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Rencontre - Le cinéma, source d’émotions Nadine Labaki, multitalentueuse (Photo)

Elle vient de rentrer de Paris où elle a été invitée par la Cinéfondation à passer plus de quatre mois d’écriture et de vie à la Résidence du Festival de Cannes. Quatre mois d’un total bonheur, où elle a entamé la rédaction d’un long-métrage qu’elle a baptisé «Caramel». Un film très attendu par les inconditionnels de Nadine Labaki. Et ils sont nombreux… Elle sait danser, jouer, interpréter des rôles, comme si elle vivait d’autres vies. «Cette envie d’être plusieurs personnages, seul un acteur a le droit de la vivre, avoue-t-elle. C’est le plus beau métier au monde.» Elle sait écrire des histoires, des scénarios qui prennent vie, impatients; réaliser des clips musicaux, des films publicitaires. Elle sait surtout être libre. Libre de tout lâcher pour une nouvelle émotion. C’est ce qu’elle a fait, sans problèmes ni remords, ni la moindre hésitation. Mettant entre parenthèses la tentation facile de continuer une formule qui marche, et sa formule marche. «Je savais que pour pouvoir écrire, il me fallait m’éloigner d’ici.» Car du talent, elle en a à distribuer. Pour preuve tous les prix qu’elle a raflés, haut la main, au Phénix 2004, pour, entre autres, les films Banque Audi, Banque Byblos, Tanmia Light, Einstein; ou aux différentes éditions du Murex pour les nombreux clips de Nancy Ajram. Une récréation «Je n’ai plus travaillé depuis le mois d’août, raconte Nadine Labaki. J’avais envie de pouvoir choisir, de dire autre chose. J’ai choisi mon bonheur, le cœur qui bat.» Et pour faire battre son cœur, il lui a fallu s’arrêter. Suspendre un moment – indéterminé – les nombreuses demandes de réalisation de clips et autres publicités pour coucher sur papier son premier long-métrage. «J’avais présenté à la fondation le synopsis d’un long-métrage, de même que mon film, 11 rue Pasteur. Nous étions six réalisateurs sélectionnés, un Iranien, un Péruvien, un Espagnol, un Irlandais, un Palestinien et moi, pour vivre cette superbe expérience.» Des conditions idéales de travail, un logement à la Résidence du Festival de Cannes, située au cœur de Paris, une bourse, mais aussi des rencontres avec des réalisateurs, des producteurs et des distributeurs, et enfin un séjour en Normandie, le rêve… «C’est un peu comme si on nous disait: ne faites rien d’autre qu’écrire!» Ce qu’elle fit, poursuivant un travail qu’elle avait entamé au Liban avec un ami, Jihad Hojeili. «C’est un film qui parle de cinq femmes, Layale, Nisrine, Rima, Jamale et Siham. À travers chacune de ces femmes, je raconte ma vision de leur situation. On y trouve des histoires d’amour pas épanouies, des mensonges, des tabous. Même si, en apparence, et c’est un peu le problème de la société dans laquelle nous vivons, tout va bien.» L’action se déroule dans un salon de coiffure, tenu par Layale. «C’est un monde qui me fascine, qui ressemble, pour moi, à un confessionnal. Un petit harem où les femmes racontent leurs vies dans les moindres détails.» Cette comédie dramatique, interprétée en libanais, car, précise-t-elle, «je ne peux parler que d’une culture que je connais et que je vis», Nadine la souhaite «à la fois drôle et touchante». Le scénario prend actuellement sa forme finale avec la participation, à l’écriture, de Rodney Haddad, acteur et réalisateur de théâtre. «À mon retour de Paris, où j’avais continué seule, j’ai ressenti le besoin de parler du film, d’avoir une réaction en face de moi. Les idées deviennent plus claires dans ma tête.» Après avoir été contactée par une productrice française, Anne-Dominique Toussaint, et à la recherche d’une coproduction libanaise, Nadine Labaki, très passionnée par son projet et très optimiste, s’attelle aux derniers détails, dans l’espoir d’un tournage qui démarrerait, «si tout va bien », en septembre. « Je ne veux pas que ça traîne. Dans quelques mois, je ne ferais certainement pas le même film. Au fur et à mesure des rencontres et des expériences, les envies changent…» En attendant de pouvoir goûter à Caramel, le public pourra retrouver la jeune réalisatrice en actrice, dans le dernier film de Philippe Aractingi, en cours de montage, intitulé L’Autobus. Elle y tient le rôle de Alia, une danseuse; une de ses nombreuses passions…. «Être sur un plateau de tournage avec la responsabilité en moins, c’était superbe. Et puis il s’est installé dans ce film une ambiance rare. C’était très beau. J’étais très heureuse.» Alors, un peu comme Antigone qui ne cessait de répéter, «ni qu’on me force, ni qu’on m’empêche», Nadine Labaki poursuit avec bonheur un parcours riche en expériences, en émotions et en réussites, qu’elle remet en question tous les matins. Carla HENOUD
Elle vient de rentrer de Paris où elle a été invitée par la Cinéfondation à passer plus de quatre mois d’écriture et de vie à la Résidence du Festival de Cannes. Quatre mois d’un total bonheur, où elle a entamé la rédaction d’un long-métrage qu’elle a baptisé «Caramel». Un film très attendu par les inconditionnels de Nadine Labaki. Et ils sont nombreux…
Elle sait...