Processus Euromed - À l’occasion du 10e anniversaire de la déclaration de Barcelone Une conférence, à Bruxelles, pour dresser le bilan de la transition économique

De notre envoyée spéciale à Bruxelles, Sibylle RIZK La Commission européenne a organisé les 11 et 12 avril à Bruxelles une conférence sur la transition économique euro-méditerranéenne destinée à faire un premier bilan du processus de Barcelone, dix ans après son lancement. Si des progrès ont été réalisés, beaucoup reste à faire, surtout à la lumière des objectifs ambitieux qui ont été lancés en 1995. Telle est la conclusion consensuelle à laquelle sont parvenus la plupart des intervenants. Les discussions ont été l’occasion de lancer des pistes de réformes, même si les critiques ont surtout été concentrées sur les modalités de la coopération européenne, sans que les blocages des sociétés méditerranéennes ne soient examinés en tant que tels, le problème principal étant « l’absence de coalitions d’intérêts », en mesure de pousser les gouvernements du sud et de l’est de la Méditerranée au changement, selon les termes de l’économiste en chef de la Banque mondiale pour la région Mena, Mustapha Nabli. Deux grandes axes d’évolutions ont été identifiés afin d’impulser une dynamique nouvelle au partenariat euro-méditerranéen, alors qu’un nouvel instrument de coopération est désormais en vigueur : la politique européenne de voisinage. Le premier axe concerne la nécessité d’élargir la libéralisation des échanges à l’agriculture et aux services, deux secteurs dans lesquels les partenaires méditerranéens ont la possibilité de développer des avantages comparatifs. Le second axe porte sur la forme de la coopération « trop institutionnelle », n’impliquant pas assez « les autres acteurs de la croissance, c’est-à-dire les acteurs non étatiques », selon l’ancien ambassadeur du Maroc en France et auprès de l’Union européenne, Hassan Abouyoub. La restructuration doit s’accompagner selon lui d’une modification de l’ingénierie financière du partenariat afin d’élargir les bénéficiaires et d’obtenir ainsi un effet de levier plus important.