Chebaa est d’identité libanaise, assure le chercheur Nabil Khalifé

Le Liban et la Syrie doivent s’entendre sur le tracé de leurs frontières dans la région des fermes de Chebaa et en informer officiellement les Nations unies, a affirmé hier le chercheur Nabil Khalifé, un expert en géostratégie, dans le cadre d’une plaidoirie en faveur d’un règlement pacifique de cette question. Jusqu’à nouvel ordre, a-t-il établi, cartes et documents à l’appui, Chebaa est d’identité libanaise, mais d’appartenance syrienne. Dans une conférence de presse tenue à son domicile, à Batroun, en présence notamment du président de la municipalité de Chebaa, Omar Zouheïri, M. Khalifé a retracé l’historique du tracé des frontières dans cette région frontalière, limitrophe du Liban, de la Syrie et d’Israël et particulièrement riche sur le plan hydraulique. Le chercheur a établi que les Syriens ont pris en charge la zone de Chebaa en fonction de cartes établies en 1962 qui situaient par erreur cette région à l’intérieur du territoire syrien. M. Khalifé a assuré que le tracé originel, effectué dans les années 20 sur base de relevés topographiques et de photographies aériennes effectuées par l’aviation britannique, démontrait le contraire. Il a même relevé que l’instance des Britanniques à inclure, dans le tracé de la Palestine, la région du « doigt de la Galilée », s’expliquait par la richesse hydraulique de cette région, essentielle aujourd’hui pour l’État hébreu. Au demeurant, a relevé M. Khalifé, la région limitrophe de trois pays, et le relief, notamment l’alternance de vallées et de crêtes, se prête à ces confusions. Selon M. Khalifé, les cartes de 1962 ont attribué le territoire de Chebaa à la Syrie alors même que, sur le plan administratif, la région relevait du Liban. Toutefois, de nouvelles cartes d’état-major font figurer Chebaa à l’intérieur du territoire libanais, et ce sont ces dernières qui doivent faire autorité auprès des instances internationales.