Rechercher
Rechercher

Actualités

GOUVERNEMENT - Frangié, Berry et Arslane s’accrochent à leurs conditions La formation du gouvernement de nouveau compromise après l’échec des tractations

Pour le gouvernement, c’est de nouveau partie remise. Cette fois, ce n’est pas à cause de l’opposition que Omar Karamé n’est pas en mesure de mettre en place une équipe ministérielle, mais parce que les pôles du pouvoir n’arrivent pas à s’entendre sur la composition du nouveau cabinet, compte tenu des caprices de certains ministrables dont la présence est apparemment jugée indispensable au sein de la nouvelle équipe. Quarante-deux jours après la démission du gouvernement et moins de deux mois avant les élections législatives, le pouvoir n’est toujours pas pressé de doter le Liban d’une autorité exécutive. Les conditions posées par Sleimane Frangié, qui refuse d’être nommé à l’Intérieur et pour qui c’est « la Santé ou rien », ou encore « Sayed Akl à l’Environnement ou rien », celles du président de la Chambre, Nabih Berry, qui exige la présence de Mohammed Khalifé à la Santé et de Yassine Jaber aux Travaux publics, sont apparemment plus importantes que le fonctionnement de l’État. Quoi qu’il en soit, après avoir assuré que son cabinet naîtra lundi, Omar Karamé a dû se résigner à retarder l’annonce de sa composition, le temps de venir à bout des réticences des uns et des autres. En cas d’échec, il serait déterminé à se désister, indique-t-on de sources bien informées. Déjà hier, il était sur le point de renoncer à former le cabinet, mais le chef de l’État, le général Émile Lahoud, l’aurait encouragé à poursuivre les tractations en vue de mettre en place une nouvelle équipe ministérielle. Le président aurait lui-même pris contact avec M. Frangié pour le persuader de faire partie de la nouvelle équipe. Et c’est finalement pour mettre la dernière main à la nouvelle équipe ministérielle, que le Premier ministre désigné depuis des semaines s’est rendu à Baabda, en compagnie du président de la Chambre, sachant que la réunion de Baabda était prévue entre MM. Lahoud et Karamé seulement. Les entretiens tripartites ont duré près de cinq heures, au terme desquels MM. Berry et Karamé sont sortis sans faire de déclarations à la presse. Dans les milieux proches de M. Karamé, on s’est abstenu de tout commentaire au sujet de la réunion de Baabda, refusant de fournir la moindre indication sur les intentions du Premier ministre désigné. La même discrétion était de mise dans l’entourage de M. Berry au moment où certaines sources politiques faisaient état d’une réunion du Rassemblement de Aïn el-Tiné aujourd’hui. Si M. Karamé souhaite aller de l’avant dans les tractations visant à former un cabinet, il devra surmonter deux obstacles principaux : la loi électorale et la répartition des portefeuilles entre les différentes forces politiques. Pour ce qui est de la loi électorale, elle représente comme on le sait le principal obstacle à la participation de M. Frangié au gouvernement. Opposé à la décision de Aïn el-Tiné – dont il fait pourtant partie – qui souhaite retirer la loi électorale soumise au Parlement pour en présenter un nouveau, proposant un mode de scrutin différent, fondé sur la proportionnelle au niveau du caza, M. Frangié refuse de se voir confier de nouveau l’Intérieur et se dédire face à un projet de loi dont il était le parrain. Celui-ci, rappelle-t-on, prévoit un découpage électoral, fondé sur la petite circonscription. Dimanche, il était question de nommer Ghaleb Ghanem à l’Intérieur, mais cette proposition n’a pas abouti, M. Berry y étant opposé. Pour ce qui est de la répartition des portefeuilles, les pôles du pouvoir ne se sont toujours pas mis d’accord sur la personnalité grecque-catholique qui doit succéder à M. Élias Skaff ou sur la partie à qui sera confiée le ministère du Travail, qui semble devoir échapper cette fois au PSNS, sachant que ce parti n’a pas l’intention de faire partie de l’équipe ministérielle si le portefeuille du Travail ne lui est pas confié. Il faut préciser que président de la Chambre était au début prêt à renoncer à Mohammed Khalifé à la Santé si une telle mesure pouvait faciliter la mise en place du cabinet, mais la prolifération des exigences des ministrables dans une équipe, dont la durée de vie est finalement limitée, l’a poussé à s’accrocher de nouveau à la Santé. Ainsi, le ministre Talal Arslane, qui a boudé un ministère des Déplacés aux caisses vides, réclame la Santé ou la Défense et exige de surcroît qu’il soit consulté avant que d’autres ministres druzes ne soient nommés. De son côté, M. Karamé a opposé une fin de non-recevoir à la participation de Sayed Akl, député de Batroun, au cabinet en raison de son souci de ne pas heurter les sentiments de M. Boutros Harb, député de la même région, tout en affirmant son attachement à la présence de M. Frangié au sein de son équipe. La réunion devait prendre fin en queue de poisson et selon certaines sources, M. Karamé aurait fait savoir aux chefs de l’État et du Parlement qu’il n’a pas l’intention de poursuivre les tractations pour la formation du cabinet, si les divergences de vues persistent. En d’autres termes, le gouvernement ne sera pas formé de sitôt.
Pour le gouvernement, c’est de nouveau partie remise. Cette fois, ce n’est pas à cause de l’opposition que Omar Karamé n’est pas en mesure de mettre en place une équipe ministérielle, mais parce que les pôles du pouvoir n’arrivent pas à s’entendre sur la composition du nouveau cabinet, compte tenu des caprices de certains ministrables dont la présence est apparemment jugée...