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Actualités - CHRONOLOGIE

Attentat du 14 février - Après 64 jours de souffrance, le député décède à Paris à l’âge de 41 ans Bassel Fleyhane rejoint le cortège des martyrs de la nation Cascade de réactions émues au sein de la classe politique (Photo)

Après plus de deux mois de souffrance et de lutte pour la survie, le député Bassel Fleyhane, gravement blessé dans l’attentat qui a coûté la vie à l’ancien Premier ministre Rafic Hariri et plusieurs de ses compagnons le 14 février, a rendu l’âme à l’hôpital militaire de Percy à Paris, où il recevait des soins intensifs. À l’annonce de sa mort, le pays a été plongé dans le deuil une seconde fois, et les plaies profondes causées par l’explosion devant le Saint-Georges se sont rouvertes. De nombreuses personnalités officielles ont déploré la perte du jeune député et ancien ministre, qui a succombé à ses blessures après un long combat, puisqu’il avait subi de graves brûlures sur 95 % de la surface de son corps. Il était maintenu en vie de façon artificielle, selon une source médicale libanaise. Un médecin américain de Boston, spécialiste des grands brûlés, avait été appelé au chevet de Bassel Fleyhane à l’hôpital de Percy. Mais tout cela n’a pas pu rendre le souffle de la vie à celui qui devait se joindre au cortège des martyrs de la nation, accompagnant dans son dernier voyage le grand disparu Rafic Hariri, tout comme il l’accompagnait, en cette funeste journée du 14 février dans sa voiture. Pour ne lui survivre que 64 jours d’enfer sur terre. Les réactions de consternation et de tristesse se sont multipliées au cours de la journée d’hier, déplorant la perte d’un homme encore jeune et plein de promesses, réaffirmant la volonté générale de voir l’odieux crime élucidé. Le président de la République, le général Émile Lahoud, a ainsi exprimé son profond désarroi, considérant que la disparition de Fleyhane « est une grande perte pour le Liban et les Libanais, vu ce qu’il représentait au sein du Parlement par sa présence et son suivi (des dossiers), qu’il devait à sa rigoureuse formation universitaire, à laquelle s’est ajoutée sa grande expérience du monde de l’économie, du commerce et des finances ». Le président de la Chambre des députés, Nabih Berry, a souligné que « le député Bassel Fleyhane est décédé le jour de la neuvième commémoration du massacre de Cana, perpétré par les forces israéliennes au siège des Nations unies ». Il a loué le sens de la discipline du disparu, ainsi que le rôle qu’il a joué au Parlement et au gouvernement, et son parcours politique autant dans le camp loyaliste qu’au sein de l’opposition, le qualifiant d’« exemple de démocratie ». Le Premier ministre désigné Négib Mikati a exprimé son chagrin face à la disparition de Fleyhane, estimant qu’il s’agissait « d’une grande perte pour le pays et pour la vie politique, académique et institutionnelle, vu l’empreinte qu’il a laissée dans les domaines humanitaire, professionnel, parlementaire et gouvernemental ». Le famille Hariri Aussitôt la nouvelle connue, la famille Hariri a publié un communiqué annonçant « à tous les Libanais le décès du martyr de la patrie, le député Bassel Fleyhane, qui a rejoint, 64 jours après l’abominable crime terroriste qui a secoué le Liban, la nation arabe et le monde, le cortège des martyrs dont la mort a constitué un sacrifice pour la patrie, sa liberté, son indépendance, sa souveraineté et son système démocratique ». Le communiqué décrit Bassel Fleyhane comme « un compagnon fidèle et un ami loyal » de l’ancien Premier ministre, sa mort représentant « la perte d’un membre de notre famille (...) qui était fière de cette personnalité distinguée et compétente ». La famille Hariri a souligné que le décès du député devrait être une occasion de se souvenir de l’ampleur du crime du 14 février, et de revendiquer avec encore plus de fermeté l’identification des coupables et leur jugement. Le mufti de la République, cheikh Mohammed Rachid Kabbani, a présenté ses condoléances à la famille du disparu, considérant que « la tragédie qui les frappe est celle de tout un pays ». Il a souligné que « l’assassinat (de Fleyhane) s’inscrit dans le cadre du grand crime » du 14 février, réaffirmant qu’« il faut que l’enquête internationale se poursuive pour dévoiler les vrais auteurs du meurtre des martyrs Rafic Hariri et Fleyhane et de leurs compagnons ». Le Conseil supérieur de la communauté évangélique a déploré hier la perte de l’un de ses fils, présentant ses condoléances à la famille. Le communiqué précise que « le conseil supérieur annoncera à une date ultérieure les détails concernant les obsèques, après concertations avec tous les concernés ». La Délégation de la Commission européenne (CE) au Liban a publié hier un message de condoléances au nom de la CE, qui s’est déclarée « particulièrement affligée par la perte du ministre et député Bassel Fleyhane ». « Il a été l’artisan de l’Accord d’association entre l’Union européenne et le Liban, poursuit le communiqué. Il a marqué les relations avec la CE par son dynamisme, sa clairvoyance et son talent, pour mener le Liban sur le chemin de la prospérité. La CE adresse ses plus sincères condoléances à sa famille et à ses amis au Parlement. » Par ailleurs, une réunion s’est tenue hier, à 18h30, à Koraytem, au domicile de l’ancien Premier ministre Rafic Hariri, entre les blocs parlementaires de la décision de Beyrouth, du Courant du futur, de la Rencontre démocratique, et plusieurs députés et personnalités de l’opposition, notamment le Rassemblement de Kornet Chehwane. La députée Bahia Hariri a participé à la réunion, soulignant que « la mort du député Fleyhane consolide notre détermination à poursuivre le travail et, plus que par le passé, à découvrir la vérité et à mener les meurtriers au jugement ». Le député Ghattas Khoury, qui s’est exprimé au nom des blocs de Beyrouth et du Courant du futur, a déploré la perte d’un « député et d’un ministre remarquable, qui a travaillé à enrichir les lois dans différents domaines ». Le député Marwan Hamadé a rappelé qu’il avait succédé à Fleyhane au ministère de l’Économie, et qu’il avait été fier de ses réalisations dans le cadre de cette administration. Le député Bassem Sabeh a déclaré que les membres de l’opposition resteront fidèles à son souvenir, à la souveraineté, l’unité et la démocratie du Liban, pour lesquelles Bassel Fleyhane a perdu la vie. La même idée a été reprise par Chakib Cortbawi, membre de Kornet Chehwane. Par ailleurs, il est prévu que les députés Ghattas Khoury et Atef Majdalani se rendent à Paris pour accompagner la famille lors du rapatriement du corps de Bassel Fleyhane. L’ancien Premier ministre Sélim Hoss a réagi à la perte du député, le qualifiant d’« exemple de moralité, de discipline et de fidélité dans sa vie publique et privée ». L’AUB, où Fleyhane a débuté ses études et a enseigné durant plusieurs années, a publié un message de condoléances, estimant que le disparu « a marqué ses étudiants qui le décrivaient comme un professeur qui les poussait à développer leur sens critique ». « L’AUB a perdu un ancien qui travaillait sans relâche, au Liban et à l’étranger, pour aider l’université », poursuit le texte.
Après plus de deux mois de souffrance et de lutte pour la survie, le député Bassel Fleyhane, gravement blessé dans l’attentat qui a coûté la vie à l’ancien Premier ministre Rafic Hariri et plusieurs de ses compagnons le 14 février, a rendu l’âme à l’hôpital militaire de Percy à Paris, où il recevait des soins intensifs. À l’annonce de sa mort, le pays a été plongé dans...