette loi a mené à de profondes divergences au sein du peuple, il s’est avéré nécessaire d’adresser cette lettre à votre Assemblée », a indiqué M. Lahoud dans sa lettre. Et le chef de l’État de poursuivre en estimant que la tenue sur la base de la loi de l’an 2000 des élections législatives, prévues à partir du 29 mai, mènera à « une instabilité politique dans le pays » et à « une discrimination selon les régions, en raison de la disparité des découpages électoraux », et parce que cette situation « aura des répercussions sur une saine représentation électorale » et enfin « parce que le chef de l’État est invité par la loi à signer le décret de convocation des collèges électoraux afin de ne pas compromettre la tenue de l’échéance législative à la date prévue, nous vous demandons de prendre ce sujet en considération (...) pour éviter ces dangers et tenir les élections législatives dans les délais constitutionnels, à l’ombre d’une loi qui assure la meilleure expression de la volonté du peuple souverain », conclut M. Lahoud. En usant de cette prérogative que lui accorde la Constitution, M. Lahoud force la main au président du Parlement Nabih Berry, favorable à la loi en vigueur, et qui refuse de convoquer le Parlement. Aux termes de la Constitution, le président Lahoud doit signer, au plus tard jeudi, le décret des élections qui se tiendront conformément à la loi de 2000 si le Parlement n’adopte pas une nouvelle loi. L’opposition s’est prononcée contre cette loi de 2000. Selon la Constitution, M. Berry devrait convoquer le Parlement et lui lire la lettre du président Lahoud adressée à l’Assemblée par son intermédiaire. Lahoud : « Assez nous soupçonner les uns les autres » Le président Émile Lahoud tient à ce que les élections aient lieu dans les délais et qu’elles traduisent une vraie représentation des électeurs. C’est à cette fin même qu’il avait approuvé le projet transmis à la Chambre par le gouvernement précédent. C’est ce que rapporte Émile Rahmé, président du parti de la Solidarité, reçu hier à Baabda. Il précise que désormais le chef de l’État estime que toute formule doit être avant tout consensuelle. Qu’elle doit ménager les appréhensions, dissiper les craintes en réalisant un brassage national, sans discriminations. Il espère que les élections serviront de plate-forme pour compléter une réconciliation nationale protégeant l’unité du pays, consolidant ses fondements, sans exclure personne. Toujours cité par Rahmé, le président aurait précisé en substance que « le temps n’est ni aux règlements de comptes, ni aux surenchères, ni aux calomnies ou aux suspicions. Mais à la cohésion, à la tolérance, au respect d’autrui, comme à la consolidation de la confiance dans la patrie. Assez nous soupçonner les uns les autres. Car c’est la nation qui en paye le prix, ainsi que le citoyen qui aspire à exercer son droit au pain quotidien et à une existence digne. La stabilité politique, autant que la stabilité sécuritaire, est la porte donnant sur le bien-être social. » Signalons qu’à l’occasion du 1er mai, le chef de l’État a salué la classe ouvrière libanaise dans un message circonstancié, soulignant les sacrifices consentis au sein d’une situation socio-économique, et politique, difficile. Et en appelant les Libanais à l’unité nationale pour un nouveau contrat social facilitant le redressement, sous le parrainage de l’État. Par ailleurs, le président Lahoud a conféré hier avec le président du Conseil Nagib Mikati qui se rend aujourd’hui, rappelons-le, à Damas. L’entretien a porté sur les questions de l’heure ainsi que sur l’ordre du jour du Conseil des ministres, également appelé à se tenir aujourd’hui. Les thèmes du prochain sommet latino-arabe organisé prochainement au Brésil, et auquel Mikati dirigera la délégation libanaise, ont également été évoqués. Les deux hommes ont en outre eu des échanges sur les positions internationales concernant le dossier libanais et plus particulièrement les prochaines élections législatives. D’autre part, le président Lahoud a discuté avec le ministre de la Santé, le Dr Mohammed Jawad Khalifé, des hôpitaux gouvernementaux et des prix des médicaments. Le ministre a rappelé que le litige sur les barèmes et les tarifs, qui doivent être revus à la baisse, est actuellement soumis à l’examen du Conseil d’État, juridiction administrative. Enfin, le président Lahoud s’est entretenu avec le ministre de l’Information, Charles Rizk, sur la dynamisation de son département, ainsi que sur le rôle du Conseil national de l’audiovisuel par rapport à la campagne des élections législatives.
Usant du droit que lui confère l’article 53 de la Constitution d’adresser des lettres au Parlement, et invoquant l’article 7 de la Constitution établissant « l’égalité de tous les Libanais devant la loi » ainsi que son statut de « garant de la Constitution », et considérant que le pays est à la veille d’élections « dont émanera une autorité constituante », le chef de...