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Actualités - CHRONOLOGIE

Arabie saoudite - Le résultat ne doit pas forcément inquiéter les États-Unis, estiment des analystes Victoire écrasante et sans surprise des islamistes aux municipales

Le succès remporté par les islamistes lors des municipales saoudiennes qui se sont achevées la semaine dernière est logique, car ce courant monopolise le discours politique et religieux dans le royaume, mais n’est pas forcément inquiétant pour les États-Unis, selon des analystes. Des islamistes modérés, soutenus par d’influents ulémas, ont remporté une victoire écrasante aux élections municipales partielles à Djeddah, la capitale économique d’Arabie saoudite, sur la mer Rouge, selon les résultats publiés samedi. Cette troisième et dernière phase du scrutin était destinée à élire la moitié des membres des conseils municipaux dans les provinces de l’ouest et du nord du royaume. Les femmes étant exclues de ces élections. Les sept candidats élus se présentaient séparément dans chacune des sept circonscriptions de Djeddah avec la caution de religieux très influents, dont l’éminent uléma sunnite cheikh Safar al-Hawali. À La Mecque, les islamistes ont également remporté les sept sièges à pourvoir. De même, à Médine, sept candidats islamistes, également soutenus par des ulémas et dont les noms avaient figuré sur une liste ayant circulé avant le jour du scrutin, ont remporté les sept sièges à pourvoir, selon les résultats définitifs. À Taëf, dans la région de La Mecque, les six élus pour le Conseil municipal de la ville sont également des islamistes. Les islamistes n’ont toutefois pas eu le même succès dans la région d’al-Qassim, au nord de Ryad, considérée comme le fief du wahhabisme. Ainsi, seuls deux des six sièges à pourvoir à Buraydah, la plus grande ville de la région, ont été gagnés par des islamistes, alors qu’à Unayzah, la ville voisine, les islamistes ont remporté deux des cinq sièges, les autres revenant à des hommes d’affaires et des fonctionnaires de l’État. À Tabouk, chef-lieu de la région qui porte le même nom, trois des six élus sont des islamistes. Commentant ces résultats, l’universitaire libéral et écrivain Khaled al-Dakhil a estimé que « la société saoudienne a été constamment exposée à un discours culturel et politique unique : le discours islamique prévalant dans les écoles, les mosquées, voire les médias ». Selon lui, « les États-Unis ne craignent pas la victoire des islamistes parce que Washington parle d’encourager le dialogue avec les groupes islamistes, notamment les modérés », ajoute M. Dakhil à l’AFP. Mohammed al-Zalfa, membre du Conseil consultatif (désigné), estime que « le courant islamiste est présent non seulement dans les mosquées et les médias mais qu’il a aussi monopolisé les activités des associations caritatives, de sorte qu’il peut exclure les autres ». Selon lui, cela signifie que les candidats des autres courants « n’avaient pas d’espace pour se faire connaître » des électeurs. Mais, estime-t-il, les islamistes ne devraient pas faire mieux lors des prochaines municipales, lorsque les jeunes Saoudiens – qui représentent plus de la moitié de la population mais qui n’ont pas pu voter cette fois-ci, ayant moins de 21 ans – atteindront l’âge requis et voteront. Ces jeunes réaliseront que « le courant islamiste n’est pas capable de répondre à leurs besoins modernes, tels que les installations sportives et de loisirs », a déclaré M. Zalfa à l’AFP. Selon M. Dakhil, « les autres candidats, surtout les libéraux, n’ont pas bénéficié du même soutien que les islamistes, dont certains ont reçu des dons ». Selon lui, « bon nombre de libéraux s’attendaient à la victoire des islamistes, mais ils se sont jetés dans la mêlée pour promouvoir la culture électorale auprès des Saoudiens et ne pas céder le terrain au discours islamiste prédominant ». M. Zalfa avertit cependant que les appels des États-Unis en faveur des réformes au Proche-Orient « donneront au courant religieux des prétextes pour rejeter la réforme ». « Les États-Unis ont récemment annoncé qu’ils veulent amorcer un dialogue avec ceux qu’ils ont appelés les islamistes modérés. Nous pensons que nous n’avons pas besoin d’une intervention américaine pour imposer la réforme ou pour engager le dialogue avec les islamistes (...). Le gouvernement saoudien procède à des réformes selon les vœux exprimés par sa société », ajoute-t-il.
Le succès remporté par les islamistes lors des municipales saoudiennes qui se sont achevées la semaine dernière est logique, car ce courant monopolise le discours politique et religieux dans le royaume, mais n’est pas forcément inquiétant pour les États-Unis, selon des analystes.
Des islamistes modérés, soutenus par d’influents ulémas, ont remporté une victoire écrasante aux...