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Le nouveau gouvernement pris entre l’enclume loyaliste et le marteau opposant

Tollé dans les rangs loyalistes lors de la désignation. Et confusion dans les rangs opposants lors de la composition. Un partout en quelque sorte. Les deux camps attendent pareillement, maintenant, la déclaration ministérielle, pour savoir de quel côté la balance va pencher au bout du compte. Toute la question est donc de savoir comment Mikati et son équipe, confrontés à des conditions contradictoires, vont manœuvrer pour se dégager. Notamment au sujet de la loi électorale. L’opposition s’accroche au caza, projet transmis à la Chambre. Tandis que le noyau dur prosyrien exige le mohafazat, assorti d’une dose de proportionnelle, pour rendre le casse-tête insoluble. Les deux parties menacent de voter la défiance si elles n’obtiennent pas gain de cause. L’échappatoire ? Certains suggèrent que le gouvernement envoie à la Chambre un deuxième projet de loi basé sur le mohafazat assorti d’une dose de proportionnelle, sans retirer le premier, celui du caza. En rapprochant en pratique les deux solutions, côté volume électoral. Par la division des mohafazats, donc leur multiplication en tant que circonscriptions. En laissant ensuite à la majorité parlementaire le soin de trancher. D’autres relèvent que Mikati, qui a formellement promis à l’opposition de ne pas retirer le projet du caza et d’organiser les élections dans les délais, a l’air de commencer à se ménager une porte de sortie, et de rétractation. En mettant l’accent sur le fait que la décision, au niveau de l’Exécutif, ne lui appartient pas en propre, mais au Conseil des ministres. Ce qui pourrait lui servir aussi de prétexte pour se justifier personnellement aux yeux des loyalistes, si la majorité gouvernementale se prononçait pour le maintien du caza. Les opposants estiment de leur côté que la plupart des nouveaux ministres ne sont pas favorables au retrait du projet de caza. En effet, le chef de l’État, partisan du caza, semble contrôler la majorité exécutive. Il peut en effet compter sur Élias Murr, Mahmoud Hammoud, Damien Kattar, Charles Rizk, Alain Tabourian. Ainsi que sur les ministres considérés comme proches de l’opposition, comme Hassan Sabeh, Khaled Kabbani, Ghassan Salamé et Adel Hamié. Il pourrait s’y ajouter Bassam Yammine, proche de Sleimane Frangié, qui est l’auteur même du projet de caza. Mais, rassurés sur ce point, les opposants le sont moins par rapport à la majorité parlementaire. Qui pourrait, par des amendements de fond, imposer le caza et la proportionnelle, ou le mohafazat seul, éventuellement divisé. Et qui pourrait aussi maintenir le code hybride de parachutage utilisé en l’an 2000. – Les élections dans les délais constituant une priorité absolue pour l’opposition, elle ne s’est pas trop braquée à cause de la composition du cabinet, dont certains noms sont loin de lui convenir. Elle attend maintenant du nouveau ministre de l’Intérieur, Hassan Sabeh, qu’il convoque les collèges électoraux dès demain 22 avril, pour que la première tranche des législatives puisse être organisée le 22 mai. Mais cette formalité suscite une controverse juridique. Certains soutiennent en effet que le nouveau gouvernement ne peut rien faire avant d’avoir obtenu la confiance de la Chambre. D’autres qu’il peut lancer les convocations, mais uniquement, ce qui ne vaut guère mieux, sur base de la loi en vigueur, c’est-à-dire celle de l’an 2000. Ce qui provoquerait une équivoque attaquable si les élections devaient être organisées en base d’une nouvelle loi électorale. Pour que tout soit clair et net, indiquent nombre de spécialistes, il faudrait donner le temps au gouvernement d’obtenir d’abord la confiance de la Chambre. Ce qui signifie que les collèges électoraux ne seraient pas convoqués avant le 28 ou le 29 du mois en cours. Renvoyant ainsi la première tranche des élections d’une semaine. Qui aurait quand même lieu au dernier jour de la fourchette constitutionnelle, le 29 mai. Mikhaïl Daher, président de la commission parlementaire de l’Administration et de la Justice, propose une issue de secours. La Chambre modifierait le délai légal séparant la convocation du scrutin, le ramenant d’un mois à 15 jours. Ce qui permettrait de respecter la date du 22 mai. Émile KHOURY
Tollé dans les rangs loyalistes lors de la désignation. Et confusion dans les rangs opposants lors de la composition. Un partout en quelque sorte. Les deux camps attendent pareillement, maintenant, la déclaration ministérielle, pour savoir de quel côté la balance va pencher au bout du compte.
Toute la question est donc de savoir comment Mikati et son équipe, confrontés à des conditions...