Le scrutin proportionnel, un casse-tête dans le cas du Liban

En souhaitant un scrutin proportionnel, le président de la Chambre, qui, depuis le début des débats sur la loi électorale, s’était prononcé en faveur de cette formule a remis sur le tapis cette forme de scrutin. Adoptée dans les grandes démocraties, la formule de la proportionnelle vise à assurer une meilleure représentativité de toutes les parties au sein du Parlement, chacune obtenant un nombre de sièges équivalent à la proportion de voix obtenues. Mais cette formule est basée sur l’adoption de listes fermées, sans possibilité de panachage, coutume très prisée par les électeurs libanais. Si une liste obtient par exemple 30 % des voix, elle aura 30 pour cent des sièges de la circonscription. Mais se posera alors le problème de la hiérarchie au sein des listes : qui devrait obtenir le siège, puisque c’est l’ensemble de la liste qui a obtenu les voix ? Dans les grandes démocraties, cette question ne se pose pas, car elles ont un système de partis, ces partis faisant eux-mêmes leur propre sélection avant les élections. Par contre, le projet proposé au Liban donnerait à l’électeur lui-même, après qu’il a choisi sa liste, la possibilité d’accorder la préférence à un seul candidat de chaque communauté au sein de chaque caza du mohafazat, sachant que le partage géographique et communautaire actuellement adopté sera préservé. Une fois la part de sièges de chaque liste déterminée, les candidats de toutes les listes seront classés en fonction des votes préférentiels qu’ils ont obtenus. Le premier siège de chaque caza sera ainsi accordé au candidat qui a obtenu le plus de votes préférentiels, et ainsi de suite jusqu’à ce que les sièges d’une communauté donnée au sein d’un caza donné soient tous occupés, ou bien que le nombre de sièges auxquels la liste a droit selon le vote par listes soit épuisé. À ce moment, le candidat est écarté. Force est de relever ainsi que ce système proportionnel constitue un véritable casse-tête dans le cas du Liban.