Un report des élections exposerait le Liban à des pressions politiques et économiques La formation du gouvernement bute toujours sur des obstacles

S’il faut croire le Premier ministre désigné, Omar Karamé, c’est aujourd’hui, à 11h, que la composition du gouvernement serait annoncée à partir de Baabda. Mais rien n’est moins sûr, étant donné que des obstacles continuent d’entraver la formation du nouveau cabinet. Jusque tard dans la soirée d’hier, les tractations se poursuivaient pour convaincre M. Sleimane Frangié de faire partie de la nouvelle équipe et pour tenter de trouver un remplaçant à M. Élie Skaff. Ces deux derniers refusent d’adhérer à la nouvelle équipe Karamé pour protester contre la volonté de ce dernier de retirer le projet de loi électorale pour le remplacer par un autre fondé sur le mohafazat suivant le mode de la proportionnelle. Mais M. Frangié se laisserait convaincre si l’un des deux portefeuilles de la Santé ou des Travaux publics lui est confié et si un de ses alliés, Sayed Akl, est nommé ministre. Parallèlement, les divergences de vues sur le projet de loi électorale entre les pôles du pouvoir seraient l’une des causes du retard dans l’annonce de la composition du gouvernement, le chef de l’État étant hostile à un retrait du texte soumis au Parlement. Le président estime que rien ne justifie un retrait du projet de loi, soulignant que c’est aux députés de se prononcer sur d’éventuels amendements lors de l’examen du texte à la Chambre. Pour le chef de l’État, un retrait retarderait le scrutin, ce qui risque, selon des sources diplomatiques, d’exposer le Liban à de nouvelles pressions politiques et économiques. Quoi qu’il en soit, l’opposition doit tenir sous peu une réunion pour déterminer sa position sur ce plan.